Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
«Si jamais tu retrouves par hasard cette lettre, merci de ne pas trop juger l'ado qui t'écrit en ce moment même, et que tu avais peut-être oubliée depuis longtemps.» C'est dans la maison de ses parents que Sophie ouvre la lettre qu'elle s'était écrite à seize ans, avant la publication de son premier roman. Elle s'imaginait alors en écrivaine accomplie, vivant de sa plume. Vingt ans plus tard, devenue professeure de français et mère de deux filles, les rêves qu'elle avait portés sont loin derrière elle. Qu'est-il arrivé à la jeune Sophie, à qui l'on promettait un bel avenir ? Doit-on à tout prix rester fidèle à ce que l'on a été pour être fière de ce que l'on est devenue ? En s'adressant à l'adolescente qu'elle était, elle retrace son parcours de femme, qui, d'espoirs en désillusions, de rivalités féminines en amitiés profondes, l'a éloignée de l'écriture. Avec une sincérité déroutante et un indéniable courage littéraire, Anne-Sophie Brasme transforme les souvenirs de ses années d'apprentissage en un véritable roman, celui d'une femme qui, peu à peu, apprend à habiter sa vie.
Nous retrouvons Anne-Sophie Brasme dans un texte intimiste, elle évoque les illusions perdues a travers Sophie son héroïne âgé de 36 ans redécouvrant une lettre qu'elle s'était écrite alors qu'elle avait 16 ans. Cette intrigue suit son parcours de vie entre passé et présent, une analyse sur ses échecs. Un livre autofiction peut être. Amitié, Adolescence, L'écriture, Les souvenirs, Contradiction, L'estime de soi et sa quête.
La plume est fluide et puissante, une jeu de miroir entre l'autrice et son personnage, de la sincérité et du courage.
"Tu es celle qui ne retient pas les noms et les visages. Tu es celle qui, par timidité ou par paresse, ne rappelle pas les gens, celle qui craint de déranger, celle qui se dit " Ce n'est pas grave". Celle qui ne fait pas attention. Celle sur qui tout glisse. Tu crois que tout cela t'est offert sans efforts, et que cela continuera. Ô combien tu te trompes."
Le 26 août 2000, Sophie prend le train avec ses parents pour se rendre au bureau de l’éditeur à qui elle doit présenter son premier roman. Il recueillera un vrai succès. Elle n’a que 16 ans. Que sera sa vie vingt ans plus tard ? Dans son enthousiasme mêlé d’appréhension, Sophie imagine l’avenir dans une lettre qu’elle devrait relire 20 ans plus tard.
Sans attendre aussi longtemps, elle s’adresse à la jeune primo romancière en nommant les obstacles qui ont jalonné la voie imaginée et se sont interposés à son ambition d’adolescente, sur quatre périodes déterminées. Comment se sont métamorphosées les croyances, les amitiés, les amours ? Victimes d’un furtif sentiment de valeur, d’un réel manque de confiance et surtout des difficultés à rassembler les forces et les moyens pour braver les difficultés souvent imprévisibles.
Dans une communication entre l’ado qui a écrit sa lettre d’avenir et la femme qu’elle devient, Anne-Sophie Brasme explore avec une grande justesse les fragilités des rêves d’adolescence, les blessures des désillusions, les inconnues qui dévient les itinéraires.
J’ai traversé avec émotion les étapes du premier roman, les rencontres dans ce milieu de la littérature, j’ai souffert avec Sophie puis suivi la lente acceptation nécessaire, jusqu’à ce que le souffle de la vie ait forgé la personne adulte habitée par l’espoir.
Dans une forme originale de dialogue de l’entre-soi qui permet de revenir sur le passé, d’analyser et d’accepter l’impermanence de la vie, la rétrospection empreinte de sincérité est intéressante. J’ai cependant regretté que le style narratif de l’adulte en devenir n’ait pas évolué et ne marque pas la prise de recul. Le poids de certains souvenirs attise-t-il encore la même émotion chez la personne adulte, professeure de français ?
Les rêves que l’on a, adolescente, se réalisent ils ?
Même quand les planètes semblent alignées, que le talent est au rendez-vous, est ce que l’essai sera transformé ?
Est-ce que la petite provinciale, mal dans sa peau, se fera aux mondanités et aux codes parisiens ?
Je n’avais pas entendu parler de ce roman, que j’ai découvert avec surprise.
Et c’est un grand coup de cœur. On suit avec curiosité et appréhension, les pas de cette apprentie écrivaine.
Mais au-delà, de cela, c’est une jolie réflexion sur les amitiés féminines, les faux semblants, la violence faite aux femmes, qu’elle soit psychologique, physique.
La pression que l’on peut s’imposer, de réussir sa vie, professionnelle et personnelle.
La vie rêvée des autres, est aussi belle que dans la réalité ?
Et si finalement, l’écriture et l’idée de transmettre, sauvaient de tout…..
Un très beau roman, vraiment à découvrir.
A la vente de la maison de ses parents, Anne-Sophie Brasme retrouve une lettre qu’ en 2000 à seize ans elle s’était écrite et qu’elle ne devrait ouvrir que vingt ans plus tard. « A celle que je suis devenue. A celle que je serai. », ainsi commence cette lettre dans laquelle l’adolescente imagine ce qu’elle aura pu faire de ces vingt années. Cette adolescente de seize ans est à quelques heures de rencontrer l’éditeur de son premier roman et se voit lire cette lettre, en écrivaine accomplie vingt ans plus tard, sachant que rien ne lui sera révélé par sa destinataire puisqu’elle découvrira son histoire par elle-même.
Sophie, en publiant son premier roman à dix-sept ans devient un phénomène littéraire. Elle pénètre dans un monde dont elle n’a pas les codes et se heurte à son ignorance . Son second livre , attendu au tournant, comme souvent, reçoit un accueil sévère de la critique et un sentiment d’imposture la fait renoncer à ses ambitions. Devenue professeure de français et mère de deux enfants, elle décide en 2022 d’écrire à la jeune fille qu’elle était et décortique les mécanismes de son échec.
Ce livre est la réponse de la femme adulte à l’adolescente qu’elle était confiante et inquiète en même temps de ce que lui réservait l’avenir, de ce que deviendraient ses amis.
Mises à part quelques passerelles temporelles où l’auteure parle du présent et utilise le « je », tout le reste du texte est à la deuxième personne du singulier ou du pluriel en fonction qu’elle s’adresse à elle, seule ou avec ses amies.
Elle explique l’enfer du harcèlement dont elle fût victime durant ses années de collège qui l’ont fait se modeler, lisser chaque rugosité susceptible de se faire honnir des autres et a donné corps à son premier roman. Elle vit dans l’ombre de la lumineuse et parfaite Léa depuis sa plus petite enfance, quand en année de première elle rencontre Anouk. Silhouette épaisse, genoux en X, chevelure fauve, lourde et ardente comme la coiffe d’une courtisane, mais sous laquelle se dévoile un visage ingrat, malgré cela, elle affichait un incroyable aplomb. Elles deviendront inséparables. Une Anouk qui lui a tout appris de l’écriture et des mots qui bruissent et qui palpitent. Ce qu’elle n’aurait jamais dû oublier… Enfin, il y a Tom Gavanel qui la subjugue, sur lequel elle fantasme mais qui ne s’intéresse absolument pas à l’adolescente ingrate à la peau rongée d’acné qu’elle voit dans le miroir.
La construction très particulière de ce roman est attractive et le rend véritablement addictif.
L’émotion nous étreint à chaque page de ce texte délicat dans lequel l’auteure Anne-Sophie Brasme se livre en toute sincérité, sans tabous mais avec beaucoup de courage. Nous y découvrons le portrait d’une femme qui se cherche , qui n’a jamais voulu déranger, qui s’est laissée étouffer, enfermer , rabaisser car elle ne croyait pas en elle. Pour terminer par enfin savoir qui elle est et ce qu’elle fait : Une femme qui s’écrit…
Un texte intime, déroutant de sincérité et d’un grand courage pour cette auteure qui ose à nouveau affronter la tête haute ce monde qui lui a tourné le dos, celui de l’édition.
Un roman très émouvant qu’on termine les larmes aux yeux et qui résonne encore en nous longtemps après l’avoir refermé.
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