Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

De la convivance

Couverture du livre « De la convivance » de Robert Maggiori aux éditions Fayard
  • Date de parution :
  • Editeur : Fayard
  • EAN : 9782213014302
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Rien n'empoisonne davantage la liberté de nos contemporains que la sommation à choisir. Ils préfèrent généralement éterniser le temps du choix et jouer à délibérer, embarrassant ainsi leur choix de raisons de ne pas choisir. Combien à tergiverser ont refusé de franchir le seuil de l'éthique? Qui... Voir plus

Rien n'empoisonne davantage la liberté de nos contemporains que la sommation à choisir. Ils préfèrent généralement éterniser le temps du choix et jouer à délibérer, embarrassant ainsi leur choix de raisons de ne pas choisir. Combien à tergiverser ont refusé de franchir le seuil de l'éthique? Qui ne connaît _ ou ne se reconnaît dans _ le chevalier du frivole qui choisit pour rire et prend le lendemain le parti adverse de celui de la veille au risque de perdre la mémoire de sa vie? Ou bien encore le chevalier de l'aventure qui à la délibération pleutre préfère l'action aveugle et se montre prêt à mourir pour toute cause, faute de pouvoir vivre pour une seule? Le petit théâtre de la modernité a bruissé des mésaventures de la volonté.Or, le choix authentique exige que l'on renonce à la terrible illusion que tout se vaut, aux fausses équivalences qui aplanissent chaque affirmation en opinion, qui équarissent toutes les valeurs. Et surtout, parce qu'il engage l'être tout entier et porte trace du lien qui le lie à autrui, il doit répondre à une scandaleuse règle morale: préférer l'Autre plutôt que soi-même.Le baptême de la volonté n'est possible que par l'affirmation de la liberté. Mais l'acte libre n'est en lui-même porteur d'espoir que s'il demeure fidèle au souci d'autrui, aux valeurs communes, à la mémoire partagée. La liberté n'est telle que si elle se fait amour et ne cesse de réclamer non pour soi, mais pour l'autre. Car seule la liberté de l'autre, les libertés des autres donnent un sens à la mienne et dessinent sa vocation. Seul mon devoir _ pure exigence morale qui m'enjoint de faire-pour-l'autre _ accomplit mes droits. Telle est cette convivance, ce vivre-avec où nous conduit la philosophie, _ quand renonçant à être " forte ", elle devient dialogue d'homme à homme, de l'homme sur l'homme, quand elle se fait enfin philosophie de l'amour.Robert Maggiori, co-auteur de Lire Gramsci et Philosopher, traducteur, est professeur de philosophie. Il s'occupe de la rubrique philosophie au journal Libération.

Donner votre avis