"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un magnifique roman d'atmosphère, noir et poignant. Livres HebdoTiksi, ville portuaire oubliée aux confins de la Sibérie, accessible par avion ou par bateau deux ou trois mois l'an. C'est là, à 700 kilomètres derrière le cercle polaire, qu'Anna rejoint une équipe de scientifiques qui s'apprête à hiverner sur la banquise à bord d'un voilier.Mais dans cet extrême bout du monde, où la fonte des glaces fait resurgir des virus millénaires, où rôdent les ours et les loups, où s'affrontent chasseurs de mammouths et militaires corrompus, les avaries et la tempête retardent le périple. Prise au piège des éléments et de l'hostilité ambiante, l'expédition se fige. Et au coeur de ce huis-clos glaçant, la violence des hommes ne tarde pas à se déchaîner contre les femmes, renvoyant Anna à un drame intime qu'elle pensait apprivoiser en rejoignant cette terre lointaine.De silence et de loup est la longue errance d'Anna, sa confrontation avec son passé dans le décor spectral de la Russie arctique. Un roman très noir, brutal, entre grand roman d'aventures et récit résolument contemporain, par Patrice Gain, l'auteur de Terres Fauves et du Sourire du scorpion.Une belle réussite. Le Figaro
De silence et de loup - Patrice Gain
Captivant !
En 2019, Sacha Liakhovic est entré dans un monastère sous le nom de Dom Joseph pour mieux apprécier le silence et venir en aide à sa sœur. Alors qu’il se promène dans les jardins, une femme lui remet un carnet d’Anna Liakhovic, sa sœur, et s’enfuit sans même lui adresser un mot.
Son frère lira des lignes écrites en 2017, à Tiksi, en Sibérie, où elle s’est engagée bénévolement auprès de l’association AOP (Artic Ocean Protect) après la mort accidentelle de sa fille. Elle doit rédiger ainsi des comptes rendus de travaux scientifiques sur un voilier polaire « le Yupik ».
C’est dans le silence monacal et le silence polaire que se cachent tous les mystères de la nature humaine.
Un thriller qui entre les mains ne vous quitte plus ! Un vocabulaire adapté à vous épingler dans un fauteuil confortable.
Un livre encore de saison qui va vous ramifier entre espaces clos et grands espaces jusqu’à la dernière page.
Sacha, moine à la Grande Chartreuse , se voit remettre par une inconnue le carnet de voyage de sa sœur Anna.
A la suite du décès accidentel de Zora, la fille d’Anna, et du suicide de sa femme, elle a rejoint une expédition scientifique en Articque.
Un double récit commence dans le silence et la solitude du monastère en parallèle avec le périple glacial en Sibérie
Dés les premières lignes le lecteur est saisi par l’angoisse. J’ai un peu de mal à décrire mon ressenti à la lecture de ce roman tant il est bouleversant. Un double huis-clos et un chemin de croix.
Au delà de l’aspect thriller, l’auteur aborde de nombreux sujets : écologie, nature,politique, religion et nous entraîne dans une réflexion quasi philosophique.
Pas facile à lire mais intéressant.
En ce caniculaire été 2022, petite incursion pour le moins rafraîchissante à Tiksi et en mer de Sibérie, avec des températures si négatives que l'on peut y mourir de froid, voire s'y laisser mourir.
C'est cet endroit qu'a choisi la journaliste Anna pour accompagner une expédition scientifique en hivernage sur la banquise.
Destination rédemption ou délivrance pour Anna qui vient de perdre sa fille de 6 ans ainsi que sa compagne qui elle, s'est suicidée. Quand on a ainsi tout perdu, reviennent les souvenirs du bonheur enfui mais aussi tous les manquements culpabilisants et les absences regrettées.
Dans des conditions climatiques extrêmes, des tensions apparaissent entre les membres de la mission : relations complexes, malsaines parfois et violences...
Au silence de l'Arctique répondent les secrets de chacun et leurs blessures intimes.
Quand, dans cette immensité glacée, les femmes en colère trouvent enfin la force d'éliminer les prédateurs.
En parallèle, quelque part dans un monastère de la Grande Chartreuse, Dom Joseph, alias Sacha, le frère d'Anna, douloureusement plongé dans la lecture du carnet de voyage de sa soeur. Là aussi, exclusion loin du monde des hommes, expiatrice ou libératrice ?
Fuir les hommes...sur la banquise ou dans un monastère , puis se retrouver seul face à soi-même et à des démons ....quelle peut en être l'issue ?
Ce roman est totalement immersif.
Spatialement, sur cette banquise, grâce aux mots de Patrice Gain, précis et coupants comme de la glace..
Sensoriellement aussi. Et l'on avance lentement dans ces paysages hostiles et d'une beauté mortelle..et l'on avance parallèlement au coeur du coeur des personnages, de là nait l'intensité dramatique de ce superbe roman noir.
C'est un véritable chemin de croix sur lequel se sont engagés Anna et son frère.
Plus que jamais l'homme est un loup pour l'homme, tellement plus dangereux que celui sur la banquise à la recherche d'une proie.
S'endormir pour ne pas se réveiller...
Magnifique !!!
Difficile de savoir qui est le plus dangereux de l’homme et du loup et, en prenant la direction de l’Arctique pour une mission bénévole à bord du voilier d’étude de l’environnement l’Ubik, Anna va découvrir que le danger n’est pas toujours là où on l’attend.
Après la douloureuse perte de sa fille puis de sa compagne, elle quitte sa vie de journaliste pour tenter de se reconstruire. Cette confrontation avec la nature hostile du Nord de la Sibérie est pour elle une forme de résilience qui va la conduire aux limites de sa résistance.
Perdue au milieu des glaces ou de la toundra, entourée d’ours et de loups, les souvenirs lui reviennent et son combat contre les éléments va s’avérer presque plus supportable que son impuissant constat de la perversion humaine.
Son frère Sacha, très éprouvé également, s’est cloîtré dans un monastère lorsqu’il reçoit, deux ans plus tard, le carnet de voyage d’Anna qui raconte son périple.
Une grande aventure dans laquelle les éléments vont se déchaîner sur la mission environnementale comme sur les habitants nomades iakoutes de la toundra.
Il m’a fallu un peu de temps pour m’accoutumer à l’écriture nerveuse de l’auteur qui se fluidifie au fur et à mesure que les températures baissent. A moins 50°, j’étais conquise.
Les interludes ecclésiastiques m’ont semblé un peu rébarbatifs et leur raison assez prévisible mais ils nous permettent de reprendre notre souffle au milieu de la tourmente.
Je me suis beaucoup attachée à cette femme brisée et j’ai partagé avec elle ses souffrances morales comme physiques. Plusieurs fois, j’ai cru me noyer dans la tempête polaire et j’ai grelotté sous le vent glacial mais au final, je suis sûre qu’Anna a trouvé la paix qu’elle était venue chercher.
Avec ce roman noir, Patrice Gain remet en question notre vision idyllique de ces missions qui œuvrent pour la préservation de l’environnement. Sans que ce soit le sujet du livre, il révèle à quel point elles sont autant tributaires du gouvernement russe qui a mainmise sur leur déroulement, que des exploitants du sous-sol ravis de profiter du réchauffement climatique.
Glacial, émouvant et très prenant. Un bon moment de lecture.
La dernière page tournée, il m’est difficile de cerner le sujet de ce roman tant l’auteur jongle avec les idées. Solidement documenté, le récit, que j’ai lu d’une traite, est plutôt complexe et mieux vaut ne pas le lâcher si on ne veut pas être largué.
Cherchant à fuir ses fantômes, Anna rejoint l'expédition scientifique Ocean Arctic Protect en tant que journaliste et interprète (Elle parle russe) A Tiksi, aux confins de la Sibérie, elle retrouve les membres de l’expédition, hommes ou femmes, marins ou biologistes. Le chef, c’est Jens, un colosse barbu intransigeant et omniscient. Tous embarquent sur le Yupik, un voilier conçu pour naviguer entre les glaces avec, à son bord, du matériel scientifique et des congélateurs pour conserver les prélèvements. Tout est prêt pour passer l’hiver sur la banquise
Valery, un militaire russe chargé de les surveiller car cette région de l’Arctique est sous hégémonie russe, embarque avec eux. Très vite, dans ce huis-clos étouffant, Anna perçoit les rapports ambigus entre Jens et la jeune glaciologue Jeanne. Elle consigne tout dans son carnet de bord, son histoire personnelle et les évènements quotidiens.
En parallèle se déroule l’histoire de dom Joseph, moine chartreux et frère d’Anna, qui cherche la rédemption dans le silence d’un monastère.
Tandis qu’Anna se confronte avec son passé douloureux, l’équipe doit faire face à de nombreuses avaries. Puis la tempête, violente, démesurée, les oblige à trouver refuge sur les côtes inhospitalières d’une île où rodent des ours menaçants. Il y a aussi les chasseurs iakoutes à la recherche de l’ivoire fossilisé des mammouths.
Dans ces espaces grandioses et magnifiques, la lutte pour la survie est permanente et façonne le caractère de ceux qui y vivent. Vivre est périlleux et l’on oublie cette rudesse dans l’alcool.
Le danger est partout, à la fois dans cette nature hostile où rôdent des bêtes sanguinaires, ours, loups, renards mais aussi dans ce sous-sol gorgé de méthane où des virus millénaires sont réactivés par le réchauffement climatique.
L’histoire est sombre, glaciale, à l’image même de la nuit polaire. Nous plongeons dans un univers rude et froid, immense et éblouissant mais ô combien inquiétant.
Patrice Gain nous mène avec assurance dans une aventure folle sur les pas d’Anna qui ne renonce pas à se battre. J’ai aimé la personnalité de l’héroïne, avec sa force, son obstination mais aussi ses failles et ses doutes qui la rendent profondément humaine.
C’est rudement bien construit, chaque strate nous rapproche de la vérité. On frissonne à chaque page, et pas seulement de froid…
Patrice Gain, que je découvre grâce aux éditions Albin Michel et à Babelio (Qu’ils en soient vivement remerciés) m’a bluffée.
ma chronique : Comme moi vous serez vite pris au piège par cette aventure mouvementée aux confins de l'Arctique.
Mais c'est plus que cela. Patrice Gain, à travers ces péripéties, étudie les difficultés de deux personnes qui essaient de se construire une nouvelle existence ; n'emporte-t-on pas ses blessures en partant loin ?
Anna, journaliste, frappée par un deuil, décide de participer à une expédition scientifique "Ocean Arctic Protect " en Nouvelle-Sibérie. Région sous hégémonie russe partagée entre militaires, chercheurs, éleveurs de rennes et trafiquants.
Tout est restitué sur son carnet de voyage : la beauté glaciale des paysages, les ours, les loups, les relations difficiles entre hommes et femmes dans ce huis-clos, la découverte de virus anciens enfouis sous la banquise.
Rien ne se passe comme prévu. Dans le désert bleuté où la nuit polaire s'étire, les tempêtes glaciaires peuvent durer des semaines.
Leur bateau après avoir roulé sur une déferlante sera encerclé par les glaces. Ils échouent ensuite sur une île où les militaires russes, soupçonneux, les attendent. Il y aurait des trafics d'ivoire de mammouths .
Après des incidents dramatiques, Anna se retrouve isolée dans la toundra avec pour seul compagnon un loup à qui elle parle. L'animal semble la guider. Le froid et l'absence de lumière faussent la perception des lieux.
Le silence, ce n'est pas seulement celui du grand Nord, c'est aussi celui de Sacha, le frère d'Anna, moine à la grande chartreuse. Pourquoi cet homme d'à peine trente ans a choisi de vivre en ermite dans un monastère ? Qu'est-il venu oublier dans la prière?
Deux ans après l'expédition, le journal de bord de sa sœur lui est remis. Désemparé à la lecture du carnet très abîmé, l'inquiétude le gagne petit à petit, on sent poindre un sentiment de culpabilité .
Ces aventures sur la banquise " à la beauté mortelle" seront elles rédemptrices pour Anna ? C'est certain : vous,lecteurs, vous allez frissonner
Patrice Gain a définitivement gagné sa place dans ma liste d'auteurs à lire impérativement dès la sortie de leurs nouveaux livres.
Encore une fois il nous embarque dans une nature magnifique mais rude avec une personnage trainant un passé lourd.
L'histoire d'Anna nous est présentée sous forme de carnet de voyage, carnet qui a été donné clandestinement à son frère, moine reclus. L'histoire alterne entre 2017, l'époque où Anna est partie en expédition comme reporter afin de fuir sa vie devenue trop lourde et trop vide, une fuite pour accepter ses morts et 2019, époque où son frère lit le carnet. C'est une histoire qui prend aux tripes, qui nous glace, qui nous terrifie sur bien des sujets. C'est encore une grande réussite de Patrice Gain qui nous livre un roman dur, noir dans un décor fabuleux et dangereux.
Toute la noirceur de l'homme.
Toute l'innocence de l'enfant.
Un roman noir, très noir et glaçant.
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Bonjour Régine, si vous avez aimé ce roman, je ne peux que vous inciter à lire "Le sourire du scorpion", paru en 2020, sombre également mais percutant, qui bouscule, remue. Un des meilleurs romans que j'ai lus en 2020. Belle année 2022 pleine de découvertes et de coups de cœur littéraires