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Par désespoir, mais aussi pour asticoter son monde et se venger de son épouse qu'il méprise et déteste, Désiré Cordier, petit bibliothécaire pensionné de son état, décide de simuler la maladie d'Alzheimer. Mais bientôt il se prend au jeu et s'amuse des réactions désemparées de sa famille. Il découvre là un moyen à la fois d'exercer une liberté qu'il n'a jamais connue, une façon d'échapper à toute obligation et un moyen sûr de se venger de son entourage, et surtout de sa femme qui l'a toujours régenté. Il décide alors de se plonger dans les joies de la démence, de la sénilité et de l'incontinence. Son entreprise réussit à tel point qu'il parvient à tromper les médecins, qui finissent par l'interner dans une institution. Mais la maison de retraite lui réserve quelques surprises, comme les retrouvailles avec son amour de jeunesse et la rencontre avec des pensionnaires aussi déjantés que lui.
À travers des portraits féroces, attachants et pathétiques, Verhulst nous livre sa vision douce-amère du mariage, de la famille, de la vieillesse.
Désiré est un vieil homme qui hait sa femme. Afin de se venger, il va simuler la maladie d’Alzheimer. Il est placé dans un home, et y découvrir la liberté. Il nous raconte les gens qui l'entourent, soignants et malades. Il y retrouve son amour de jeunesse et découvre les facettes de sa fille quand elle vient en visite.
Ce livre est drôle, mais grinçant. On sourit, plus qu’on ne rit devant les ruses de Désiré pour faire croire qu’il est sénile.
J’ai apprécié ce livre pour son originalité.
Extraits :
Les gens de mon âge n’ont besoin ni de Faceboock ni d’un autre truc Internet socialisant pour tromper la solitude, non, nous nous rencontrons dans la vie réelle avec une cruelle régularité aux enterrements et ce faisant entretenons de façon naturelle nos contacts avec un monde extérieur qui se rétrécit.
Ecoutez, madame, cette maladie se plaît dans la tête de n’importe qui. Elle ne fait aucune différence entre intelligent et bête. Votre mari a besoin de soins. Oui , Il est confus, se sent perdu en lui-même, il est en fait immensément seul et angoissé, à cause de ça il va se sentir frustré et dans un avenir proche peut-être même devenir agressif. Il peut vous battre… Et plus fort que vous ne le souhaiteriez, soyez en sûre ...
Le mariage, dans cette société, restait le milieu criminel numéro un, avec une fameuse avance même, et pourtant on n’entendait jamais un parti extrémiste monter aux baricades contre cette séculaire institution bourgeoise ! Au contraire, ils osaient même parler de la famille comme de la pierre angulaire de notre civilisation.
Présenté comme un roman présentant des portraits féroces et hilarants, ou comme "un roman absolument génial" par le journal Métro, je ne peux dire que ma vive déception. Je ne connais pas du tout l'auteur qui a écrit un roman dont on a beaucoup entendu parler, La Merditude des choses. Je m'attendais à du saignant, du décalé voire du loufoque et je tombe sur un roman finalement assez sage qui se contente d'aligner des anecdotes, des ruses de Désiré pour pouvoir faire croire à sa sénilité. Ce n'est pas toujours drôle, c'est souvent attendu. Je ne voulais pas du trash, je ne suis pas amateur du genre, j'aurais voulu de l'irrévérence, de l'insolence, de la profondeur.
Néanmoins, dans ma déception, j'ai tout de même repéré de belles pages sur le besoin de solitude, sur la religion (et oui, j'y reviens toujours), lorsque dans sa volonté de toujours diriger son mari, Monik installe une statue de Sainte Rita et un Christ dans sa chambre. "Mais un homme, et je parle de moi, qui a grandi dans une société ou la foi n'a pratiquement jamais été mise en question, et qui justement considère son agnosticisme comme une conquête, le produit d'une pensée active et intrépide, se sent tourné en ridicule quand on lui colle l'étiquette "catholique" sur le front.Je me suis senti escroqué philosophiquement (...) ça m'exaspère, nom d'un chien, d'être désormais enregistré sur la liste d'attente de la mort comme "croyant"" (p.91) C'est tout moi ça, sauf que je ne suis ni interné -pas encore- ni ne suis à l'article de la mort -de toutes façons, la mort, je suis contre- et je serais plutôt athée qu'agnostique selon la définition qui dit qu'un athée nie l'existence de Dieu alors qu'un agnostique ne se prononce pas sur une éventuelle existence ou pas d'un être suprême.
Déception pour moi, tant pis, un roman qui saura plaire à d'autres, puisque les goûts et les couleurs...
Charmante couverture, une tête d’homme coiffée de nuages… l’esprit embrumé ou la tête dans les nuages, c’est à l’appréciation de chacun.
Un jour on se retourne on est vieux et on n’a plus de perspective d’avenir et le passé revient comme un boomerang.
Désiré fait un constat sur sa vie sans concession mais avec beaucoup d’autodérision. Sa vie n’a rien d’exceptionnel… mais il va se consacrer à rendre sa fin de vie extraordinaire.
Quelle drôle d’idée que de se faire passer pour un vieux sénile, son but n’est pas seulement de se venger des mesquineries de son épouse, son but c’est d’intégrer une maison médicalisée en particulier. Va-t-il y arriver ?
Le parcours pour y arriver est assez drôle car pour une fois il va se lâcher et prendre du plaisir à sortir des rails de la vie bien réglée d’un bibliothécaire consciencieux.
Le récit se fait depuis le home Lumière d’Hiver, on a d’abord le passé qui refait surface en même temps qu’il nous raconte comment il arrivé à réussir les tests Alzheimer, puis la narration repart vers le présent … on découvre alors des personnages étranges dans cette institution.
Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que son entourage va se lâcher aussi. J’ai trouvé très émouvant lorsque sa fille se livres à lui, qu’il se rend compte qu’il est passé à côté de beaucoup de choses et qu’il a décidé qu’il n’interviendrait plus maintenant.
Ce que j’ai trouvé très ingénieux c’est la petite ritournelle qu’il développe au fur et à mesure. Chaque bout de phrase a une grande signification pour lui. Cela commence par « Je traverse le Styx et j’emporte : un tube de dentifrice (pour le fun), une citation égarée de Philipe Roth… » et comme une comptine il reprend ce qui a été dit et rajoute un élément supplémentaire.
J’ai découvert quelque chose sur Bohumil Hrabal dont j’aime l’écriture notamment dans « une trop bruyante solitude » et « la chevelure sacrifiée ».
Quand aux anecdotes sur le milieu médical et les institutions, il est si vrai qu’il faut en rire pour ne pas pleurer.
Bon rien n’est fait pour rendre la femme un tant soit peu agréable, la seule chose en sa faveur : la lâcheté de son mari !
Désiré est un peu plus sympathique parce qu’il n’est pas méchant juste qu’il ne s’impose pas et préfère fermer les yeux. Il n’est pas très complaisant avec lui-même.
Son histoire avec Rosa est à l’image de ce qu’il est, et a été.
Désiré voilà un prénom qui ne manque pas d’ironie car ce qu’il a désiré il n’a pas su le conquérir, peut-être que le poids de son nom de famille n’y est pas étranger, Cordier, qui fait penser aux cordes imaginaires qui l’ont toujours retenu et cordial l’élixir pour le cœur, mais j’extrapole certainement.
La fin rachète un peu ses faiblesses.
Roman bref et concis qui évite les longueurs.
J’ai souris à certaines scènes mais enfin de compte c’est le côté pathétique de tout ce gâchis que je retiendrais.
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