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« Avant, j'aimais bien aller au travail. Voir tous ces gens malheureux, ça m'émerveillait. On croise un mec dans l'ascenseur, il a l'air au bord de l'abîme, alors on lui demande si ça va et il répond :
- On fait aller.
?Et il sort à son étage, drapé de mystère. Il s'éloigne vers son open space, foulant des carrés de moquette interchangeables ».
Cool Killer, c'est American psycho, Raskolnikov et Le Démon d'Hubert Selby Jr : notre société capitaliste passée au napalm du cynisme et de la provocation.
Alexandre Rose fait partie du système. Ingénieur brillant, il a avalé toutes les couleuvres qu'on lui présentait. Jusqu'à l'overdose. Jusqu'au jour où il décide de renverser le jeu et de détruire la société par ce qu'elle a de pire : la violence. Dans un monde rongé par les réseaux sociaux et l'info en continu, sa créature, le Cool Killer, a toutes les « qualités » pour y parvenir.
Merci aux éditions Points pour cette découverte !
Sous ses airs de "Monsieur tout le monde", Alexandre Rose cache une personnalité très particulière. Il a pourtant tout pour être heureux, un job très correct, une femme, des enfants... En réalité, le lecteur découvre assez rapidement que tout cela n'est qu'apparence et que le protagoniste principal de ce roman préfèrerait envoyer balader tout ça (ce qu'il va faire bien évidemment).
Dès le début du récit, un évènement déclencheur va survenir dans la vie d'Alexandre et à partir de ce moment tout va partir en vrille. Cet évènement ? Un coup d'épaule (volontaire il faut quand même le préciser) sur un homme en trottinette, ce qui a pour effet d'entraîner un accident de la route et le décès de cet homme. Avec cette petite action, Alexandre vient de tuer un homme et il ne sera même pas inquiété pour ça. Pour autant, c'est loin d'être suffisant et cet évènement va être le point de départ d'un plan diabolique.
Je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher la surprise, et de la surprise, il y en a tant ce roman est complètement barré et décalé. Et encore, je trouve que les mots sont faibles. Dès les premières lignes, le lecteur comprend déjà que ça va être trash et sans filtre. Pour être tout à fait honnête, j'ai eu assez vite un peu peur car je sentais que ça allait aller sûrement un peu trop loin dans la vulgarité. Si il y a bien quelques passages où l'on est vraiment dans de la violence un peu gratuite qui n'apporte finalement pas grand chose au récit, force est de constater que j'ai été agréablement surpris dans l'ensemble par ce roman.
Il y a déjà l'originalité. Après lecture, je ne sais toutefois pas si j'ai envie de rencontrer la personne qui été capable de pondre une telle histoire. Une imagination hors du commun mais qui fait quand même un peu peur hein ! Blague à part, il y a un vrai talent car il faut bien le dire ça sort complètement de l'ordinaire.
Au-delà de l'originalité, il y a aussi un vrai fond puisque ce roman fait réfléchir sur des sujets d'actualités comme les réseaux sociaux. Surtout, il montre ce que pourrait devenir ce genre d'outils très puissants dès lors que des personnes mal intentionnées vont y mettre leur grain de sel. Certains milieux en prennent aussi pour leur grade, je pense notamment au milieu de la presse. Bref, derrière l'emballage trash, il y a quand même des éléments de réflexion intéressants.
Et puis, ce livre a aussi eu le mérite de me faire rire à de nombreux moments. Parfois, j'ai aussi trouvé que l'auteur en faisait trop mais finalement, il y a un certain équilibre. L'ensemble est facile à lire avec une écriture très moderne et dynamique. Le style dynamique du récit permet d'oublier rapidement les passages un peu lourdingues.
Au final, cela ne m'étonnerait pas de trouver des avis très tranchés sur ce roman. Soit ça passe, soit ça casse, tout le monde n'appréciera pas cette lecture, notamment pour son côté très trash allant sans doute parfois un peu trop loin. Pour ma part, je retiens cette originalité, cette réflexion sur certains pans de notre société, ce côté décalé parfois très drôle (parfois un peu lourd aussi). Un bon moment de divertissement avec ce roman que l'on peut qualifier d'OLNI (objet littéraire non-identifié) tant il sort de l'ordinaire.
Ma note : 3,5/5
Alexandre Rose, vie lambda, ingénieur, une femme, des enfants. Un matin il est responsable d'un accident mortel de trottinette, depuis ce jour, il veut tout faire basculer, que notre monde soit bouleversée
Roman très violent, assez vulgaire ou rien ne nous est épargner. Je ne suis pas contre ce genre de propos, généralement j'aime plutôt cela quand cela a un but.
Il faut le prendre comme un satyre social ou tout est décrypter, comme INFONONSTOP, les chaines d'actualité en continuent, et toutes sortes de clichés.
Le livre se lit facilement, et on ne s'ennuie pas, mais on ressent diverses émotions d'abord surprise par cet ovni littéraire, qu'il parle de la société comme personne, d'une froideur extrême, par moment, on arrive à être amusée par certains situations cocaces, mais la plupart du temps on est assez horrifiée par la teneur des propos, mais cet opus nous laisse sans aucun doute estomaquée, perdu, et déroutée car je ne peux pas croire qu'on est dans le monde qu'il décrit.
Une chose est sûre on ne peut rester indifférent a une telle publication, après je l'ai lu jusqu'au bout, mais j'ai trouvé le ton et le sujet pas vraiment transcendant, le ton est atypique, extrêmement cynique, peut-être trop pour moi, qui est quelqu'un de positive, donc c'est le genre de livre qui n'est pas fait pour moi.
Mais je ne dirais pas que c'est une déception, mais juste un énième livre que je lis, et qu'il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
C'est toujours intéressant, de lire un livre que tout le monde parle et surtout que tout le monde aime, mais que vous ayez un avis différent.
Après Surface de Olivier Norek j'avais besoin de lire quelque chose de complètement opposé.
Mon choix c'est donc porté sur ce livre étrange, incongru et complètement barré. Et je pèse mes mots. C'est du cynisme de bout en bout avec un fond de dénonciation sur la société actuelle et les travers qui peuvent exister (non mais la trottinette les gars !).
Alors ça surprend au début, ça rend un peu perplexe et après c'est du bonheur en barre, du plaisir page après page.
Je vous parle aujourd'hui de Cool Killer de Sébastien Dourver.
Pourtant je dois vous avouer que ça partait pas forcément super bien. Les dix premières pages passées, je me demandais ce qu'allait nous pondre l'auteur. Outre la vulgarité du livre (où j'adhère complètement soit dit-en passant), c'est l'intrigue que je n'arrivais pas à réellement saisir.
Et puis petit à petit on commence à comprendre les enjeux, ce qui se trame derrière les pensées de Alexandre Rose, ingénieur qui décide de tout plaquer du jour au lendemain pour se lancer dans une destruction d'une société qu'il ne supporte plus.
Et putain que c'est bon à lire !
Parce qu'au final, Alexandre Rose c'est monsieur-tout-le-monde. Le mec lambda qui se retrouve à bout et qui par un "banal" accident de trottinette va se mettre en tête de détruire un monde où tout le monde est façonné par les réseaux sociaux, le sensationnalisme et le paraître.
Et c'est ainsi qu'il crée Cool Killer. Cool Killer, une machination machiavélique qui va retourner plus d'une personne (à prendre dans le sens que vous voulez). Et on suit son plan avec une certaine délectation... en effet, ne nous leurrons pas il y a un côté jouissif à cette destruction de cette société, de notre société.
D'une part parce que l'auteur met en avant une partie des dérives que représente notre époque en utilisant l'ironie à pleine balle et d'autre part parce que le côté démoniaque en nous a peut-être déjà imaginé ce genre de scénario à la suite d'une déconvenue.
Ça ne fait pas de nous des sociopathes en puissance je vous rassure, mais il y a une partie de nous (ou en tout cas de moi) qui ne trouve pas ça si déconnant. Je vous le redis, ça ne fait pas de nous des psychopathes haha.
L'intrigue se construit autour des pensées d'Alexandre agrémenté d'extraits d'articles de journaux ainsi que des interviews télévisés. On suit ainsi l'évolution du plan qu'il a décidé de mettre en place et on voit les pions se déplaçaient petit à petit.
Il met en scène d'autres personnages qui auront tous un rôle à jouer à un moment ou un autre. Le tout est de savoir quand mais surtout comment ? Et à quel moment tout ceci va péter ?
Là où on croit avoir compris la chose, voilà que l'auteur nous embarque ailleurs, nous entraînant plus loin dans le sensationnel, dans la démesure et dans une sorte de folie douce.
Et quand ça pète enfin, c'est l'apothéose pour mes yeux de lectrice. C'est à la hauteur de ce qui nous a été proposé tout du long. Etrangement, on a pas l'impression une seule seconde que c'est "trop" alors qu'il y a des passages assez crus, dérangeants et quel peu malsains il faut le dire.
La fin est grandiose. C'est la cerise sur le gâteau. On en demanderait presque encore un peu tant c'est bon. Et j'ai refermé la dernière page avec un sentiment de vide, comme l'impression d'avoir laissé un peu de moi là-dedans.
En bref,
L'impatience m'a gagné tout au long de ma lecture. Et cette impatience m'a fait avalé les pages à une vitesse folle. Si au début de ma lecture je partais assez sceptique malgré les nombreux avis dithyrambiques, j'ai finalement était conquise par ce que je lisais.
Je suis une fervente partisante de l'ironie et du cynisme et Sébastien Dourver s'en sert à merveille dans ce livre. Les utiliser pour critiquer notre société et leurs dérives ne font que majorer l'impact que cela aura sur le lecteur. C'est une lecture qui marque parce qu'elle est cru sans artifice.
N'est pas Cool Killer qui veut.
Je crie au génie pour l'auteur, pour l'histoire mais aussi pour la maison d'édition qui a eu l'excellente idée de le publier. Pari réussi pour moi. Inclassable dans son genre et pourtant il devrait être lu par le plus grand nombre.
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