"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La 4ème de couverture est alléchante. Saint-Luc prend soin de nous avertir : « les personnages que ce roman met en scène sont purement imaginaires… », Je crois pourtant reconnaître quelques nom. Il est vrai que j’ai l’esprit tordu, on me l’a toujours dit.
Les dédicaces du livre valent leur pesant de cacahuètes, en l’espèce de rosette, et sont à découvrir. Il est temps de passer au chapitre premier. Cela ne part pas sur les chapeaux de roue. Je fais connaissance avec le commissaire Albéric Garon de Bouziq, patron lyonnais de la brigade des affaires générales. C’est un homme raffiné, bon vivant, aimant les bouchons lyonnais. OK, je suis en pays connu, je suis partie en calèche pour une bonne énigme à la Maigret, le cigare remplaçant la pipe.
Puis, sans m’en rendre compte immédiatement, je me retrouve en TGV, l’air s’épaissit, les fils se tendent, cela devient sérieux, prie, c’est du lourd !
Me voici embarquée dans une affaire d’Etat, une affaire cruciale, vitale pour la survie de notre République ; Pensez ? Le ministre Warth, ex-trésorier de l’UPC, tué au volant de sa voiture, accident ou meurtre ??? Ce cher monsieur a pris le soin de laisser un courrier explicite à s&a veuve ainsi que des carnets, au cas où… Et c’est bien le cas.
Que voulez-vous, le pouvoir rend fou ceux qui le détiennent et encore plus fou ceux qui ne l’ont pas ou plus.
Garon est dépêché sur cette enquête et, chose rare, obtient tous pouvoirs pour récupérer ces carnets, parce que, les raisons de la mort de Warth ne valent pas grand-chose à côté de ça, nous sommes en période électorale.
De Lyon au cabinet du ministre, des bords du lac de Genève aux rives de la Méditerranée, nous suivons Garon dans son enquête.
En passant, Saint-Luc règle ses comptes avec tous les liberticides »antis » de ce monde : anti-tabac, anti-interrogatoires, antidouleurs…
Le passage concernant le fort de la ligne Maginot dans lequel se passe un interrogatoire illicite, c’est de la Bavure ou je ne m’y connais pas !! Je me croyais dans un épisode des Barbouzes avec le rapt de ce bellâtre et la course en chariot avec son cadavre dessus.
A la fin du livre, tel Saint-Georges terrassant le dragon, Garon réduit le député pédophile à rien.
Je reprocherai ce que j’appelle un petit pêché de jeunesse ou trop de lecture d’OSS 117… La Mini, les cigares, les restaurants et hôtels chics nommés trop souvent font penser à de la pub déguisée, c’est un peu énervant.
J’ai bien aimé le ton de ce livre, l’ironie sous-jacente me va à ravir. Le style est direct, les phrases simples percutantes font que je suis restée dans l’action.
A vous lire de nouveau Monsieur Saint-Luc. Cette première lecture fut un réel plaisir, une gourmandise et, en tant qu’épicurienne, je ne peux que vous dire : encore
Saint-Luc a contrario de R.A.S. a le goût des préliminaires….. Quelques chapitres avant de nous retrouver au cœur du sujet, mais il aime ça Saint-Luc nous faire trépigner !!!
R.A.S., pour tout le monde signifie : Rien A Signaler. Sachez que lorsque Garon parle de R.A.S., il s’agit de Roland Ariel-Sachs, « imposé » à la Direction Générale du Fonds Monétaire de secours, candidat à la candidature présidentielle, donné comme futur président de la république française. Cet homme, alors qu’il devait assister à une réunion du G20, est arrêté et accusé de viol sur une plagiste turque au Sofitel de Hua-Hin en Thaïlande. Attention, Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant…. Vous connaissez la suite.
Bien sûr, notre cher Garon est dépêché auprès de .RA.S. en qualité d’attaché culturel auprès de l’ambassade de France à Hua-Hin. Après une enquête rondement menée, il semblerait que R.A.S. ait été emphysiqué. La signification de ce mot ? Allez voir page 165.
S’ensuit des péripéties dignes d’un mauvais James Bond et qui ne grandissent pas l’idée que nous nous faisons de nos hommes d’état.
Ce copié pas collé sur une affaire ayant existé est le point de départ d’une digression sur les mœurs des puissants, de la presse. Un humour grinçant à un point que cela fait mal aux dents !
Quoi, qu’un homme très (trop) puissant se fasse une boniche, même pas jolie, hormis une bouche à faire… « Ses amis » s’en feront des gorges chaudes en privé, mais crient au scandale, à l’affaire devant les journalistes, tout au moins au début. Cette jeune femme, même si elle ment est l’ultime rouage d’une affaire sordide. Et pendant ce temps là, j’tournais la manivelle peuvent dire ceux qui tirent les ficelles et il y en a de la ficelle, de la grosse, de la fine, bleue, blanc, rouge, noire, jaune…..
Ce 3ème opus des actions du Commissaire Garon n’est pas un polar au sens où on l’entend souvent puisqu’il n’y a pas de cadavre, enfin au début, qu’il est, ô combien, hors de sa juridiction et qu’il n’arrêtera personne. Garon va se trouver « utiliser » par le « château » à un point tel qu’il vaut mieux qu’il l’ignore. A noter les progrès de Beynac que Garon avait entourloupé dans les cahiers du commissaire. Ces deux là évoluent en parallèle. Garon aurait bien été emphysiqué cette fois-ci.
Saint-Luc a perdu quelques erreurs de jeunesse et c’est tant mieux. Garon est maintenant bien installé sous sa plume. J’aime bien le style direct, le sourire carnassier qu’il dégage. Saint-Luc égratigne, enlève les croûtes sur les bobos. La dédicace de Saint-Luc au début du livre est là pour nous rappeler la vérité sur les victimes de viols.
Les termes de la newsletter me font comprendre que Saint-Luc est sur une piste et que, comme un sioux, il saura aller jusqu’au bout.
Mais, souvenons-nous : ce roman est une œuvre de fiction. Les personnages et les situations sont donc imaginaires, bien que certains des protagonistes du roman soient inspirés de personnages publics.
A bientôt de vous de vous lire Monsieur Saint-Luc
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