Un roman dans lequel l'empathie s'active dès les premières pages
La rue de l'école, elle monte. Ou elle descend, c'est selon. En haut, les façades des immeubles sont un peu noires. Plus bas, les villas s'ouvrent sur des allées de graviers blancs.
Ici, les habitants trimballent leur passé et bricolent leur présent. Au n° 7, Karine et son fils, Naël, essaient de repartir de zéro, ou plutôt de ne plus y rester. Juste au-dessous, Kamel apprend à être seul avec ses filles, Siryne et Nour. Au n° 24, Julie, la maman parfaite et quadra bien sous tous rapports, se cherche dans cette maison trop grande, dans ce confort qui l'encombre.
Au milieu, au n° 12 : l'école publique.
Nour disparaît un jour. Qu'ils viennent du haut ou du bas de la rue, les voisins se mobilisent pour la retrouver. Peut-être aussi pour se trouver.
L'histoire d'une rue, d'un quartier, d'une société fissurée que l'on peine à rafistoler.
Un roman dans lequel l'empathie s'active dès les premières pages
Découvrez les romans en lice pour la 12e édition du Prix…
Merci pour se livre que je vais découvrir avec plaisir ,un très bon choix
Ce roman faisait partie de la présélection du Prix Orange 2020 de lecteurs.com et je l’ai reçu en tant que membre du Cercle livresque alors que je ne le connaissais pas avant sa mise en avant pour le Prix. L’autrice signe ici son premier roman autour d’une école de quartier, quoi de plus normal pour une institutrice et ancienne journaliste. Elle allie ici autant son talent d’écriture que sa connaissance des difficultés rencontrées dans le milieu scolaire pour nous servir une belle lecture.
Je n’aurais certainement jamais découvert ce livre de moi-même, je ne connaissais même pas son existence. Je ne l’avais jamais vu mis en évidence dans une librairie et en lisant la quatrième de couverture, je l’aurais sûrement reposé (ne le lisez d’ailleurs pas car il dévoile un élément de l’intrigue qui arrive assez tard dans le roman !). Cela aurait été dommage, j’ai passé un très agréable moment de lecture en sa compagnie ! Chaque chapitre du roman nous amène à un numéro de cette rue dont l’école constitue le pilier. Une barre d’immeuble vétuste où survit Karine et son fils, Kamel et ses filles, une épicerie de quartier tenue par le vieux Pitù, une maison cossue, une école dirigée par Marie, directrice au gant de fer dans une main de velours, tel est le décor de cette histoire. Un décor qui est aussi un personnage à part entière. Tous ces personnages se croisent sans vraiment se parler, surtout s’ils n’appartiennent pas à la même classe sociale. Le roman est réellement imprégné de questions sociétales telles que les difficultés de l’école publique, la lassitude des enseignants, l’embourgeoisement des banlieues ou encore la prise en charge des maladies mentales. D’un livre qui paraît léger au début, l’autrice nous le transforme en roman profond habité par des personnages auxquels on s’attache très facilement (à l’exception d’un seul que vous trouverez aisément en lisant le livre ;-)).
La lecture est très fluide grâce aux transitions rapides entre les personnages et les unités de lieu. Le lecteur ne s’ennuie ainsi jamais. Le style est direct et simple mais les personnages sont très réussis et le lecteur est embarqué dans la mini-société que représentent cette rue et son école. On pourrait reprocher à l’autrice un manque d’épaisseur mais j’ai passé un agréable moment en tournant les pages avidement jusqu’à la fin du roman. Un premier roman que je vous invite ardemment à découvrir et une autrice à suivre assurément !
Chronique à lire aussi sur https://thetwinbooks.wordpress.com/2020/11/17/dans-la-rue-de-lecole-anouk-f/
Dans le rue de l’école, il y a…Une école, bien sûr, avec sa concierge un peu revêche qui monte la garde et ne serait pas contre l’idée de mordre les mollets des retardataires, sa directrice un peu trop enveloppée qui ne s’en laisse pas compter, ne perd jamais son calme mais ne serait pas contre l’idée de perdre un peu de ce poids qui l’entrave, ses travaux encombrants, bruyants, salissants, pas tout à fait suffisants pour remettre les lieux vraiment d’aplomb mais juste assez pénibles pour entraver le bon déroulement des jours de classe.
Dans la rue de l’école il y a…des maisons cossues et des immeubles vétustes, des façades bientôt rafraîchies et d’autres pour lesquelles ce sera toujours chaud de cacher la misère, des vies qui circulent et qui parfois s’embrouillent, des oreilles à l’affût et des yeux qui se ferment. Il y a ceux qui arrivent et ne feront que passer, ceux qui feraient mieux d’aller gêner ailleurs et celui qui ne partira plus, soudé aux murs de son épicerie sans âge où depuis toujours transitent tous les autres.
Dans la rue de l’école il y a… la vie qui passe et ne fait pas que des cadeaux, un papa qui fait ce qu’il peut, des gamines bien trop petites pour grandir sans maman, une maman bien trop paumée pour donner un cap, une autre bien trop dévouée pour oser s’avouer qu’elle en changerait bien.
Dans ce premier roman d’Anouk F. il y a un charme fou qui justifie pleinement sa présence dans la présélection du Prix Orange de cette curieuse année 2020. Forte de sa double expérience de journaliste et de professeur des écoles, elle met un style direct et précis, une langue nuancée mais sans affectation, au service d’une histoire humaine, pleine de sensibilité mais dénuée d’angélisme, peuplée de personnages attachants et crédibles. Peut-être l’épaisseur, la densité du propos font-elles encore un peu défaut ? Peut-être n’est-on pas bouleversé par l’originalité des thématiques, surfant sur une bonne part de celles qui font l’actualité du moment et exaspèrent les épidermes réactifs, ou de la forme faisant ricocher ce récit à plusieurs voix d’un numéro à l’autre d’une rue ayant le bon goût d’offrir en un même lieu un panel représentatif d’une société modèle ? Certes. On n’est pas là dans un roman qui coupe le souffle mais dans une histoire dont la respiration s’accorde volontiers à celle de celui qui la lit, accélérant, parfois, les battements de son cœur, ne le bouleversant pas, non, mais le touchant durablement.
Merci infiniment à lecteurs.com et la Fondation Orange de m'avoir offert cette très agréable lecture!
J'ai reçu ce livre dans le cadre du Prix du livre Orange 2020. C'est le genre de livre que je n'aurai pas choisi au vu des nombreuses parutions disponibles. J'ai plongé dans cette tranche d'histoire de familles voisines dont les enfants fréquentent la même école laïque. C'est écrit simplement, çà raconte la vie de gens dans un quartier où cohabitent des gens aisés et d'autres moins favorisés. Tout se joue autour de cette école au numéro 12 qui peine à renvoyer une image de qualité auprès de la population. Les personnages sont assez représentatifs de notre société , il est évoqué la difficulté à élever les enfants, à leur définir un avenir riant. Chacun raconte sa vie , dans cette rue qui a bien besoin d'un petit coup de propre. Les élus auxquels se confronte la directrice d'école , les promoteurs qui voudraient se faire de l'argent au passage. Au final, c'est un bel élan de solidarité qui va se créer après la disparition d'une petite fille de 10 ans.
Un coup de cœur pour ce roman tout en tendresse.
La rue de l’école, c’est l’histoire racontée en parallèle de plusieurs familles. De parents d’élèves, les enfants, l’épicier du coin, l’enseignante…
Ces habitants qui, à l’extérieur, porte leurs masques de lumière, et qui, retranchés derrière la porte de leur appartement, retrouvent leurs propres problèmes, leurs difficultés.
La rue de l’école, c’est l’histoire de beaucoup d’entre nous. Et peut-être aussi celle de ma voisine, cette personne si proche mais aussi si inconnue…
Avec beaucoup de sincérité, Anouk F. décrit des moments de la vie quotidienne de ses personnages, sans jamais tomber dans le cliché.
Le style, original - un changement de narrateur à chaque chapitre - fait évoluer le regard sur les autres personnages. Les enfants de ce roman, sont attendrissants, et délivrent surtout une leçon de vie : par leur silence ou au contraire leur colère exprimée, ils pointent du doigt sur ce que les adultes ne veut pas voir, aident à poser les mots sur ce que les adultes veulent taire.
Tout en restant simple, Anouk F aborde des sujets de société très actuels et passe des messages forts (que je choisis de ne pas dévoiler pour les futurs lecteurs…)
En lisant ce livre, je me suis sentie chez moi. Dans la rue de mon école, avec ces parents d’élèves qu’on apprend à connaître en échangeant quelques mots devant la cour, ou à l’occasion d’une fête d’anniversaire… cette école, lieu de rassemblement où les différences sont censées être gommées. Qui accueille tout le monde, avec ses problèmes, et tente d’aider à les surmonter, ou les mettre de côté, le temps d’une journée.
C’est beau, touchant de simplicité, et empreint de messages loin d’être anodins. Bravo.
"Dans la rue de l'école" est un petit bijou de vraie vie, celle qui ressemble à la nôtre avec ses petits et gros problèmes, ses petits bonheurs et ses peines. Il est original car une rue partagée entre une partie à l'abandon, pauvre et une partie bourgeoise, avec en son coeur l'école, représente le lien entre tous les habitants aussi différents soient-ils. Et tout se passe dans cette rue comme un huis-clos.
Tous les personnages pourraient être nos voisins, nos connaissances, nos amis, nos enfants. C'est ce qui les rend si attachants, si proches. Il y a Richard, le raciste, le beauf qui vit de trafics divers et variés; Karine, à la dérive, qui se retrouve seule avec un fils ingérable après avoir subi pendant des années la cogne de son conjoint; Kamel qui élève seul ses deux filles après que sa femme a été hospitalisée pour des désordres psychiatriques; Julie qui ne supporte plus sa vie lisse et confortable; Pitu, l'épicier, figure inamovible de la rue, qui connaît tout le monde; et Marie, la directrice de l'école publique.
La disparition d'une des filles de Kamel va rapprocher tous les adultes vers un but qui transcende leurs différences, retrouver la petite fille de 10 ans et va les réveiller car chacun reprendra son destin en main et ne subira plus totalement sa vie mais en sera l'acteur plus ou moins volontaire.
L'école, comme lieu de rencontre et de mixité sociale, peut être considérée comme le personnage principal du roman, elle est le poumon de la rue; c'est là que les enfants se retrouvent, c'est là que Nour trouve refuge lorsqu'elle ne peut plus supporter la douleur de sa mère absente, c'est là que se créent des camaraderies solides entre enfants de milieux sociaux complètement différents, c'est devant elle que les parents engagent la conversation, c'est là que les enfants trouvent l'écoute et l'aide que des parents débordés, rongés par leurs propres problèmes ne peuvent pas toujours leur offrir. L'école est bien plus qu'un bâtiment où on apprend, c'est un lieu d'échange et de socialisation sans équivalent.
La rue et l'école sont en travaux : on modernise, on rénove, on élargit, on repeint; tout change sauf l'épicerie de Pitu qui refuse de vendre pour que s'installe une chaîne de supermarché sans âme; ces travaux sont une métaphore des changements qui se produisent progressivement dans la vie des personnages.
Anouk F. aborde, dans ce roman, de nombreux sujets de société : la mixité sociale, le rôle de l'école, la survie des petits commerces, la violence faite aux femmes, le racisme; elle le fait avec une grande humanité et de la tendresse pour tous ses personnages même les moins sympathiques car elle nous fait comprendre au fur et à mesure, soit qu'ils ont été déglingués par la vie, soit qu'ils cachent leurs émotions sous une carapace bourrue et antipathique et qu'un évènement exceptionnel peut révéler le bon en chacun de nous.
Un bien beau roman.
Une rue, une école. C’est dans ce décor que va planter l’auteure l’intrigue de son roman. Au fil des pages, le lecteur va rentrer dans cette vie de quartier, partager avec ses habitants leurs joies mais également leurs drames respectifs, et toujours avec pour point d’orgue la petite école du quartier.
Je ressors totalement conquise de ce roman qui est plus profond qu’il n’y parait. Au travers de ses personnages, Anouk va réussir à aborder une multitude de thématiques difficiles et sensibles tout au fil du récit égrenant le quotidien de personnages en difficulté.
Il y a Julie, mariée et deux enfants, qui ne se sent plus désirée et comprise par son mari. Il y a Karine, jeune femme totalement perdue et dépassée par son fils qu’elle n’arrive plus à gérer. Il y a Kamel, dont la femme est en hôpital psychiatrique, et qui a la charge de ses deux petites filles. Il y a aussi Pitù, l’épicier du quartier. Pour finir, il y a les professeurs et la directrice de l’école. L’auteure réussit à installer un véritable microcosme où chaque personnage a son importance.
Le système narratif est très plaisant. On passe d’un personnage à l’autre, pas de lassitude possible. S’il est vrai qu’à un moment, la narration va se centrer sur Kamel, dû à un événement qui survient, chaque personnage a malgré tout sa place. Ils sont remarquablement construits et j’ai ressenti beaucoup d’empathie à leur égard. Il est vrai que je me suis davantage attachée à certains d’entre eux, comme par exemple Kamel, mais malgré tout, chacun apporte quelque chose.
La plume est simple, fluide et assez descriptive. Peu de dialogues viennent ponctuer cette histoire, mais c’est écrit d’une manière très visuelle et j’ai réussi à totalement m’immerger dans ce quartier. L’auteure débute chaque chapitre non pas par le nom du personnage abordé, mais par l’indication du numéro de la rue et de l’étage où il réside. C’est déroutant au départ, mais finalement, après un petit temps d’adaptation, j’ai trouvé ce procédé original.
Un roman qui mettra en exergue le quotidien d’un quartier, avec une école pour point d’orgue. Je me suis totalement attachée aux personnages et ce roman est une petite pépite d’originalité et de sensibilité.
Un beau roman où l'ordinaire des gens est mis en avant à travers une rue, avec son école, mais par extension tout un quartier. L'auteure nous présente une galerie de personnages en prenant soin de nous préciser à chaque fois le numéro et éventuellement l'étage dans la rue, afin de ramener au plus près d’eux dans leur intérieur.
J'ai aimé le fait de bien voir que dans chaque ville, on trouve certes des quartiers mais que celles-ci sont des villes dans la ville avec leurs habitudes et leurs changements. Cette rue est vivante et authentique, on y rit mais on y est triste aussi.
Les personnages sont attachants d'autant plus que le roman développe autour d'eux beaucoup de thèmes intéressants à commencer par l'école incarnée par sa directrice Marie. Une école qu'elle veut accessible à tous, égalitaire. Et puis autour gravitent les enfants et surtout leurs parents, Karine, Julie, Karim en proie avec leurs problèmes et leur envie d'améliorer l'existence de leur foyer, de ne plus subir les choses. D'autres personnages animent également la rue comme Pitù l'épicier par exemple.
A ce titre, la dernière partie du roman est très bien construite en présentant un final pour chaque personnage associé à un mois de l'année afin que le lecteur puisse dire un dernier aurevoir à chacun d'eux.
Une lecture belle et lumineuse. A conseiller !
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