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Samuel Sutra confirme qu’il a plusieurs cordes à son arc littéraire, il manie aussi bien le genre caustique, drôle, cynique que le drame avec ce thriller-psychologique de grande qualité.
Un drame humain sert de toile de fond à cette intrigue, mettant l’accent aussi bien sur ces meurtres commis sur Paris que sur ce tremblement de terre à Haïti en 2010. Un tremblement qui a fait plus de 200 000 morts et autant de blessés…
Un sujet terrible, non seulement par l’ampleur de cette catastrophe, mais surtout parce que l’auteur nous parle de ces personnes avides et sans scrupules, dont la seule cause digne d’intérêt est la possibilité de s’enrichir, grâce à des projets immobiliers tous aussi bidons les uns que les autres. Sous couvert d’humanisme avec la présentation de cahiers des charges détaillant les besoins en matériaux pour la reconstruction, dans des normes antisismiques, les entrepreneurs véreux ont arrosé les personnes bien placées pour gagner les marchés publics et ainsi construire les logements d’un grand nombre de haïtiens, en cartons pâtes, les exposant encore plus à la misère.
L’enquête policière sert de révélateur à l’auteur pour parler des combines dignes de « salopards » pour se faire du fric sur la misère et la douleur des autres. Le tremblement de terre n’a fait qu’attiser l’appât du gain des rapaces. Ils sont tout aussi coupables que ce meurtrier qui court les rues.
L’auteur ne prend pas de pincette pour nous décrire les différents meurtres et fait monter la pression en distillant les informations au compte goutte, jusqu’à ce que nous soyons prêt, au même titre que l’équipe d’enquêteurs, à découvrir l’horreur dans toute sa splendeur…
Samuel Sutra ne se contente pas d’une simple enquête, puisque l’aspect psychologique est très présent également, avec des personnages décortiqués et bien campés affrontant des crimes, tous aussi horribles les uns que les autres, donnant une noirceur à la hauteur de celle dont est capable l’être humain… 250 pages que l’on dévore et dont on imagine le final… Mais l’auteur brouille les pistes et nous entraîne sur une autre, dont on ne soupçonne pas la possibilité tellement cela semble incroyable.
La citation « l’homme est un loup pour l’homme » de Thomas Hobbes, philosophe politique du 17ème siècle, n’a jamais été aussi véridique avec ce coupable de meurtres et ces coupables de génocides organisés afin de s’en mettre plein les poches.
Un roman noir, d’une réalité sombre, avec Haïti en toile de fond, cet opus de Samuel Sutra est une vraie claque, tant de par sa noirceur que par les faits avancés et réels. On ne ressort pas indemne de cette lecture, tellement la crasse humaine nous colle à la peau.
Spéciale dédicace à cette magnifique couverture, accusatrice et évocatrice des douleurs contenues dans ce livre.
https://julitlesmots.com/2018/09/27/coupables-de-samuel-sutra/
Mes vacances sont loin d'être terminées et j'en profite pour dévorer les romans, notamment ceux oubliés au fin fond de ma tablette :)
Je viens juste de terminer Coupable[s] de Samuel Sutra, découvert grâce à Flamant Noir éditions et net galley, que je remercie.
12 janvier 2010, Haïti est frappé par le plus meurtrier tremblement de terre de son histoire.
Paris, de nos jours, une série de meurtres secoue la ville. Quatre personnes sont retrouvées sauvagement assassinées.
Toutes sont liées à un projet qui devait se dérouler à Haïti et a été baptisé « Kenscoff » .
Un jeune policier vient prêter main-forte à la Brigade criminelle dans cette enquête particulière car il connait bien Haïti, il y ai né...
Coupable[s] est un thriller noir qui m'a captivé, de la première à la dernière page.
Le narrateur principal est Jean-Raph', un « administratif » qui va, pour la première fois de sa carrière,, travailler sur une enquête de terrain. C'est un rêve pour lui de travailler au mythique 36 quai des orfèvres. Il est un peu naïf, touchant. Il est originaire de Haïti même s'il n'y a pas vécu longtemps car il a été adopté par des français.
J'ai apprécié l'écriture de Samuel Sutra. C'est rythmé, clair, net, précis et il va droit au but. Je ne me suis pas ennuyée une minute, et j'ai été stupéfaite par le dénouement. Je suis une habituée des thrillers mais là, je ne me doutais vraiment pas de ça. Premier roman que je lis de cet auteur, mais surement pas le dernier :)
je pense que vous l'avez compris, j'ai apprécié ce roman, à qui je mets avec plaisir quatre étoiles
Petite remarque en préambule : dans le titre, le "s" est volontairement entre crochet et donc, dans mon article, lorsque je parlerai de coupable, entendez le coupable ou la coupable ou les coupables, les trois propositions s'offriront à vous.
Nouveauté Flamant noir et nouveauté Samuel Sutra l'auteur de l'excellente série avec Tonton mais aussi d'un très bon polar sur fond de jazz, Kind of black. Cette fois-ci, bien que le roman, entre policier et thriller, se déroule entièrement en France, Haiti est omniprésente. Si j'ai découvert assez vite qui était coupable-vous reporter à la note du début-et que la pirouette finale m'a un peu déçu, mon plaisir n'en a point pour autant été émoussé et c'est gaillardement et avec entrain que j'ai lu ce dernier opus de S. Sutra, il me faut préciser que pas mal d'indices sont distillés dans les chapitres qui permettent d'échafauder la même hypothèse que la mienne, qui s'est avérée. J'ai aimé l'ambiance et la bonne idée de mettre Haïti au centre sans tomber dans la caricature avec le vodou et autres images que l'on pourrait avoir de l'île. Bien sûr, il en est question, mais justement pour aller plus loin que cela, il explore les suites du séisme et l'aide humanitaire qui arrive de partout. Samuel Sutra ne bâtit pas un polar historique sur Haïti, il se concentre sur ces dernières années -dans le genre polar haïtien très bien documenté, Tonton Clarinette de Nick Stone, m'avait fait beaucoup d'effet. J'ai aimé aussi, comme toujours chez Samuel Sutra, ses personnages, normaux, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs limites et leurs déchirures. Tout cela fonctionne très bien dans un roman rythmé, très actuel, moderne dans son histoire, dans sa construction qui alterne les points de vue, et dans son écriture, loin des Tonton, preuve que l'auteur ne fait pas toujours dans la gaudriole. Ce polar -forcément conseillé par mézigue- débute par ces phrases :
"L'église est rayonnante. Je la situe étrangement sur les hauteurs de Les Cayes. Sur un coteau où, pourtant, je sais qu'il n'y a jamais eu cette église. Je pense que j'avais besoin qu'elle soit là et pas ailleurs. Elle est peinte, comme le sont encore certaines églises ici. D'un rose pâle et délicat. On croirait une goutte de sang qui viendrait troubler le lait. Elle ressemble à Notre-Dame de l'Assomption, la cathédrale de Port-au-Prince." (p.11)
A Paris, une série de meurtres violents semble avoir pour point commun Haïti et un mystérieux projet humanitaire, le projet "kenskoff" monté au lendemain du tremblement de terre qui a ravagé l'île en 2010. L'enquête est menée par le fameux 36 quais des orfèvres aidé par un jeune lieutenant des renseignements d'origine haïtienne appelé en renfort le temps de l'enquête pour sa connaissance de l'île, de sa langue, de son histoire et de sa culture. Commence alors un polar brut, sans fioritures et qui va droit au but dont je salue la qualité des dialogues, les personnages brillants, la plume noire et addictive.
Je reconnais avoir suspecté l'identité du tueur très rapidement en espérant jusqu'à la dernière page être dans l'erreur (j'ai toujours aimé ces fins qui vous laissent sans voix...). Je ne me suis pas trompée mais si j'avais le suspect je n'avais cependant ni le mobile ni toutes les pièces pour assembler le puzzle. Toutefois, je me demande si ce n'est pas une volonté de l'auteur que de nous faire suspecter le tueur très rapidement ! Si tel est le cas : bravo ! Car ce polar prend une toute autre dimension si on y ajoute le subtil et pervers néanmoins brillant art de la manipulation !
Un thriller noir, percutant et caustique, en à peine 250 pages Samuel Sutra nous emporte dans son monde au sein du fameux 36 quai des Orfèvres dans un Paris que l’on revisite au fils des meurtres. C’est efficace et ça se lit bien. A la suite d’une série de meurtres on finit par les relier entre eux et à penser qu’ils sont probablement l’œuvre d’un sérial killer. Tous les crimes ont pour point commun Haïti et un projet nommé «Kenscoff ». On pense donc à un tueur haïtien et qui mieux qu’un jeune Lieutenant lui-même originaire d’Haïti pourrait aider à l’enquête. On va ainsi suivre Jean Raph’ qui fait de son mieux pour intégrer le 36 et ses manœuvres de terrain, lui qui fait plutôt partie des administratifs. J’ai beaucoup aimé le découpage de l’action avec un chapitre réservé à chaque meurtre et distillé lentement mais avec beaucoup d’efficacité. Le récit c’est jean Raph’ qui parle à la première personne et c’était agréable de découvrir les autres personnages de son point de vue. Les personnages secondaires sont aussi attachants, il y a le nouveau boss du 36, le commandant Blay, qui malgré son côté ours des cavernes conserve de profondes valeurs humaines et puis il y a la belle Psy/profileuse Vanessa celle qui fera toute la différence. Mon souci avec ce choix de prénom c’est que je n’ai pas arrêté d’entendre la voix de Doc- gynéco en fond sonore, pfff. J’ai trouvé l’intrigue très réaliste et du coup on entre dedans en ce disant que oui ça peut exister et même plus c’est bien possible que cela ce soit passé en Haïti comme ailleurs il y a toujours des profiteurs. Un seul bémol pour moi et il est de taille c’est d’avoir trouvé la chute sans surprise et bien trop rapidement, cela ne pas empêcher d’apprécier ma lecture mais c’est quand même mieux quand le lecteur se prend sa claque pendant le dénouement. Pas de claque mais une très belle scène bien écrite et qui explique tout dans une chambre d’hôpital c’était du bon de chez bon. Merci pour ce superbe Polar/Thriller. Bonne lecture.
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