Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
La loi très restrictive de Floride interdit à tout individu condamné pour délit sexuel de vivre à moins de 1000 pieds d'un endroit où étudient ou jouent des enfants. C'est ce qui fait de Contrition Village un terrible ghetto de pédocriminels, violeurs et harceleurs. Et, forcément, quand une mort bizarre par immolation frappe l'un de ses résidents, l'enquête ne peut prendre qu'un tour de plus en plus noir à mesure qu'elle s'enfonce dans les ténèbres d'une Amérique hantée par le péché.
Contrition Village est à la fois un refuge et un purgatoire. Un point de chute pour ceux qui n’ont plus nulle part où aller. Cette ville du Comté de Palm Beach en Floride est un des seuls endroits où les délinquants sexuels peuvent s’installer en respectant l’obligation des mille pieds de distance : une consigne qui leur interdit, après avoir purgé leur peine, d’emménager à moins de trois cent mètres d’une école, d’une crèche, d’un parc ou d’une cour de récréation.
Lorsqu’un pédophile y est retrouvé brûlé, l’affaire est vite classée. Un de moins, pourraient même penser certains. Face à l’indifférence mêlée d’incompétence de la police, une journaliste décide de mener sa propre enquête.
Un accident ? Un suicide ? L’incendie est “trop parfait pour être honnête.” Ses recherches l'amènent à fouiller les recoins les plus sombres d’une Amérique enténébrée aussi pieuse que pécheresse.
Au-delà du fait divers, Contrition interroge de bien vastes notions : le mal, le pardon, la rédemption. “Le problème, c’est que malheureusement, le repentir sincère ne prémunit pas contre la récidive.”
Il fallait un dessin charbonneux pour oser affronter cette réflexion nauséeuse. Un dessin qui va d’un noir absolu à un clair-obscur frotté, griffonné, grillagé, où rampe l’espoir, recroquevillé et contrit.
Les lois américaines contre les pédophiles aux États-Unis sont beaucoup plus sévères que chez nous et c'est ce qui m'intéressait avant tout dans cette histoire car, y a-t-il une rédemption possible chez ces criminels-là ?
Contrition est un village-ghetto où sont concentrés des pédocriminels. Dans les jardins, plantés devant les maisons se trouvent des panneaux précisant que là, vit un prédateur sexuel. C'est à la fois terrifiant et tellement dégradant. Pourtant ce qu'ils ont fait l'est tout autant. Mais je ne peux m'empêcher de penser que trop souvent, les pédophiles sont d'anciennes victimes de pédophiles et je trouve terrible qu'on ne les ai jamais aidés. Ça aurait sans doute permis, entre autre, de briser ce cercle vicieux tout en réparant ces enfants détruits, qu'à leur tour ils ne détruisent pas un jour d'autres enfants.
Christian Nowak est retrouvé carbonisé chez lui. Les questions se bousculent, suicide, négligence ou meurtre ? Beaucoup, y compris du côté des autorités, considèrent qu'il n'a eu que ce qu'il méritait.
Marcia Harris, journaliste ambitieuse qui écrit sur la dégradation urbaine à Nahokee, va pourtant enquêter sur cette mort qui s'avère d'emblée intrigante lorsqu'un grain de sable, et pas des moindres, est découvert à l'autopsie.
L'histoire nous amène à nous interroger. Est-ce qu'on attache autant d'importance à la mort d'un prédateur ?
Il est aussi question de féminisme à travers les ambitions de Marcia et de sa vie privée compliquée car maman d'un petit garçon, elle peut difficilement compter sur son conjoint qui semble considérer que s'occuper de l'enfant ne relève que de la mère.
J'ai vraiment adoré ce livre au graphisme très sombre qui sied à merveille à la noirceur du thème ainsi que l'ambiance et les décors qui nous plongent totalement aux États-Unis, mais aussi l'histoire qui traite de nombreux sujets comme le harcèlement, les sévices en milieu scolaire, le viol, la prédation sur Internet, le suicide, le deuil, la double peine, la difficulté d'être femme, et ce suspense bien ficelé, car on ne sait pas où on va... mais on sait qu'on va le savoir. Eh ouais !
Une BD magnifique qui traite en finesse un sujet extrêmement douloureux.
Ce roman graphique est vraiment sombre et puissant, en découle un sentiment bizarre de malaise, une interrogation sur le jugement que nous portons sur l'homme qui a commis l'indicible et notre propre conscience et rapport au mal, à la liberté…
"Contrition village" aurait presque des allures de ville bien tranquille, mais tout ça semble en vérité n'être qu'une façade, car ici chaque maison est habitée par un délinquant sexuel, un pédophile… Après avoir purgé leur peine, c'est en effet ici qu'ils se regroupent.
Une sorte de prison à ciel ouvert - leur purgatoire ? - car il leur est interdit, selon la loi en cours en Floride, d'approcher à moins de 1000 pieds (approximativement 300 mètres) d'un endroit où se trouvent des enfants.
Cette loi existe vraiment, j'ai vérifié, il semble donc très compliqué pour ces hommes jugés indésirables, de trouver un logement qui répond à cette condition (loin des écoles, des parcs, d'une aire de jeux, etc.).
Les auteurs se sont d'ailleurs inspirés d'un endroit qui existe lui aussi : le "Miracle Village" (plusieurs articles ont déjà été publiés à ce sujet, je vous invite à les découvrir en ligne).
Comme dans son double réel, ces hommes vivent à Contrition village sous les auspices d'un prêtre évangélique qui les enjoint, pour la "paix de leurs âmes", à faire preuve de "contrition", c'est-à-dire d'un remord sincère…
Difficile toutefois de dire si ce remords est exprimé avec sincérité et s'il ne s'agit pas plutôt d'attrition, c'est-à-dire d'un remords intéressé par le fait de retrouver ici une certaine forme de liberté.
Seulement voilà, dans ce quotidien bien rodé, l'un des habitants vient d'être découvert mort, il semble s'être immolé par le feu, la police est sur place bien sûr mais une journaliste locale ne tarde pas à émettre des doutes sur ce suicide et n'aura de cesse que d'enquêter pour découvrir la vérité.
Le diable se cache parfois là où on ne l'attendait pas, cette histoire est pleine de sens et de complexité, c'est un bon sujet d'interrogation personnel sur la justice, le harcèlement, la vengeance, le sens du pardon, la liberté aussi. Les auteurs explorent ces thématiques lourdes vraiment sans jugement ou a priori.
J'avais déjà beaucoup aimé "Moi assassin" des mêmes auteurs, et j'ai retrouvé cette même ambiance en clair obscur, les découpes et la profondeur des traits qui posent un paysage très sombre mais aussi pesant, oppressant.
Antonio Altarriba signe une préface qui porte le récit et lui donne plus de clarté et je crois qu'elle était nécessaire pour comprendre pourquoi cette lecture est en fin de compte si troublante… Je vous laisse en juger.
Contrition est un ghetto de pédocriminels, violeurs et harceleurs qui purgent leur peine dans une prison à ciel ouvert et cherchent le repentir auprès de Dieu. Une mort étrange n'y passe pas inaperçue. La journaliste Marcia Harris, habituée à des sujets moins mystérieux, s'empare de l'enquête.
Christian Nowak, prédateur sexuel, est retrouvé immolé chez lui. Un accident qui n'intéresse personne jusqu'à qu'un flic s'étonne de l'apparence bien trop parfaite de l'incendie. Marcia flaire le mystère et y voit l'occasion de sortir de sa routine quotidienne.
Le scénariste Carlos Portela s'inspire de la réalité américaine du village de Miracle en Floride où sont assignés à résidence des délinquants sexuels. Il nous livre un récit noir suffocant et dévoile la face sombre d'une Amérique puritaine qui préfère mettre ses saletés sous le tapis. La narration chorale en 6 chapitres permet de suivre l'intrigue sous différents angles qui se croisent sans se voir jusqu'à boucler la boucle.
Keko (la trilogie Moi assassin, Moi menteur, Moi fou) trouve ici le terrain idéal pour son trait noir et ses ambiances oppressantes. Certaines cases en 16/9ème offrent des plans silencieux et efficaces dignes d'une bonne série sur HBO. La narration habile permet aussi d'insérer des détails qui prennent sens au fur et à mesure du récit...
"Contrition" est un album noir et intense, un thriller intelligent aux multiples questions sous-jacentes autour de la nature humaine. Si tu n'as pas peur de plonger dans "The evil inside us", fonce lire Contrition !
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