Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...
Isabelle Garron poursuit dans Corps fut le récit brisé, la longue « narration cachée » qu'inauguraient ses deux premiers ouvrages. Mais ici, malgré ses béances et ses ruptures intérieures, le texte se déroule si l'on peut dire d'un seul tenant : il s'agit bien d'un même et long poème, divisé certes en plusieurs « suites » (prolongées par leurs « variations ») mais à travers lequel on perçoit les étapes d'une métamorphose intérieure, une sorte de lente réconciliation avec le monde - à l'image peut-être de ce lac « vu d'en haut / qui prenait la forme / d'un coeur ».
Moins minimaliste dans ce troisième opus, la poésie d'Isabelle Garron témoigne toujours de la même exigence formelle et d'une constante invention prosodique. Sa voix si singulière - qui travaille ici un présent plus immédiat et un matériau plus tangible - trouve dans Corps fut de nouveaux accents pour dire, par-delà les tensions, la beauté cachée d'un monde redevenu lisible : « ô soirs sur le motif ! / et d'un sort jeté - sur l'angle couvert de la motion / s'extrait de ce gris blanc un corps / comme une forme à la lenteur des eaux ».
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