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« Ces quatre titres : Contes de la folie ordinaire (Le Sagittaire 1977, Grasset 1981), Nouveaux contes de la folie ordinaire (id.), Au sud de nulle part (Grasset, 1982) et Je t'aime Albert (Grasset, 1988) racontent peu de choses en vérité, simplement que l'époque n'a pas bonne mine, que nos moeurs ne s'améliorent pas et que la vie ne vaut d'être vécue qu'entre un comptoir et un lit. Toutes choses que chacun de nous sait mais que Bukowski redit sur un ton inimitable, entre pleurs et rires.
Lisons, relisons cet aveu d'Henry Chinaski, le double, voire le jumeau, de l'auteur : « Écrire n'avait jamais été un travail pour moi. Aussi loin que remontaient mes souvenirs, ça s'était toujours déroulé de la même façon : mettre la radio sur une station de musique classique, allumer une cigarette ou un cigare, ouvrir une bouteille. La machine à écrire faisait le reste. Il me suffisait d'être là. Tout ça me permettait de continuer quand la vie elle-même avait peu à m'offrir, quand elle virait au film d'horreur. Il y avait toujours la machine pour m'apaiser, me parler, me divertir, me sauver. Dans le fond, c'est pour ça que j'écris : pour sauver ma peau, pour échapper à la maison de fous, à la rue, à moi-même. » Voilà qui est parlé net. Chinaski-Bukowski ne ramène pas l'écriture à l'observance d'hypothétiques règles du beau, il ne court pas après la forme, il l'incarne. Sur la table, il n'y a que sa peau. » Gérard Guégan
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