"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je pense que je dois me répéter à chaque fois que je fais une chronique sur le livres de la collection Or des lignes des éditions Frison-Roche Belles Lettres, mais j’aime beaucoup les recueils de poèmes que publie cette collection. Ce ne sont pas simplement des poèmes, ce sont surtout des mots, avec toute la force que certains peuvent avoir. On peut trouver des textes de quelques lignes, comme des phrases de quelques mots. J’aime vraiment beaucoup et je me régale à chaque recueil.
Avec celui-ci, je découvre la plume de Anastasia Goujon, que je suis depuis sur son compte Instagram. Elle manie très bien la plume, elle est à la fois sensible et forte, belle et émouvante. Elle va nous parler ici, avec ses mots, de l’amour. Pas seulement de l’amour entre un deux êtres, mais aussi l’amour familial, fraternel ou tout simplement l’amour que l’on se porte à soi, que l’on devrait d’ailleurs tous se porter, mais la vie en décide parfois autrement. On se laisse envahir par la culpabilité, et on oublie de s’aimer. Et comme on dit, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.
L’autrice va ainsi fouiller dans le cœur des gens, et dans le sien. Le titre est vraiment très bien trouvé et très représentatif des textes. J’ai beaucoup aimé l’originalité de la construction des textes. Ils sont répartis en six parties correspondantes aux six pronoms personnels, je, tu, ils/elles/iel, nous, vous, ils/elles/iels. Et dans chacune de ses parties, l’amour est conjugué selon le pronom. Dans le « je », l’autrice parle surtout d’elle, dans le « tu » elle parle de l’autre, etc. Et cela donne une image globale très complète et fouillée. Elle parle de l’autre, de sa mère, de son petit frère et sa petite sœur, de vous, de nous, elle porte un regard très avisé sur chacun de nos sentiments. Elle parle d’elle aussi, de son hyper sensibilité, de son sentiment de ne pas être à sa place, de son ressenti de culpabilité, des sentiments qui ont beaucoup résonné en moi et que je partage. Je vous mets à la fin de cette chronique quelques exemples et citations. Qui ont été très difficiles à choisir car chaque mot est beau et important. J’ai noté celles qui résonnaient le plus en moi.
Dans les recueils de cette collection, j’apprécie aussi énormément la mise en page des phrases et la forme qu’elles peuvent ainsi avoir. Certaines sont écrites d’une police manuscrite, d’autres commencent en haut de page pour se terminer en bas, d’autres sont écrites plus petites ou plus grandes. Certaines pages sont blanches, d’autres sont noires. Je trouve que cela donne de la vie à la lecture. À chaque page, on découvre une nouvelle façon d’écrire, et cela correspond aussi au sens de la phrase. Parfois, l’autrice écrit toute une page, elle s’adresse à elle ou à l'autre, et je trouve que s’écrire à soi-même est un exercice très enrichissant et intéressant pour justement ôter ce mal-être et cette culpabilité que nous portons. Ma propre expérience me montre qu’à chaque fois que je posais des mots par écrit sur ce que je ressentais dans l’instant, a été pour moi libérateur.
La seule chose qui m’aurait peut-être un peu gênée, c’est l’écriture inclusive, mais cela vient tout simplement du fait que je ne suis pas du tout habituée à ce genre d’écriture, je suis d’une vieille génération, Anastasia Goujon a l’âge de mon dernier fils. D’ailleurs, quand je lui ai montré les phrases où j’accrochais moins, lui n’a pas du tout été dérangé et a trouvé cela complètement normal. Donc c’est vraiment un problème générationnel. Cela ne m’a évidemment pas empêchée de comprendre les mots et de prendre du plaisir à la lecture. Même les remerciements sont touchants, elle a écrit une longue liste de merci à sa maman, et c’était très émouvant. Toute maman aimerait un jour que son enfant lui écrive ces mots.
J’ai lu assez rapidement ce recueil. Disons que je l’ai lu plutôt de deux manières différentes. Je l’ai lu sans m’arrêter une première fois, en un tout. Et dans un deuxième temps, je me suis arrêtée à chaque page, je me suis imprégnée de chaque mot, de chaque émotion. J’ai ainsi pu apprécier ce livre dans son entièreté. Et pour écrire cette chronique, j’ai feuilleté les pages au hasard pour retomber sur des passages qui m’ont le plus marquée. C’est cette originalité de lecture que j’aime dans les recueils de poésie.
J’ai beaucoup aimé cette lecture, j’ai aussi énormément apprécié la plume de Anastasia Goujon. J’ai vu dans sa biographie qu’elle avait écrit un autre recueil, et je pense que je vais me le procurer pour retrouver sa plume riche, sensible et pleine d’émotions. Je vais aussi continuer à la suivre sur son compte Instagram, très riche et très beau. Et bien sûr, je serai au rendez-vous d’une prochaine parution, surtout si c’est dans cette collection que j’affectionne particulièrement.
Je ne peux bien sûr que vous conseiller la lecture de ce livre, de partir à la découverte de la plume et des mots d’Anastasia Goujon. Laissez vous porter par eux et vous verrez que c’est une très belle expérience. Je vous recommande également vivement cette collection de livres des éditions Frison-Roche Belles Lettres, ce sont de beaux livres, au format semi-poche, que l’on peut emmener partout. Ils sont faits avec un beau papier cartonné, ils sont vraiment très agréables à lire et font du plus bel effet dans les bibliothèques. N'hésitez surtout pas.
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