"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La mort de Patrice Warth, ancien ministre, ex-trésorier de l'Union des conservateurs de progrès, sème la panique dans le landerneau politique : sa veuve allègue détenir des cahiers compromettants et menace de les rendre publics si toute la lumière n'est pas faite sur la disparition de son mari.
L'enquête de Garon le mènera de Lyon à Chantilly, en passant par Cannes et Genève, sur fond de guerre impitoyable des " services ", de mafieux sans état d'âme et d'hommes politiques aux abois.
L'auteur, SAINT-LUC, connaît bien le microcosme des cabinets ministériels - pour les avoir fréquentés sous Giscard - et le monde politique dans lequel il a exercé diverses responsabilités, avant de mener une carrière au sein de charges d'agents de change et de banques.
La 4ème de couverture est alléchante. Saint-Luc prend soin de nous avertir : « les personnages que ce roman met en scène sont purement imaginaires… », Je crois pourtant reconnaître quelques nom. Il est vrai que j’ai l’esprit tordu, on me l’a toujours dit.
Les dédicaces du livre valent leur pesant de cacahuètes, en l’espèce de rosette, et sont à découvrir. Il est temps de passer au chapitre premier. Cela ne part pas sur les chapeaux de roue. Je fais connaissance avec le commissaire Albéric Garon de Bouziq, patron lyonnais de la brigade des affaires générales. C’est un homme raffiné, bon vivant, aimant les bouchons lyonnais. OK, je suis en pays connu, je suis partie en calèche pour une bonne énigme à la Maigret, le cigare remplaçant la pipe.
Puis, sans m’en rendre compte immédiatement, je me retrouve en TGV, l’air s’épaissit, les fils se tendent, cela devient sérieux, prie, c’est du lourd !
Me voici embarquée dans une affaire d’Etat, une affaire cruciale, vitale pour la survie de notre République ; Pensez ? Le ministre Warth, ex-trésorier de l’UPC, tué au volant de sa voiture, accident ou meurtre ??? Ce cher monsieur a pris le soin de laisser un courrier explicite à s&a veuve ainsi que des carnets, au cas où… Et c’est bien le cas.
Que voulez-vous, le pouvoir rend fou ceux qui le détiennent et encore plus fou ceux qui ne l’ont pas ou plus.
Garon est dépêché sur cette enquête et, chose rare, obtient tous pouvoirs pour récupérer ces carnets, parce que, les raisons de la mort de Warth ne valent pas grand-chose à côté de ça, nous sommes en période électorale.
De Lyon au cabinet du ministre, des bords du lac de Genève aux rives de la Méditerranée, nous suivons Garon dans son enquête.
En passant, Saint-Luc règle ses comptes avec tous les liberticides »antis » de ce monde : anti-tabac, anti-interrogatoires, antidouleurs…
Le passage concernant le fort de la ligne Maginot dans lequel se passe un interrogatoire illicite, c’est de la Bavure ou je ne m’y connais pas !! Je me croyais dans un épisode des Barbouzes avec le rapt de ce bellâtre et la course en chariot avec son cadavre dessus.
A la fin du livre, tel Saint-Georges terrassant le dragon, Garon réduit le député pédophile à rien.
Je reprocherai ce que j’appelle un petit pêché de jeunesse ou trop de lecture d’OSS 117… La Mini, les cigares, les restaurants et hôtels chics nommés trop souvent font penser à de la pub déguisée, c’est un peu énervant.
J’ai bien aimé le ton de ce livre, l’ironie sous-jacente me va à ravir. Le style est direct, les phrases simples percutantes font que je suis restée dans l’action.
A vous lire de nouveau Monsieur Saint-Luc. Cette première lecture fut un réel plaisir, une gourmandise et, en tant qu’épicurienne, je ne peux que vous dire : encore
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