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Conseil municipal

Couverture du livre « Conseil municipal » de Valletti Serge aux éditions Publie.net
Résumé:

Pendant que nous dormons, tous les mois, dans toutes les villes de France se tiennent des Conseils municipaux.
Démocratiquement ils débattent de la couleur des murs, de l´emplacement des fenêtres, du sens des carrefours giratoires, de l´utilisation des barbecues en zone inondable, des cassis,... Voir plus

Pendant que nous dormons, tous les mois, dans toutes les villes de France se tiennent des Conseils municipaux.
Démocratiquement ils débattent de la couleur des murs, de l´emplacement des fenêtres, du sens des carrefours giratoires, de l´utilisation des barbecues en zone inondable, des cassis, des ornières et des nids de poule, des Z.U.P., des P.O.S., des C.D.U.C., de la pluie et du beau temps, d´Archéologie et de Théâtre, de tout et de rien.
Ils parlent, causent, décident, plaident, devisent, haranguent, se disputent, s´insultent, se tutoient, se font rire, s´encouragent, se congratulent, se frappent, s´excusent et puis vont se coucher en se vouvoyant.
Il a donc été décidé de créer une Pièce de Théâtre fictive qui ressemblera à un Conseil Municipal réel et qui devra déboucher à brève échéance sur la réalisation d´une série de Représentations Théâtrales réelles d´un Conseil Municipal fictif.
A l´unanimité moins une voix, les membres du Conseil Municipal adoptent cette précédente résolution et en profitent pour se réjouir de l´initiative prise par cette Compagnie Théâtrale dirigée par son Directeur.

Si Serge Valletti est probablement l´auteur vivant (Koltès ou Lagarce ne seraient pas ?) le plus joué en France, il y a quelques raisons.
D´abord parce qu´il est de cette grande tradition des auteurs de théâtre venus à l´écriture par et depuis le plateau : Valletti a fait ses armes comme acteur, et dans ce long compagnonnage de conservatoire et les débuts avec Daniel Mesguich. Il écrit nativement pour que le texte soit dit et joué : ceux qui l´ont vu tenir la scène dans un de ses 6 solos (édités chez Bourgois) comprendront.
Mais parce que Valletti s´est donné un territoire :
Marseillais, c´est cette ville-amphithéâtre qui devient théâtre, son théâtre. D´autres comme Pagnol s´y sont frottés :
Amplification de la parole, et son statut, grande comédie sur fonds claniques, et que tout ça se gère par en dessous...
La démocratie municipale française est d´excellence : 36 000 communes, pensez à ce que cela fait en nombre d´adjoints.
Ici, c´est du temps réel (autre croisement avec Jean-Luc Lagarce, qui, dans les mêmes années, nous emmène dans le conseil d´administration d´une maison de la culture, une de ses meilleures pièces). L´appariteur de ce conseil municipal, à 25 reprises, mettra un dossier sur la table, de l´urbanisme aux affaires sociales, et chaque fois la micro-pièce ouverte obéira à une autre logique.
Il y a de la satire, de la critique sociale, des arrangements.
L´opposition ne sort parfois pas grandie de son rôle. Les coulisses du pouvoir, devenues les coulisses du théâtre, ne sont pas belles à voir.
Ce serait ça, seulement ça, aucun intérêt. L´exercice d´écriture, c´est que tout devienne miroir. Cette prise de parole, dans l´ensemble de ses acteurs. Et puis, à trois reprises, vient sur la scène un dossier lié au théâtre, et ce metteur en scène à la fin qui demande lieu et subvention pour monter cela précisément, qu´on est en train de voir...
En ces temps de désengagement de l´État, de compagnies de théâtre qui dépendaient pour leur existence de leur ville ou département d´accueil, on rit jaune, mais on rit de l´aujourd´hui, et c´est salutaire.
Après, oublions le théâtre. De toute façon, cette pièce ne demande rien à personne : depuis sa création à Béziers (ah, à Béziers on n´avait pas trop rigolé...), elle est devenue un classique de la scène amateur, cet immense chantier qui assure une bonne part de la vitalité et de la pérennité d´un art mis à mal.
Pensez : cette grosse distribution, et des rôles qu´on reconnaît partout où on la joue...
Non. Pas seulement : le registre de la farce, la satire, qui désamorce le vieux débat de l´engagement tout en convoquant, avec cet immense doigté et cette humanité, le jeu de comment nos communautés s´appréhendent elles-mêmes, c´est le roman de Serge Valletti, le roman par excellence...
Merci, Serge, de nous laisser propager ce texte et sa vie...

FB Voir le site de Serge Valletti (un des tout premiers des sites d´auteur, et qui témoigne des outils disponibles à l´époque !) ou la pa

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