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« J'étais perché sur ma montagne, avec mes poules et mes oliviers, quand le monde est subitement venu à moi. Des ombres remontaient à pied ma vallée de la Roya, entre l'Italie et la France, risquant leur vie. Au début, je détournais le regard. Puis, un jour, j'ai recueilli une famille, et ces ombres sont peu à peu devenues ma lumière. Elles fuyaient la guerre, la misère, la dictature, avaient croisé la mort dans le désert en Libye, échappé à la noyade en Méditerranée. De leur pas si déterminé, elles me questionnaient : faut-il rejeter l'autre parce qu'il est différent ?
À partir de 2016, j'ai accueilli des milliers d'exilés. J'ai aidé ces voyageurs de l'ombre à poursuivre leur chemin et à obtenir des droits, mais je n'avais pas anticipé la violence d'État qui me frapperait en représailles. Notre action ne faisait pourtant que pallier ses renoncements.
J'ai subi des gardes à vue, des procès, des perquisitions, des saisies. Le plus souvent, l'État était en tort et fut condamné. Des centaines de fois. Jusqu'à ce que le Conseil constitutionnel consacre le principe de fraternité, un progrès capital. Ces années ont changé ma vie. Citoyen lambda éloigné du militantisme, je ne suis pas un héros, juste un Herrou têtu et décidé, sans leçons à donner, à part celle-ci : avant de changer le monde, chaque citoyen a le pouvoir de changer le sien. » Cédric Herrou
Ce petit livre est un monument d’humanité. Ce n’est pas un roman, on y cherche pas de qualités littéraires (bien qu’il en possède), seulement un témoignage. Celui de Cédric Herrou, qui depuis le milieu des années 2010 vient en aide aux migrants pour tenter de faire valoir leurs droits auprès des autorités. Des droits inscrits dans la loi mais que la préfecture des Alpes-Maritimes, là où il vit, leur refuse même après plusieurs centaines de condamnations par les tribunaux administratifs.
On y lit les tracasseries que C. Herrou et tous les bénévoles subissent, les humiliations, les insultes dans un département qui regorge de vieux réactionnaires aux tendances très, très droitières, à commencer par bon nombre d’élu-e-s de ce département. On y lit aussi les poursuites des flics et gendarmes mais aussi, parfois, la compassion de certains d’entre eux. On y lit surtout la misère que rencontrent tous ces « réfugiés » ou « migrants » mais aussi leur bonheur simple de rencontrer des citoyens qui les aident. Un témoignage émouvant.
J'ai trouvé ce livre in-extremis dans une petite librairie drômoise avant le 2ème confinement...
La Roya venait alors d'être détruite par une crue. D'origine niçoise et ayant ma famille dans la Roya, j'étais doublement séparée, confinée de mes racines. J'ai donc tout d'abord pris beaucoup de plaisir à lire les descriptions de lieux et de personnes qui me manquent (ou pas), avec des mots, des expressions, des situations typiques de la région qui me manquent (ou pas). Bref, je pense que j'ai d'abord été touchée par cet univers de ma jeunesse. Mais pas seulement.
Evidemment Cédric Herrou parle ici de l'accueil des migrants, de la réalité humaine qui nous entoure (qui ne l'est pas toujours dans son sens le plus noble!), des confrontations avec "l'autorité" qui se révèle elle-même toujours plus en inadéquation avec les fondements même de notre peuple... Et surtout il montre que la solidarité est belle et ne devrait pas avoir à se justifier.
Dans son livre, il ne mâche pas ses mots, certains "en prennent pour leur grade" ! Ce n'était pas toujours à mon goût car je trouvais que ça manquait de finesse, mais en même temps, ce n'est pas un écrivain de l'Académie Française ;)
Je pense que ce livre montre que "les forces de l'ordre" devraient redevenir "les gardiens de la paix" et qu'il faut arrêter d'élire ceux qui ne respectent ni les lois, ni l'Homme.
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