Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Depuis deux ans, ou un peu moins, ou une éternité, je marche, je prends des trains, des bus, je fais du stop, je m'agrippe à la route comme un scarabée vert ayant replié ses élytres. Je croise les humains, parle à peine avec eux, je ne suis pas très liant. Il m'arrive parfois de rester un ou deux jours en leur compagnie, mais, c'est plus fort que moi, je repars assez vite. C'est curieux, je n'ai aucune mémoire. Ou plutôt j'ai des trous, grands et veloutés comme des ailes de phalènes. La route est une gomme noire. J'avance et tout s'efface der- rière moi.
Après un accident de voiture, Iwill (21 ans) a rompu toutes attaches fa- miliales et amicales et va désormais au hasard. Lorsqu'il arrive à Luzinbapar, il tombe sur Sarah et Laston. Le couple vit comme coupé du monde entouré d'une meute de chiens féroces. Laston creuse des tunnels sans fin dans une ancienne mine de cuivre et Sarah confie à Iwill un cahier sur lequel il devra consigner sa vie, instaurant entre eux un pacte tacite : il s'en ira une fois le ca- hier rempli. Iwill profite de leur hospitalité pour se reposer. Le comporte- ment de ses hôtes l'inquiète et le fascine. Entre ces trois-là une étrange relation s'installe. Iwill est-il vraiment libre de ses mouvements, les chiens le laisse- raient-ils partir sans broncher s'il le décidait ? Rien n'est moins sûr.
Il y a des livres qui surprennent par leur qualité non seulement littéraire mais visuelle. Ici, le titre est un délice de lecture, une douceur pour l'âme, le bleu de la couverture est comme un doux rêve éveillé quant à la photographie du bordereau réalisée par Mark Owen, lumineuse et inquiétante, elle donne déjà le ton de ce roman.
Les mots prennent leur importance comme les battements légers des ailes d'un papillon, l'écriture est fluide, rythme, saccadée comme le marcheur qui s'en va sur les chemins, libre et sans attache, au gré du temps, de ses pas et des rencontres. On entre dans la beauté de ce parcours à la fois sans but mais au fond détenant le graal non seulement de l'amour mais aussi de la vie. Chaque mot est un souffle de vie, un beau souffle qui vibre, qui a sa fragilité et qui montre la valeur de la vie qui peut à tout instant s'interrompre comme une sorte de pause, une halte du marcheur. Cette histoire n'est-elle pas alors une belle métaphore de la vie ?
Alain Cadéo nous amène là où il le souhaite avec sa plume délicate et manipulatrice. Et, alors que l'on ressent émotions, que l'on sourit à chaque mot lu, peu à peu on se sent oppressé, inquiet comme si le danger était proche. Comme des fantômes, ses personnages glissent tout au long de ce récit. On semble vivre comme dans un rêve aux limites du cauchemar mais rassurons-nous, l'auteur ne nous lâche pas et nous montre la lumière, la sienne.
Un roman surprenant dans lequel le lecteur peut se perdre, parfois se décourager cependant, il n'en ressort pas totalement, pris dans l'aspect mirifique....et, soumis au souffle de la vie.
Depuis "l'homme qui murmurmurait à l'oreille des chevaux" de Nicolas Evans, magnifié par Robert Redford, nous savons tous ce qu'est un chuchoteur, dans le monde équin.
Pour nous lecteurs, récepteurs, Alain Cadéo est cela un chuchoteur.
A l'heure où quotidiennement, chacun de nous doit faire face aux horreurs du monde en s'intérrogeant sur sa part de responsabilité dans ce chaos humain, cet auteur nous emporte dans un monde où le regard doit se poser différemment sur la vie.
Après Zoé, nous découvrons Iwill. 19 ans et déjà un homme;oui car si jeune il a vu mourir sa mie et pour lui pas de doute, il ne doit plus rester dans le giron familial.
Il part droit devant lui, ses jambes le portent, il trace aussi en stop et s'arrête où il veut...Les mois défilent comme l'asphalte sous ses pas, il ne mémorise rien, sa Catherine avec sa voix et ses yeux occupe, toute la place.
Iwill ne fuit pas, il avance, sa témérité en bandouillère.
Mais un jour il fait une halte, à Luzimbapar, village où il ne semble rien y avoir d'autre qu'un couple, Laston et Sarah et leur meute de chiens et la nature sauvage.
Là le temps est suspendu, pourquoi reste-t-il, alors qu'il bouillonne comme un torrent que rien ne peut arrêter.
Alors Sarah lui offre un grand cahier cartonné noir, et lui suggère de lui offrir des mots qu'elle pourra relire lorsqu'il sera parti.
D'Iwill, nous ne savons que son malheur, cette perte, ce néant qui l'a envahi et peu à peu nous le découvrons, comme nous écoutons pour la première fois un morceau de musique sans avoir conscience de suite de sa beauté.
Face à cette masse d'assurance et de force tranquille que déploit Larston, Iwill se sent encore plus comme un échassier, en équilibre avec une crête rousse, mais qui n'a pas la flamboyance de la chevelure de Sarah . Sarah la charnelle, la dévoreuse telle une "plante carnivore"...
Elle veut des mots , mais que sont-ils face à l'existence?
Une fois de plus Alain Cadéo nous mène où il veut mais aussi où nous voulons. Personnellement ma lecture se ralentit des fugues que je fais au fil de l'eau...charmée, captivée et envoutée totalement pour une somme de secondes dans le murmure de mes pensées.
En conclusion : "sur son Kriegelstein, les notes jaillissaient comme un feu de Bengale, dans ce désert qu'est Luzimbapar. Fantôme au torse de carcasse, Brontolone tonneau de néant. Dès potron-minet, Eve la venimeuse et Adam le poltron tripoteur, un choix d'une irritation électrique: rayure. Marmotteur d'infirmité, obsession de partir.
Enfer et paradis, siamois pailletés de sensualité, libre, chavire.
Talisman inexorablement essentiel et tranquille." Ceux qui auront lu comprendrons.
Je ne vous dévoilerai aucune phrase de ce livre, c'est à vous à le faire votre, car je suis impressionnée par cet auteur, qui nous offre ses mots que nous faisons nôtres et qui éveillent en nous le meilleur, une oasis riche de vie, notre vie est remplie de toutes ces secondes accumulées comme des trésors que nous ignorons.
Soulignons la beauté et le symbolisme du bandeau de ce livre : nous sommes tous éphémères mais libres à condition de nous défaire de nos barbelés intimes.
N'oubliez jamais "Chaque seconde est un murmure".
Je remercie avant tout Martine et Alain Cadéo d'avoir pensé à moi pour découvrir ce nouveau roman. C'est un plaisir de savoir que je vais retrouver une plume douce, jolie et métaphorique qui me transportera dans un univers chargé d'amour, de mots (maux) et de sentiments très touchants.
On part dans un voyage initiatique en suivant Iwill qui a perdu beaucoup dans cette vie mais qui devra réapprendre à vivre. Il part à l'aventure et veut découvrir le monde. Sans s'en être rendu compte il va aussi devoir se confronter à ses propres sentiments, à ses pensées. Sarah et Laston ne le lâcheront pas comme ça et veulent lui faire comprendre le sens de sa vie. Un lien inévitable va se créer entre ce trio atypique qui fera ressortir des forces mais aussi certaines faiblesses. Iwill parviendra t'il à remplir ce cahier de vie que lui a donné Sarah sans peine ?
Je suis vraiment admirative de la plume d'Alain Cadéo car en l'espace de 2 ou 3 pages il m'emmène dans son univers duquel je ne veux pas sortir. C'est la deuxième fois que je le lis et c'est la deuxième fois que je ne peux arrêter ma lecture avant la fin... Je pense que ses livres sont des pauses nécessaires dans le tourbillon du monde et de notre quotidien. Il faut prendre le temps de s'arrêter et lire Alain Cadéo. Et même le relire !
Il ne s'agit pas d'un livre facile à classer dans une catégorie, ça serait trop simple et pas du tout représentatif de l'écriture de Alain Cadéo.
Non son livre a une place à part.
On ressent la sagesse de l'auteur, on imagine le temps qu'il a pu passer à l'écrire, le faire naître et ainsi on obtient un savoureux mélange de ce talent que j'espère pouvoir lire à nouveau.
J'aime beaucoup sa façon de jouer avec les mots et la langue française. C'est un livre que je recommande évidemment car il a le pouvoir de vous faire passer un moment merveilleux.
Si je t'observe comme ça quelquefois, c'est que j'aime ta silhouette de chien famélique. T'as vraiment une dégaine de vagabond mal nourri. Au fond c'est vrai, Sarah a raison, t'es comme un archange qui s'est cassé la gueule sur terre ."
Nous voici donc en compagnie d'Iwill, un jeune homme à l'âme blessée suite à la perte de sa meilleure amie.
Iwill, tel un vagabond, parcourt les routes, lie quelques connaissances sans jamais s'attacher ni s'éterniser.
" Cela s'appelle faire le point. Point contre point, du cousu main... et chaque pas à son histoire."
Jusqu'au jour où il arrive à Luzimpapar. Il y rencontre Sarah et Laston, un couple qui vit en reclus entourés de leur meute de chiens . Iwill se pose pour quelques temps chez eux et raconte son histoire sur un cahier noir à l'intention de Sarah dont il est sous le charme.
"Mes rêves sont ouatés de son corps, le matin j'ai l'impression d'avoir ses jambes autour de mon torse. Et lorsque je la vois, honte à moi, j'ai beau tourner, virer, je suis soumis et je n'ai qu'une idée : la frôler,la respirer et me laisser anéantir par sa présence."
Iwill nous murmure son histoire et la couche sur papier, il nous confie, ses tocs, ses doutes, ses souvenirs et nous emmène vers un final des plus inattendu.
J'avais découvert la plume d'Alain Cadéo avec Zoé, son précédent roman qui m'avait charmé par son histoire et son style si poétique. Je l'ai retrouvé avec plaisir et j'ai savouré cette nouvelle histoire, mon carnet à citations à porté de main pour noter mes passages préférés. Un petit roman fort en émotions, qui conforte mon attachement et mon coup de cœur pour cet auteur, ce conteur à la plume magique.
À votre tour, laissez-vous porter par ces histoires et écoutez ces murmures. Laissez les mots vous charmer .
Après la magnifique découverte de "Zoé" il y a quelques mois, il me tardait de retrouver Alain Cadéo avec son nouveau titre "Chaque seconde est un murmure".
Le premier plaisir, avant de plonger dans l'intrigue, est de retrouver dès le premier chapitre la plume si poétique et douce de l'auteur. Sans aucune prétention Alain Cadéo nous propose des situations simples mais contées de la plus belle manière qu'il soit. Le texte est très fluide, il porte le lecteur dans l'action. C'est un réel plaisir de lecture.
Ici on fait la connaissance d'Iwill qui malgré son jeune âge, à peine 21 ans, a déjà des kilomètres au compteur. Suite à un drame dans sa vie il a tout quitté pour prendre la route. Alors qu'il arrive à Luzinbapar, village très isolé, il se sédentarise plus que d'habitude chez Sarah et Laston. Le début d'une nouvelle vie pour le jeune homme.
Construit comme un journal intime, ce roman vibre d'une émotion sincère du début à la fin. Une plongée dans l'intimité d'un jeune homme que la vie n'a pas épargnée. Rien de ce qu'il ressent ne nous est caché, le lecteur devient le confident le plus intime d'Iwill. Du coup, la lecture de ce roman se transforme vite en une expérience sociale, un lien se crée entre Iwill et le lecteur. C'est tellement beau.
Quant à la fin ... je me suis pris une claque de surprise. Jamais je n'aurais pu imaginer un tel dénouement pour ce si beau texte. C'est déstabilisant d'ailleurs, j'ai relu 2 fois le dernier chapitre pour être certain, pour me l'approprier, pour réaliser.
Est-ce bien nécessaire de conclure en vous disant à quel point j'ai aimé ce texte et qu'il m'a fait vibrer ?
Si vous hésitiez, foncez à présent.
Des pages remarquables sur la Vie, la Mort, l'Amour, l'Absence, la Fuite, le Temps, la Liberté, le Silence…
Sublime mise en abîme, Alain Cadéo nous plonge dans une introspection d'une beauté poétique irrésistible servie par une plume ciselée d'une délicatesse absolue.
Donner, trouver un sens à sa vie après un malheur insurmontable. 13 lettres.
Aller jusqu'au bout d'un chemin pour y trouver l'espoir, le renouveau. 9 lettres.
De la tension du huis-clos s'évaporent des murmures qu'il vous appartient de découvrir en lisant ce livre.
TRES belle lecture à tous !
Ma chronique complète sur http://www.arthemiss.com/chaque-seconde-est-un-murmure-dalain-cadeo/
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