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Avec la mise en place du capitalisme déréglementé au cours des années 1980-90, les sphères économiques, sociales et environnementales ont été progressivement reléguées au rang d'auxiliaires du système financier.
Cette orientation est celle de la cupidité et non de la réponse appropriée à des besoins humains et sociaux, pourtant toujours aussi nombreux à satisfaire à l'échelle de la planète. Pour prévenir les dégâts économiques, sociaux et écologiques que provoque une globalisation pilotée par des intérêts de court terme, la finance solidaire se propose de construire de nouvelles relations non lucratives entre les agents, les entreprises et les organisations associatives et publiques.
À la différence d'une simple transaction d'échange marchande anonyme, cette finance s'appuie sur un système de relations sociales dont l'objectif est de réunifier les rapports monétaires et les liens sociaux et humains dans un ensemble cohérent susceptible de faire système. L'ouvrage montre que la généralisation d'une autre finance ne pourra pas se réaliser pleinement au sein de l'actuel capitalisme déréglementé. Les conditions de développement d'un financement solidaire exigent en effet la refondation complète des principales institutions du capitalisme : banques, entreprises, marchés, États et droits issus de la propriété. A défaut de toucher ces centres névralgiques, les rapports sociaux propres au capitalisme se reconstitueront en permanence dans tous les autres espaces de la vie économique et parasiteront toute tentative de « financer, de produire et de consommer autrement ».
La logique du profit et de la rentabilité domine de plus en plus les sociétés, surtout depuis les débuts de de la globalisation financière au cours des années 1980-90.
En réaction aux dégâts que provoque dans ces domaines la globalisation au service des intérêts de court terme d'oligarchies à la fois puissantes et restreintes numériquement, la finance solidaire se propose de construire de nouvelles relations à but non lucratif entre les citoyens, les entreprises et les organisations associatives et publiques. Ces relations sont fondées sur la confiance et l'accompagnement personnalisé et offrent des outils au service d'objectifs sociétaux guidés par la solidarité.
A la différence de simples échanges marchands anonymes, la finance solidaire s'appuie sur un système de relations sociales visant à financer des activités humaines avec l'objectif de réunifier les rapports monétaires et le « lien social » dans un ensemble cohérent susceptible de faire système.
Pourquoi, dans ces conditions, la finance solidaire ne représente-t-elle pas (ou pas encore) un contre-modèle suffisamment fort pour s'imposer comme une véritable alternative à la finance capitaliste ?
Il peut en effet paraître surprenant que le projet d'une économie sociale et humaine continue à être confiné aux marges du système économique dominant. Si les dimensions solidaires, coopératives et humaines sont des valeurs qui sont unanimement reconnues et appréciés, pourquoi l'économie, dans son ensemble n'est-elle pas solidaire et coopérative ?
L'ouvrage montre précisément que les modes de fonctionnement de la finance solidaire sont très dépendants du cadre micro et macroéconomique mais aussi politique et institutionnel qui leur permet d'exister. La solution découle directement du diagnostic : la généralisation d'une autre finance passe par la refondation complète des banques, des entreprises, des marchés et du droit issu de la propriété.
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