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George Goulet a été fait prisonnier de guerre le 18 juin 1940, à l'âge 33 ans. C'est le jour où le Général de Gaulle lance son appel aux Français à combattre pour une France libre. C'est aussi le premier jour d'une longue et dure captivité pour George. Pendant 18 mois, il décrit dans son journal, avec humour et pudeur, son quotidien de détenu, d'abord quelques semaines à Dijon puis de longs mois à Gerresheim en Allemagne : les privations, l'ennui, l'inquiétude, les humiliations, le travail forcé, la faim, la nostalgie des jours heureux mais aussi l'amitié et l'entraide des hommes enfermés dans les camps nazis. Pendant la même période, sa mère, Henriette Goulet, lui écrit chaque jour une lettre qu'elle n'envoie pas, faute d'adresse. En Bretagne, puis à Reims, elle se ronge d'amour et d'anxiété pour son fils jusqu'à ce que la maladie l'emporte, le 9 mai 1941. Elle ne reverra pas son fils, libéré pour cause de maladie le 3 novembre 1941. Henriette et George, chacun à sa façon, avec son caractère et avec ses mots, résistent à la captivité : l'une en couchant sur le papier son amour maternel, qui la renforce ; l'autre, en dominant ses angoisses pour écrire jour après jour son calvaire et celui de ses camarades. Tous les deux nous envoient un message universel de résistance à l'oppression en temps de guerre.
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