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Michel de La Teigne ne se laisse pas marcher sur les pieds. Surtout pas par ses clients. À 60 ans, cet authentique taxi parisien - vieux jeu, colérique et sûr de lui - abuse de l'agilité de son verbe pour martyriser les bourgeois, célébrités, députés et gens du peuple qui ont le malheur de croiser sa route. Personne ne trouve grâce à ses yeux. Et il a horreur des mioches ! Sauf Alice, sa jeune nièce, qui révèle son humanisme tendre mais profondément enfoui. Et puis il y a Alimatou, une prostituée sénégalaise du bois de Boulogne dont il tombe désespérément amoureux...
Convoyeur de cons, son deuxième album, compile soixante histoires associant BD et billets d'humeur où la plume de l'auteur pourfend les travers de ses contemporains. Michel de La Teigne publie son journal de bord sur Internet depuis 2017, un travail d'auteur récompensé par la «?Médaille du taxi?» décernée en 2020 à l'Hôtel de Ville de Paris pour «?son implication dans le rayonnement du métier de chauffeur de taxi et l'exemplarité de son action?». Cette adaptation en album papier, qui s'appuie sur un lectorat déjà présent, fidèle et prescripteur, s'adresse au grand public.
Michel est chauffeur de taxi parisien. Il en voit passer du monde, des gentils, des qui le sont moins, des hommes, des femmes, des riches, des pauvres, des de droite, des de gauche… Et puis Alice, sa nièce pré-ado et Alimatou, prostituée dont Michel est secrètement (?) amoureux. Libertaire, anarchiste, gauchiste, écolo, râleur, cultivé, humaniste et tant d’autres adjectifs qualifient Michel. Michel dessine des strips, puis se fend d’un court texte en rapport avec son client. C’est parfois méchant -à juste titre tant j’opine-, frappé au coin du bon sens comme dirait l’autre "Oubliez vos principes. Oubliez les commandements, les conseils de votre mère et les lois trop rigides. Vous êtres prêt à être quelqu’un de libre. Quelqu’un de bien."
On peut avoir l’impression que Michel a un avis sur tout et c’est sans doute le cas, mais à chaque fois, c’est argumenté -un peu de mauvaise foi ici, de parti-pris là- et souvent cet avis, je le partage. Ce qui lui importe, c’est l’égalité, la justice, la possibilité pour chacun de vivre décemment. Il fustige les profiteurs, les ultra-riches, ceux qui font leur beurre avec des idées nauséabondes : CNews et tous ses chroniqueurs, extrême droite (pour cet exemple, j’ai fait la table des synonymes)…
Cet album entre BD et recueil de chroniques fait un bien fou, il permet de voir que l’on n’est pas seul à s’indigner de l’état de la société, à vouloir autre chose. On n’est pas loin de certaines chroniques de Pierre Desproges autant dans le fond que dans la forme, ce qui est plus qu’un compliment.
"Ami lecteur, si tu as la chance de porter en toi une richesse culturelle, française ou étrangère, réjouis-toi : ce n’est pas donné à tout le monde. Certains […] n’ont accès qu’à la richesse pécuniaire. C’est la richesse des pauvres."
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
C'est un peu particulier de commencer une trilogie par le tome 2, mais les strips sont suffisamment indépendants et le postulat de départ suffisamment simple pour que ça ne pose aucun problème à la lecture. Après sept ans d'imposture artistique, on sait désormais que derrière Michel de La Teigne se cachaient deux auteurs bien réels, Rémi Amy et Marion Pradier. Le fait de ne plus croire en la supercherie m'a peut-être un peu gâché la lecture, mais j'avoue avoir eu du mal à accrocher à cet album. Ce qui devait bien fonctionner en blog devient un peu lourd et répétitif une fois en album, les strips ont tendance à tomber à plat et semblent n'être là que pour introduire les pavés de texte présents après chacun d'entre eux. Le ton est caustique et ça tape sur tout le monde (ironiquement, la seule personalité présentée comme "sympathique" est… Gérard Depardieu !), mais sur la longueur j'ai eu la sensation d'être coincé dans ce taxi avec un chauffeur donneur de leçons.
https://www.instagram.com/p/C4lS4uTtwBI/
Après « Banquette de veaux », ce nouvel album compile 60 histoires associant BD et billet d’humeur. La plume de l’auteur, trempée dans le vitriol, pointe les dérives de notre société au travers de quelques contemporains qui ont eu, pour notre plus grand bonheur, la mauvaise idée de monter dans le taxi de Michel de la Teigne.
C’est en 2017 qu’il publie sur internet son premier journal de bord . Son travail est récompensé par « la Médaille du Taxi » décernée en décembre 2020 à l’Hôtel de ville de Paris pour son « implication dans le rayonnement du métier de chauffeur de taxi et l’exemplarité de son action ». Cet adaptation en album papier s’adresse à son lectorat déjà fidèle de « Banquette de veaux » ainsi qu’au grand public.
Michel de la Teigne, pseudonyme en hommage au grand penseur et philosophe Michel de Montaigne , a 61 ans et est un authentique chauffeur de taxi parisien. Il a le verbe facile , il est insultant, voire odieux avec les clients qui ont l’inconscience de monter dans son taxi. Qu’ils soient bourgeois, célébrités, députés ou gens du peuple, tout le monde y passe, aucun n’échappe à ce vieux jeu aigri, colérique et sûr de lui. Ce qui donne lieu à des scènes hilarantes et tellement vraies qui réjouissent les lecteurs qui ne voudraient tout de même pas être à la place de ces victimes.
Seules deux personnes ont grâce à ses yeux. Sa jeune nièce Alice qui suit bien les traces de son oncle chéri, et Alimatou, une très jolie sénégalaise qui se prostitue au Bois de Boulogne, dont il est éperdument amoureux ,et qui oh! miracle, lui fait perdre sa virulence.
Cet album de petit format (17,2 x 19) et de 188 pages alterne une situation en BD sur deux pages que Michel de la Teigne dessine lui-même et un billet d’humeur s’y rattachant dans lequel il donne son analyse de la politique, de la finance, des people. Il a son mot à dire sur tout et ne se laisse pas marcher sur le pieds. C’est à ses clients de marcher droit.
Un très bon moment de lecture avec cet album qui se lit d’une traitre et se relit à l’envie.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Rouquemoute pour cet envoi. »
Michel de la Teigne en est une (de teigne). Un vrai chauffeur de taxi râleur … mais pas forcément comme on pourrait se les rappeler ou imaginer (pour les « boomers ») ; mais il n’est pas que râleur, il est curieux de tout avec des avis tranchés sur tout, dans une combinaison de misanthropie et d’humanisme matinée d’une (presque) grossièreté rabelaisienne. Michel a fait des études universitaires de philo (évoqué au détour d’un mitraillage de Blaise Pascal adulé par un de ses profs) et lit manifestement beaucoup ; et La Teigne tire sur tout ce qui bouge (ce qui ne l’empêche pas d’exprimer un amour affirmé pour la jeune black Alimatou, au « plus vieux métier du monde », qui prend régulièrement son taxi).
Le bouquin combine des séquences de quelques pages (2 ou 3) de BD qui illustrent ses rencontres dans son taxi provoquant le développement d’une réflexion, d’un avis, d’une prise de position dans un petit texte de quelques lignes, sur une seule page, sur le thème traité.
C’est très (très) politique, radical (et pas « radical socialiste », plutôt radical-radical avec pas beaucoup de blanc) sans être pour autant populiste : en fait des positions libertaires et écologistes. Ses prises de positions sur l’importance des services public, la critique du « ruissellement » et du libéralisme économique, l’inégalité des chances et la question de la liberté, les jeux ces uns et des autres pour le seul pouvoir, la manipulation de l’information, les enjeux écologiques, etc. … peuvent facilement trouver échos chez certains, … possiblement un peu moins chez d’autres pour sa radicalité et un certain nihilisme et malthusianisme qui affleure parfois.
La société est présentée sous un regard particulièrement noir (sauf pour Alimatou et quelques esprits critiques et attentionnés, et sa nièce chérie) … et il n’est effectivement pas toujours évident de trouver de la couleur dans notre monde d’aujourd’hui. En tout cas les parties BD sont en N&B.
Je l’ai plutôt bien apprécié ce Michel dans ses prises de positions sur l'importance de préserver un esprit critique, de mettre les problématiques environnementales au coeur de la politique, ainsi que son humanisme et son attirance pour les gros mots du 19 ème siècle, …, même s’il faut prendre le temps de lire le pavé qu’il propose, car une lecture en continue est un peu pesante.
PS : Je rédige cette chronique un 28 février qui correspond au jour de naissance en 1533 de Michel Eyquem de Montaigne (qui est manifestement un maitre pour … Michel de La Teigne). D’ailleurs ce serait une bonne idée de re-lire Montaigne !
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions Roquemoute et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
Michel de La Teigne est chauffeur de taxi parisien.
Il ne déroge pas à la réputation aigri et désagréable qui colle à la peau de la profession. Il tire à balles réelles sur tout ce qui bouge et nous partage ses pensées philosophiques sur la condition humaine.
Autant par certains points son approche peut amener à réfléchir et peut être louable, autant les diatribes contre tout l'univers sont relativement lassantes.
C'est son droit, il a apparemment un public avec son blog.
Perso un album suffit pour moi...
Peut-être plus adapté d'ailleurs à une publication (et une lecture) récurrente à picorer avec modération qu'à une lecture en continu.
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