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Lorsque les univers de Danielle Steel et John Grisham se rencontrent, cela donne un roman qui s'intéresse aux relations et aux liens interpersonnels sur un fond de procès en action civile. Cher Maître met en scène les personnages de Jamais très loin des cyprès et les accompagne lors de moments cruciaux de leur histoire.
Tom, jeune avocat, doit défendre devant le tribunal un jeune homme victime d’une chute dans un camp de redressement et qui présente des lésions cérébrales à vie. En face de lui un cador qui défend le responsable de l’entraînement dans le camp. Il s’agit de prouver qu’il y a eu maltraitance ou du moins entrave à l’accès aux soins.
Tom est marié à Ben et ils ont un fils Dan dont la mère porteuse est une amie intime du couple, Joanny, elle-même en couple avec Matt et mère de leur fille Eileen. Tom est, de ce fait, obligé de quitter la maison pour aller au tribunal, avec la fatigue des transports et la culpabilité de ne pas être assez présent pour sa famille.
L’auteure nous fait partager le quotidien de ces deux couples, la manière dont on assume ou non son orientation sexuelle, qu’elle soit homo ou hétérosexuelle, l’importance de l’arrivée d’un enfant dans le couple, la gestation pour autrui, en axant le propos sur le côté affectif, émotionnel : le ressenti de chacun l’emporte sur l’identité sexuelle.
Il s’agit en quelque sorte d’un roman polyphonique, où les récits de chacun alterne, tandis que le procès sert de fil rouge, fortement intriqué dans l’histoire car Tom a lui-même été victime de sévices dans un centre de redressement, ce qui fait remonter des souvenirs qu’il pensait enfouis. Je lui reprocherais juste quelques longueurs.
J’ai aimé tous les personnages (excepté ce responsable du camp, avec sa morgue et sa toute-puissance, qui traite le juge, les jurés de haut, persuadé qu’il n’a aucun compte à rendre car il prétend n’avoir commis aucune faute) avec une sympathie particulière pour Matt, qui ne se sent pas intégré dans cette famille, qu’il considère comme un clan, la jalousie qui en résulte, et ses tentatives de demandes en mariage infructueuses.
J’allais oublié un personnage important qui nous fait part de ses réflexions philosophiques et de ses cogitations sur les mammifères à deux pattes: il s’agit de Lucifer, le chat.
Au début, j’avais tendance à confondre les protagonistes, qui ont tous des prénoms très courts, ce qui nécessitait un petit temps d’adaptation, ce qui m’a fait regretter de ne pas avoir lu le premier livre que l’auteure leur a consacré : Jamais très loin des cyprès que je vais rajouter à ma PAL.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Atramenta qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.
https://leslivresdeve.wordpress.com/2023/07/13/cher-maitre-de-carole-lavenant/
Histoire(s) de famille(s)
Pourquoi ai-je sollicité ce livre auprès de NetGalley (que je tiens à remercier au passage, ainsi que l’éditeur Atramenta) ? Suis-je en manque de lecture ?? Autant dire que j’ai commencé ce roman en pensant qu’il faisait un bon candidat pour un abandon, surtout que je me suis aperçu qu’il s’agissait d’une suite donnée à un premier opus (Jamais très loin des cyprès)… Et puis, non, je l’ai lu assez vite d’ailleurs et terminé, et c’est une impression plutôt positive qui se dégage de cette lecture, aux antipodes de mes genres de prédilection.
L’auteure nous emmène à Carmel sur la côte californienne où vivent Tom et Ben et leur petit garçon Dan. Les deux hommes sont amis d’enfance, puis ils se sont mariés et sont devenus pères grâce à Joannie leur amie très proche. Très entourés par leurs familles respectives (des familles recomposées mais heureuses) ils vivent une existence centrée sur des bonheurs simples. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si Tom, avocat, ne débutait pas un procès compliqué qui lui remémore des souvenirs douloureux.
En quatrième de couverture, l’éditeur promet un roman où se croisent les univers de Danielle Steel et John Grisham : c’est tout à fait ça ! Mais ça fonctionne bien. D’un côté la famille, le clan pourrait-on dire d’ailleurs, et de l’autre le procès, le point commun étant l’homosexualité. Tom et Ben sont gays et l’assument totalement, ils n’en font pas un totem mais ils s’inquiètent parfois du regard que la société porte sur leur enfant… Aujourd’hui encore, dans certains milieux au Etats-Unis, règne une certaine homophobie rampante… Des parents n’acceptant pas que leur enfant soit homosexuel lui font suivre une thérapie de conversion ou l’envoie dans des « boot-camps », véritables camps de redressement à la discipline militaire et où mauvais traitements et brimades sont la clé d’une « guérison » promise. C’est le sujet du procès que Tom entend bien gagner pour son jeune client grièvement blessé à la suite de graves négligences survenues au cours d’un séjour dans une académie similaire.
En résumé, une lecture agréable qui vaut principalement par les thèmes sociétaux abordés, le côté Happy Family m’a nettement moins intéressé…
#Chermaitre#NetGalleyFrance
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