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Conspirations d'un solitaire ; l'individualisme civique de Charles Péguy

Couverture du livre « Conspirations d'un solitaire ; l'individualisme civique de Charles Péguy » de Charles Peguy et Alexandre De Vitry aux éditions Belles Lettres
Résumé:

Les combats de Péguy semblent bien contradictoires au lecteur d'aujourd'hui, comme ils le parurent souvent à ses contemporains : dreyfusard et socialiste anarchisant, il devint un patriote virulent puis un singulier chrétien des « profondeurs », confondant en sa personne des univers a priori... Voir plus

Les combats de Péguy semblent bien contradictoires au lecteur d'aujourd'hui, comme ils le parurent souvent à ses contemporains : dreyfusard et socialiste anarchisant, il devint un patriote virulent puis un singulier chrétien des « profondeurs », confondant en sa personne des univers a priori fort incompatibles. Plutôt que d'opposer entre elles ces différentes appartenances, ou de croire trop vite que leur articulation ne pose aucun problème, il est bien plus fructueux de remarquer que c'est une même contradiction qui traverse de part en part toute son oeuvre, entre l'individu et la cité, entre la solitude et l'engagement, entre le repli « mystique » et l'élan « politique », termes qu'il manie d'une manière toute singulière, souvent réversible, et qui font tout le sel et l'actualité de cette oeuvre inclassable.
À la tête de ses Cahiers de la quinzaine, Péguy aimait à se rêver en « conspirateur » : ses textes, ses amitiés, ses confidences, lui permirent de « fomenter » dans un demi-jour la cité idéale à venir, sans jamais renoncer à une forme d'irrépressible individualisme. C'est cela qu'il appelait la « mystique » : dévoiler et cacher, dans un même geste, le secret individuel de toute politique, saper la cité en même temps qu'on cherche à la fonder. La politique de Péguy, si impérieuse, est aussi une antipolitique ; du XXe siècle, il aura porté à la fois le mal et le remède.

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