"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Savannah à l’aube de la guerre de sécession, nous retrouvons Elizabeth, notre héroïne, une jeune anglaise (installée aux États Unis d’Amérique depuis six ans) folle d’amour pour son petit garçon de quatre ans, Charles-Edouard, qu’elle élève seule depuis la mort tragique de Ned Jones, son époux (voir le premier tome : « Les pays lointains »)
Elizabeth n’a jamais oublié son premier amour impossible, l’infréquentable Jonathan …
« Oncle » Charlie Jones (son beau-père) prend soin d’elle depuis son arrivée d’Angleterre, alors qu’elle n’avait que seize ans (sa mère n’ayant pas supporté le déracinement et immédiatement décidé de repartir dans son pays d’origine …) Même si l’homme s’est un peu éloigné d’elle, depuis le décès de son fils, qu’il tend à lui reprocher …
Malgré l’aversion éprouvé par Elizabeth à l’égard de Maisie Llewellyn, une galloise irascible qui fut gouvernante chez le vieux William Hargrove (son premier hôte) elle va se laisser persuader de la prendre à son service. Et Billy Hargrove (petit-fils de William) qui avait également seize ans à l’arrivée de sa « cousine », va réapparaitre dans sa vie pour l’épouser … Mais pas de répit pour le Sud : la guerre éclate …
Dans ce second opus, nombre de protagonistes vont refaire surface, pour le plaisir du lecteur. Toutefois, malgré la qualité de l’écriture de Julien Green, je l’ai trouvé un tantinet trop long et redondant – je l’avoue – et ne l’ai, du coup, pas autant apprécié que le premier !
Dommage ! Par principe, je lirai le troisième et dernier volet (« Dixie ») qui attend dans ma PAL, mais pas tout de suite …
Elizabeth Escridge a seize ans lorsqu’elle arrive (avec sa mère, veuve et ruinée) chez ses riches cousins américains, à la plantation Dimwood (fief de l’oncle William Hargrove) où elles sont toutes deux accueillies avec cordialité. Mrs Laura Escridge, aigrie et guère sociable, lui répètera sans cesse qu’elles ne sont que des parentes pauvres, soumises à une humiliante charité … Malgré cela, Elizabeth va rapidement s’acclimater à ce chaud pays, ainsi qu’à tous ses oncles, tantes, cousins et cousines, contrairement à sa sombre mère qui repartira en Angleterre en la laissant derrière elle, afin de lui offrir un avenir décent …
La menace d’un conflit entre le Nord et le Sud du pays semble de plus en plus présente : la guerre de Sécession n’est plus très loin … D’ailleurs, nombre de planteurs craignant une révolte des noirs (encouragée par New-York) vont nettement modifier leur comportement – jadis très autoritaire – à leur égard. Pour Elizabeth, qui pourtant adore la propriété que l’oncle Charlie possède à Savannah, l’esclavage demeure un acte barbare et elle ne se gêne pas pour l’exprimer haut et fort (même si sa famille est plutôt « bienveillante » vis-à-vis de ses esclaves et si – paradoxalement – le pouvoir exercé occasionnellement sur Betty, sa femme de chambre, l’enivre un peu …)
C’est un terrible secret de famille qui va éloigner la jeune fille de Dimwood et elle devra s’installer à Savannah, puis en Virginie avec l’oncle Charlie et ses proches. Elizabeth se sentira alors douloureusement écartelée entre deux jeunes hommes, sans pour autant parvenir à faire un choix … Et comme le dit la chanson : « les histoires d’amour finissent mal, en général » …
Durant plus de mille pages, Julien Green nous décrit un Sud blanc « bien pensant » et prêt à tout pour conserver ses « privilèges » hypocritement « protecteurs » et sa « domesticité » noire (que deviendraient-ils donc, les pauvres – sans toit ni travail – si des maîtres cruels les affranchissaient ?…) L’auteur nous rappelle succinctement l’historique de cet acte barbare. De ce triste « commerce » humain particulièrement immonde, initialement organisé par des tribus africaines qui vendaient leurs ennemis à d’odieux trafiquants venus de France et du reste de l’Europe … Funeste spéculation, dénoncée avec véhémence par nos compatriotes les plus fraternels, avant d’être définitivement abandonnée par les français (dans le but de se refaire une bonne conscience …) Une « marchandise » scandaleusement proposée au « Nouveau Monde » par les moins scrupuleux d’entre eux (afin de ne pas perdre l’argent précédemment investi dans ce trafic innommable …) Aux nordistes dans un premier temps, qui les revendirent aux sudistes lorsqu’ils comprirent que ces derniers ne leur étaient d’aucune utilité – et surtout – qu’ils ne survivaient pas au froid de leurs régions …
L’auteur, né à Paris (de parents américains sudistes) quelques décennies après la disparition de l’esclavage, a voulu témoigner de cette période tragique, à l’aide de sa (fort) talentueuse plume. Un très beau roman, au rythme lent, que certaines personnes pourraient trouver un tantinet trop long … Le premier opus d’une trilogie. Pour ma part, je suis toujours séduite par les écrits de Julien Green et me ferai donc un plaisir de découvrir les deux autres volets dans un futur proche …
C’est un livre que j’ai commencé à lire et puis que j’ai refermé : je n’arrivais pas à entrer dans l’histoire. Puis je l’ai rouvert et ne l’ai pas lâché jusqu’à la fin : le style, l’écriture de l’auteur sont formidables et de grande qualité. Et puis même si l’on doit persévérer un peu pour s’immerger dans le roman et ses personnages, il faut reconnaître que c’est un beau roman digne des plus grands écrivains tels Maupassant, Stendhal,.. Car le parcours du jeune homme, Wilfried, n’est pas sans rappeler certains aspects des romans du 19eme : une condition sociale qu’il méprise (il s’y ennuie fermement), et qui est en décalage avec ce en quoi il aspire, une certaine errance dans sa vie et dans la maîtrise de son destin, un amour fantasmé pour une femme mariée et une vue sur la psychologie du jeune homme (ses doutes, ses craintes, ses émotions, ses aspirations, ses pensées). Il faut donc lire ce livre entièrement, il en vaut vraiment la peine.
En 1850, Elizabeth 16 ans et sa mère, Mrs Escridge ruinée quittent Londres pour arriver à Dimwood, riche plantation de Géorgie où un parent, William Hargrove, les recueille.
Dans ce long et grand roman de 890 pages il sera question de la découverte de l’esclavage, de charité, d’amour, de déboires, de scission, de biens familiaux et de révélations entre trois grandes familles que l’auteur a su développer la généalogie en fin de livre.
Dans l’ombre de la guerre de Sécession, la situation du pays sera dans les pensées des protagonistes qui ne se lasseront pas de vivre et d’organiser des bals. Il sera expliqué que les Noirs ont été transportés par des compagnies françaises et anglaises lorsque Elizabeth n’appréciera pas de voir les Noirs à leurs services. De même que les PWT Poor White Trash, saletés de Blancs pauvres sont tout aussi ostracisé par les Noirs.
Les religions catholique, anglicane, méthodiste feront la morale au travers de lignes où la conscience instruira les personnages dans leurs interrogations.
Dans une majeure partie du livre, il sera question de l’amour d’Elizabeth pour deux hommes et du choix à faire quand on est fidèle et croyante.
L’intérêt de ce volume important est de lire des descriptions qui nous portent dans un Pays lointain et d’y cueillir toutes les sensations, les émotions, les senteurs, les joies et les troubles des personnages avec des tournures avisées et mélodieuses. Un coup de cœur
Julien Green nous livre un de ces meilleurs romans où l’on retrouve une partie de sa destinée. L’auteur a été issu de parents américains originaires des Etats du Sud fixés en France depuis 1895. Il a abjuré le protestantisme pour se convertir au catholicisme. Il a hésité entre une vocation religieuse, la peinture et la musique et décide de finir ses études en Virginie. Fasciné par le Bien et le Mal il aura finalement la vocation d’écrire.
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