"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le « petit monde » des enfants est bien entendu ce champ immense dans lequel germent bonheurs et doutes. Mais comment traduire en mots et en images les sensations, les vertiges qui parcourent l'enfance et son univers onirique ?
Ces perceptions sont ici approchées par le prisme du Syndrome d'Alice au Pays des Merveilles, syndrome méconnu qui apparaît chez l'enfant comme par magie et disparaît le plus souvent à l'âge de la puberté.
Ce trouble, dont Lewis Caroll a fait l'expérience et qui a été en quelque sorte sa source d'inspiration première, provoque chez les jeunes personnes l'étrange sensation d'une transformation corporelle, sorte de vision prophétique des changements à venir.
Ainsi, on croisera dans ce récit des parents, un médecin, des enfants, et Alice elle-même, qui chacun tenteront d'expliciter les images envoûtantes abandonnées pour nous par la Nuit...
Que de douceur et de tendresse dans ce bel album tout en délicatesse et sensibilité.
"Dans mon petit monde" est paru aux éditions Grasset-Jeunesse et nous met en présence d'une fillette dont les réveils nocturnes intempestifs empêchent les parents de dormir. Ce qui bien évidemment les inquiètent en plus de les contrarier.
Tant et si bien qu'ils décident de l'emmener chez un spécialiste, psychologue. Mais quel traitement peut-il conseiller à la fillette quand il n'est question que d'imagination fertile, de curiosité pour le monde qui l'entoure et d'une rencontre rêvée avec une autre petite fille dont le prénom commence par la lettre A?
Cet album signé Sandrine Bonini et Elodie Bouëdec, auteures illustratrices, est tout en légèreté, humour et bon sens. Avec une franchise rare, il aborde le thème du "syndrome d'Alice". Quand l'univers des enfants ne se contente pas des limites que les adultes y posent...
L'originalité de cet album s'apprécie également dans ses illustrations à base de sable teinté à l'encre noire colorisée. Il en ressort une finesse, un aspect à la fois granuleux et doux qu'on aimerait beaucoup pouvoir toucher, caresser du bout des doigts. Une texture intrigante qui ajoute encore au charme et à la magie de cette histoire.
Coïncidences ou pas autour de ce livre, mais je l'ai reçu le même jour qu'un album au titre très similaire intitulé "Mon petit monde" - dont j'ajouterai ici la chronique dès que possible. La seconde coïncidence, je vous en parle un peu plus bas. L'album, comme toujours avec les Éditions Grasset Jeunesse est de belle qualité et d'un format tout à fait respectable. Le fond blanc de la couverture donne une impression de pureté mais aussi d'évasion à cette fillette et à cette histoire du même coup.
Voici l'histoire d'une fillette, qui pourrait être n'importe quelle enfant. Elle a un papa et une maman, une belle maison, un chat, une chambre. Mais dans sa chambre, la nuit, elle fait des rêves étranges, dans lesquels son environnement prend des dimensions disproportionnées. Bien sûr elle a peur. Bien sûr elle réveille se parents, qui s'inquiètent beaucoup de ces cauchemars étranges, alors maman décide de l'emmener voir quelqu'un qui pourra peut-être les rassurer et leur expliquer ce qui se passe dans le petit monde intérieur de cette petite fille.
Cet album de Sandrine Bonini et Elodie Bouédec est tout à fait particulier, d'abord par le thème qu'il aborde, thème que le lecteur n'a probablement rencontrer nul part ailleurs, et que peut-être il ne connaissait même pas avant d'ouvrir ces pages. Le syndrome d'Alice au pays des merveilles, qui tire son nom du roman d'éponyme de Lewis Carroll, est un trouble neurologique, qui atteint souvent les enfants ou les personnes en état de stress, par une distorsion sensorielle de l'espace autour d'eux. Il se raconte que Lewis Carroll aurait souffert de ce trouble qui aurait beaucoup influencé l'écriture de son célèbre roman. La référence à Alice au pays des merveilles est la seconde coïncidence autour de cet album, car le dernier album des Éditions Grasset Jeunesse lu sur Just One More Page y faisait également une brève allusion.
Le syndrome d'Alice est abordé avec finesse, et d'ailleurs les autrices à la toute fin de l'album, juste au dessus de la mention du dépôt légal, ont glissé une petite phrase qui prend toute sa dimension après cette lecture: "Aucune substance hallucinogène n'a été utilisée pendant l'élaboration de ce livre". ^^
La seconde particularité de cet album est qu'Elodie Bouédec réalise ses oeuvres d'art - car lorsque l'on sait comment elle procède cela rajoute une dimension à ses illustrations - en sable. C'est absolument fou lorsque l'on prend le temps de regarder la minutie des détails et des expressions réalisées dans cet album. Précisons que ces illustrations sont éphémères car après les avoir prises en photo est les efface d'un mouvement. (...)
http://lillyterrature.canalblog.com/archives/2019/12/08/37836769.html
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