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« En vérité, celui qui ne connaît pas la colère ne sait rien. Il ne connaît pas l'immédiat. » (Michaux) S'il veut pouvoir tenir la plume ou taper sur un clavier, l'écrivain en colère doit se calmer un peu. En colère on n'écrit pas : on fulmine, on se récrie, on invective. Il se pourrait cependant que dans l'après- coup se produisent des affleurements de textes : l'idée et la forme seraient alors affectés par l'émotion première. Il doit bien y avoir des cas où la colère s'est recyclée dans la matière d'une langue littéraire, migrant du corps physique pour innerver le corps de la page. Genet « évoque « l'extraordinaire pouvoir verbal de la colère ». Et l'on peut rêver, comme Artaud, d'une littérature « chargée des colères errantes d'une époque ». En colère on n'écrit pas, certes, mais la colère fait écrire : telle est l'hypothèse de ce livre.
Nous avons demandé à une douzaine d'auteurs de livrer leur variation personnelle, sensible, irritée ou sereine, sur cette incandescence - d'exprimer leur réflexion et leur humeur sur le rapport insaisissable de la colère au fait littéraire.
Qu'est-ce que cela signifierait, écrire sous le régime de la colère, et d'une certaine façon, sous son emprise ? Qu'est-ce que cela nous donnerait à penser de cette émotion, une colère écrite, à supposer que cela puisse exister ? Y a-t-il un génie colérique de la littérature ? Comment la colère travaille-t-elle le texte littéraire, comment émeut-elle la pensée critique, y a-t-il une écriture de la colère, des écrivains en colère ? Ce sont des questions de ce genre - et quelques autres -, que cet ensemble de réflexions singulières permettra d'explorer, sans en esquiver les impasses et les difficultés.
La colère est un anti-neutre, nous dit Barthes.
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