Corentine ou l'histoire d'une revanche sur un avenir de malheur et de servitude.
En 1890, une petite fille naît dans une famille de paysans bretons au coeur de ces montagnes noires où la misère pousse des milliers de gens à émigrer.
Ses parents vont la placer, alors qu'elle n'a que sept ans, chez un riche propriétaire où, disait-elle, elle put enfin manger à sa faim.
À douze ans, alors qu'elle ne parle quasiment pas le français, elle part comme domestique à Paris. Elle y connaît les humiliations, l'exploitation, le mépris, la violence d'un monde qui n'épargne rien ni personne.
Jusqu'au jour où un homme pas comme les autres frappe à sa porte. La malchance a-t-elle enfin tourné ?
Corentine était ma grand-mère. Une femme exceptionnelle qui m'a légué l'enseignement le plus précieux : savoir qu'il suffit de se battre pour transformer sa vie en destin.
R. B.
Quand une personnalité publique commet un livre, je ne suis pas plus attirée que cela, ce n'est pas la notoriété de l'auteur qui me dicte mon choix. Trouvaille en librairie, j'ai eu envie de découvrir le roman de Roselyne Bachelot pour le sujet qu'il aborde, un hommage à une grand-mère, Corentine.
Corentine est donc la grand-mère de l'auteure. Les deux femmes ont entretenu une relation très proche d'affection et beaucoup d'admiration de la part de la petite-fille pour son aïeule, ce qui se ressent me semble-t-il dans les mots qu'elle y met pour conter l'histoire de cette petite paysanne intelligente et combative.
A 7 ans, la petite Corentine est placée comme domestique dans une ferme. Labeur et mauvais traitement sont son lot quotidien. Mais l'intelligence, le bon sens, la ténacité, le courage de Corentine lui permettront d'échapper à ses maîtres pour se fabriquer un destin.
Dans un style juste, émouvant, plein de respect voire d'admiration en filigrane, Roselyne Bachelot nous conte la vie des petites gens de la ville et des campagnes, la dureté du sort des plus pauvres et de leurs enfants qui ne comptent pas plus qu'un sac de pommes de terre.
C'est un roman concis qui met en lumière un personnage attachant, une femme courageuse comme l'était souvent nos ainés, habitués à une vie dure où seul le travail et la pugnacité mêlé d'un peu de chance permet, parfois, de s'en sortir.
L'auteure dépeint aussi au travers de ces pages, tous les travers de la société du 19e siècle, dans le milieu paysan et dans le milieu bourgeois. On s'y fait une idée de la condition des femmes, mères et épouses soumises, les grossesses à répétition, l'illettrisme, le placement comme domestique, la vie de tant d'invisibles, d'esclaves pour certains. On y entrevoit l'absence de considération, voire d'humanité qui autorisait même l'abus sexuel et le viol de la part des maîtres.
Quel bel hommage !
J'espère vraiment vous avoir donné envie de le découvrir. Une petite pépite !
Corentine, ou Marie Reine ou Marie Françoise, ou Marie Sainte, peu importe, ce roman n'est pas un roman, c'est une histoire vraie, la réalité il y a un siècle !
L’histoire de Corentine, c'est l'histoire des bretonnes, des jeunes et des vieilles qui avaient été jeunes avant et qui avaient subi les mêmes vies précédemment ; comme Corentine elles avaient été chargées, très tôt, de s'occuper des bêtes, des jeunes enfants, frères et sœurs à raison d'un tous les dix huit mois environ ! Avant d’être intégrées au travail de la mère, maison, nourriture, lever du père, et placement à la journée pour quelques sous avant d’être prêtées ou vendues par leurs parents pour ne plus coûter un sou de nourriture et en rapporter dans une famille incapable de nourrir tous ses enfants, avant de se marier et perpétuer les mêmes pauvres vies que leur mère et ainsi de suite !
Il faut de la volonté pour s'extraire de cet enchaînement là, il faut de la force, morale et physique pour survivre et tracer sa voie !
Corentine, la grand mère de l’auteure l'a fait ! Et elle est revenue au village natal, a acheté une belle maison, a travaillé toute sa vie mais a surtout été maîtresse de sa vie, n'a plus subi son destin, a élevé des filles !! et a montré la voie aux générations futures .
Si nous cherchons bien dans nos familles, nous trouvons tous des Corentine, bretonne ou d'ailleurs, qui ont tout quitté un jour, forcées la plupart du temps pour faire leur vie, la leur ! Pas celle qui était prévue ! Et elles ont réussi ! Je pense à elles chaque jour qui m'est offert de vivre ma vie !
Vive les Corentine
"Elle la paysanne illettrée... S'était juré que, un jour, elle serait une dame qui se mouvrait comme si un mur de verre la protégeait du reste des humains. Ce jour était arrivé.... elle revenait pour prendre sa revanche."
J’ai été tenté par ce livre parce que Roselyne Bachelot m’intrigue un peu. Originale dans son parcours, elle manie la culture et l’humour sans peine.
Roselyne Bachelot dresse le portrait d’une grand-mère, la sienne, qu’on pourrait qualifier de « maitresse femme ». Déterminée et volontaire elle trace sa route avec ambition, surtout pour une gamine vouée à une vie de labeur dès son plus jeune âge.
Mise au travail dès l’enfance, je dirai même la petite enfance, par ses parents, il fallait s’occuper des plus jeunes et des bêtes à la ferme elle est suffisamment débrouillarde pour être placée dès l’âge de sept ans. Oui oui vous avez bien lu et ce n’est pas si vieux que ça puisque c’était au début du vingtième siècle. Un esclavage qui prendra fin quand elle se mariera.
On suit ici l’épopée de cette petite bretonne qui comme tant d’autres est partie à Paris pour travailler. Corvéables à merci par une bourgeoisie fortunée ces petites mains étaient exploitées et privées de liberté. Mais quelle belle revanche lorsqu’elle défendra la cause des femmes menant un combat pour l’égalité homme/femme dans le travail. Bref un sacré tempérament cette Corentine.
J’ai apprécié ce livre. Bien écrit, et très intéressant d’un point de vue historique. C’est un témoignage de notre passé, mais aussi de la volonté de certaines femmes de sortir du lot. Faisant ici abstraction de toute opinion politique, elle doit être fière du parcours de sa petite fille.
Elle est surprenante Roselyne Bachelot.
Elle peut être aussi agaçante que sympathique et amusante.
Ce livre est une bonne surprise.
Bien écrit, intéressant.
La vie de sa grand-mère n’est pas un long fleuve tranquille.
De la vie de ses débuts à nos jours, il semble qu’il y ait plusieurs siècles tant les conditions de vie ont changé.
C’est drôle les ressentis. Autant je n’avais pas été très sensible au « Mémé » de Philippe Torreton, .autant j’ai apprécié cette Corentine au parcours difficile
Roselyne Bachelot a su lui rendre un magnifique hommage
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