« Aujourd'hui encore, la frontière est fermée ; seule une ligne aérienne relie Alger à Casablanca. (...) Souvent, dans mes moments de tristesse et de solitude, il m'arrive de rêvasser, d'imaginer ainsi la frontière de Zoudj Beghal. Une frontière invisible, une frontière sans traumatismes ni larmes, une frontière où l'on ne s'arrêterait que pour expliquer à nos enfants, pour leur dire : à cet endroit, à une triste époque, des femmes, des hommes, des enfants ont pleuré leur souffrance, ont pleuré leur douleur et leur déchirement, ont pleuré leur séparation avec des êtres chers. Une frontière où Algériens et Marocains viendraient commémorer ensemble, ce triste épisode de l'histoire de deux pays frères, ils viendraient pour se rappeler et pour se dire : plus jamais ça ! » Fatima Benali est de ces Marocains d'Algérie qui ont dû quitter la terre de leur naissance. Histoire d'une déchirure, C'était mon pays est le premier témoignage d'une femme entre deux cultures, entre deux pays, en conflit entre deux vies.
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