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C’est un livre que j’ai commencé à lire et puis que j’ai refermé : je n’arrivais pas à entrer dans l’histoire. Puis je l’ai rouvert et ne l’ai pas lâché jusqu’à la fin : le style, l’écriture de l’auteur sont formidables et de grande qualité. Et puis même si l’on doit persévérer un peu pour s’immerger dans le roman et ses personnages, il faut reconnaître que c’est un beau roman digne des plus grands écrivains tels Maupassant, Stendhal,.. Car le parcours du jeune homme, Wilfried, n’est pas sans rappeler certains aspects des romans du 19eme : une condition sociale qu’il méprise (il s’y ennuie fermement), et qui est en décalage avec ce en quoi il aspire, une certaine errance dans sa vie et dans la maîtrise de son destin, un amour fantasmé pour une femme mariée et une vue sur la psychologie du jeune homme (ses doutes, ses craintes, ses émotions, ses aspirations, ses pensées). Il faut donc lire ce livre entièrement, il en vaut vraiment la peine.
Wilfried est un jeune homme perturbé par ses émotions, ses élans du coeur et du corps. Chaque nuit, il court les rues, à la recherche de passions éphémères, ne fait pas toujours de belles rencontres, tout cela pour échapper à un quotidien morose. Son métier, vendeur de chemises, ne le passionne pas. Ces fuites nocturnes sont aussi l'occasion pour lui de tester sa foi. Comment concilier passion charnelle et foi ? Beaucoup de questions, des thèmes récurrents chez Julien Green. Ce livre est assez proche de Moïra, un autre de ses romans. Il faut, je pense, pour ne pas perdre le fil, avoir lu quelques autres de ses ouvrages, car ce texte peut paraître abscons. Membre de l'académie française en 1971, Julien Green a été élevé dans la foi catholique. La plupart de ses ouvrages traitent des thèmes de la religion versus la sexualité. Cet ouvrage a été publié en 1960, et peut avoir vieilli. J'avoue l'avoir trouvé un peu long, et si ce n'était la beauté du texte, car j'aime beaucoup son style, j'aurais pu le trouver un peu ennuyeux. La fin est bouleversante, et j'étais ravie de ne pas l'avoir loupée. J'ai lu quelque part que Julien Green s'est inspiré d'un vers de Victor Hugo pour trouver son titre "Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière".
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