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Le 9 juin 1439, un homme est arrêté dans un village de haute Provence : un réseau de malfaiteurs est aussitôt dévoilé. Dès lors, la justice du roi René se met en marche. C'est par un très important coup de filet, depuis Avignon jusqu'aux Alpes, que se dessine, à travers les dépositions et témoignages, tout un monde de truands, tueurs et proxénètes, ribauds et rufians, organisés en société marginale parallèle, fort dangereuse, depuis Orange jusqu'à Gênes.
Offrant le texte de ce document d'archives dans sa version originale - latine - avec une traduction très fidèle, cet ouvrage ressuscite brutalement la vie d'un peuple de pauvres gens en proie à la violence, l'angoisse, la peur, la misère et le désordre moral. Un monde profondément malade, ravagé par les épidémies et par la guerre de Cent Ans qui vient de se terminer. Jeanne d'Arc a été brûlée voilà huit ans déjà mais les soldats, mercenaires et rentiers des grandes compagnies, "travaillent pour leur compte".
La condition des femmes est largement abordée : données ou vendues à un très jeune âge par des familles en proie à la famine, à des proxénètes, à des "coquins", elles traînent sur les routes, "conduites" par leurs maîtres, comme du bétail. En proie à des fièvres continuelles, elles sont prêtées, offertes, louées ou vendues, au gré des caprices ou des intérêts de leurs patrons, le plus souvent placées par eux dans des bordels privés ou municipaux. Elles sont les éternelles victimes de la pègre sociale.
Tel est le tableau que présente cet extraordinaire document de procédure criminelle.
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