Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Que devient une mère quand son tout-petit s'en va ? En s'appuyant sur des photos de famille qu'on ne voit pas, Sandrine Roudeix traverse vingt ans de fusion et de défusion maternelles, démêlant les fils qui tressent la séparation inévitable d'une mère célibataire et de son garçon. Dans un roman où affleurent à chaque page l'amour et la tendresse, où la grâce naît de la vérité et de la mise à nu toujours sincère et parfois crue des situations, elle interroge la manière dont une jeune fille devient femme en devenant mère et dresse le portrait lumineux d'une double émancipation.
Il aura suffi d’un retour de vacances où son fils de dix-huit ans lui assène assez violemment qu’il va dormir chez un ami et ne rentre pas avec elle pour que la narratrice plonge dans les souvenirs de ces années partagées avec cet enfant devenu adulte.
Elle a vingt-six ans lorsqu’elle met au monde son fils, Malo. Il est le fruit d’une belle histoire d’amour qui ne durera malheureusement pas au-delà des deux ans du petit garçon. Il devient alors l’enfant d’un couple divorcé, partagé entre ses parents une semaine sur deux. Au fil des chapitres, Sandrine Roudeix égrène le temps qui passe et qui transforme la relation que la narratrice entretient avec son fils. Car au fil du temps, le petit garçon dépendant de sa mère devient un être doué d’autonomie, se construisant une personnalité, cherchant parfois le conflit et s’élevant contre l’autorité parentale.
Comment devient-on parent ? Comment se comporter en mère ? Et d’ailleurs que serait un comportement de mère ? Sandrine Roudeix analyse et ausculte la relation d’une mère célibataire et de son fils. L’apprentissage du “métier” de mère au côté d’un être à qui il faut laisser sa liberté tout en fixant un cadre. Tout le paradoxe d’une relation dont l’objectif final est de permettre à un être sorti de soi de prendre son envol et d’apprendre à vivre avec ses propres repères.
Sandrine Roudeix rend parfaitement compte de cette gageure que représente l'éducation d’un enfant. Le laisser faire ses armes et apprendre sans trop s’immiscer, sans imposer, en gardant la bonne distance. Mais aussi poursuivre sa vie personnelle et professionnelle. Apprendre et accepter la séparation, la liberté, voire le rejet. Encaisser les mots qui blessent. Comprendre que l’univers de son enfant n’est pas borné à sa relation avec sa mère mais lui permettre de découvrir, d’expérimenter, de se tromper, d’avoir mal parfois. Et apprendre aussi à grandir de son côté, sans tout sacrifier à sa maternité en acceptant d’être imparfaite et de faire des erreurs mais sans pour autant se faire happer par la culpabilité qui a vite fait de venir vous ronger. Et puis accepter que son enfant devienne autre chose que ce qu’on imaginait, ne soit pas un prolongement de soi mais un être à part avec ses envies.
C'est un texte fort sur la maternité, sur la puissance des sentiments d’une mère envers son petit mais aussi sur sa propre place au sein d’une famille car avant d’être mère la narratrice est aussi fille et petite-fille. Elle arrive dans cette relation mère-fils avec sa propre histoire, son relationnel avec sa mère, la manière dont elle-même s’est construite.
On suit ainsi le double cheminement de cette jeune fille de vingt-six ans au côté de son enfant. C’est touchant, souvent grave, plein de questionnements, de remise en question. C’est surtout rempli d’amour, exprimé avec beaucoup de justesse et une grande élégance. Et pas besoin d’être mère soi-même pour ressentir le panel de sentiments décrits ici. Il suffira parfois de se rappeler sa propre enfance et son rapport à sa propre mère.
La lecture des premières pages m’a fait craindre ce que la couverture semblait aussi promettre : lire un manuel de développement psychomoteur de l’enfant, doublé d’un mode d’emploi pour mère débutante ! La naissance, l’attachement, le corps malmené, la routine bousculée, le couple qui n’y résiste pas : du déjà vu. Et puis peu à peu, avec les années qui passent, on prend la mesure de cet amour dévorant qui unit la mère et l’enfant, jusqu’à un point de rupture nécessaire.
L’adolescence et ses chagrins d’amour seront les écueils qui feront voler en éclat la relation fusionnelle au point d’être délétère. On a envie de lui dire « mais lâche-le ! Tu vois bien que ton attitude est contre-productive ! » . Mais on comprend aussi les mécanismes de cette exclusivité, pas de vie de couple, un métier qui, même si elle l’exerce avec bonheur, a été adapté de telle sorte que l’enfant reste au centre de ses préoccupations.
Et comme les enfants ont la plupart du temps de fâcheuses prédispositions pour choisir des chemins qui ne mènent pas à Rome, la rupture nécessaire à la survie sera difficile.
Cette angoisse du départ existe dès la rupture, anatomique celle là, du cordon, et on perçoit très bien cet étirement progressif des fibres du cordon virtuel qui résulte de la socialisation progressive de l’enfant. Le processus est sans doute encore plus marqué pour cette mère seule.
Avec l’enfant qui s’émancipe, ce sont aussi les années qui passent, et la blessure cruelle du temps et la restriction des possibles.
Histoire d’une vie de femme, émouvante par son caractère universel, et de l’envol inéluctable du fruit de ses entrailles.
Aborder la construction de l’amour mère-enfant à travers le prisme des multiples séparations vécues depuis la naissance jusqu’à l’âge ou l’enfant veut diriger sa vie, c’est une façon originale d’aborder ce thème de l’apprentissage. Une belle réussite qui nous fait battre le cœur au rythme des interrogations et génère une foule d’émotions.
Ce qu'il faut d'air pour voler, c'est l'histoire d'une séparation.
C'est l'histoire d'une séparation entre une mère et son fils, au moment où celui-ci quitte le cocon familial pour voler de ses propres ailes.
Par courts chapitres, en s'appuyant à chaque fois sur une photo, Sandrine Roudeix remonte le fil du temps, raconte la mère qu'elle a été, le fils qu'il a été, leurs complicités, leurs différences aussi.
Au départ, la narration à la deuxième personne, comme une longue lettre adressée à l'absent, le parti pris de tout relier à son fils (Ta grand-mère au lieu de Ma mère par exemple) m'a parfois laissée sur le côté, comme spectatrice d'une intimité à laquelle je n'avais pas droit.
Mais très vite, j'ai été happée.
Le propos est poignant, c'est une véritable mise à nu, dans laquelle tout parent peut se reconnaitre. L'écriture est belle, imagée, lumineuse.
Ce qu'il faut d'air pour voler, c'est un titre magnifique et c'est aussi l'histoire d'une renaissance, celle d'une mère, d'une femme.
A l’aube de ses 18 ans, Malo quitte sa mère avec fracas. Elle balaye leur mur de photos, fouillant dans ses rêves, son parcours, son passé. Elle fait défiler les années au fil des clichés, instants capturés, des souvenirs jamais gratuits, qu’elle observe au prisme de cette rupture inévitable des enfants et de leurs parents.
Tendre et touchante, cette adresse à son fils qui retrace son parcours de femme et de mère est frappante de justesse et de douceur.
L’honnêteté de cette introspection donne à chaque personnage une place juste, sans emphase ni faux-semblant, et trace le chemin de l’acceptation, du temps qui passe, des expériences qui forgent, de ceux et celles qui font notre parcours dans tout ce qu’ils et elles représentent d’unique et d’universel.
J’aime que le propos ne soit ni de convaincre ni de se plaindre, simplement d’observer, se souvenir, réfléchir peut-être mais toujours avec justesse. J’aime cette simplicité fournie et complexe qui ressemble à la vie.
Le rapport mère-enfant est porteur de grands questionnements qui résonnent forcément…
"Ce qu'il faut d'air pour voler", c'est l'histoire de la relation entre une mère célibataire et son fils, de la naissance de ce dernier jusqu'à son départ du nid familial. L'histoire de toutes les séparations qu'une mère peut vivre durant sa vie de mère : séparation du corps, de bras, de pensée, de langage, d'amour jusqu'à l'envol du nid.
Lire ce roman, c'est comme être l'invité de Sandrine Roudeix, de s'installer confortablement et de feuilleter avec elle ses albums de famille. Par petits chapitres, on remonte le fil d'une vie : une rencontre, un mariage, une grossesse, une séparation, une vie de "maman solo"...
Un roman complètement contemporain, dans notre époque, car il traite principalement des "mamans solos". La séparation est donc pour elles encore plus délicate comme un sentiment d'abandon, de deuil. Mais que deviennent ses mères une fois seule ? Tout est à réinventer !
Sandrine Roudeix raconte sa propre vie, sa propre expérience, mêlée à l'histoire universelle, mêlée à des milliers d'autres destins. La plume est d'une délicatesse, en harmonie avec les différentes émotions qui se dégagent des chapitres.
La part d'intime est grande dans ce roman, comme si l'auteure avait écrit ce roman pour extérioriser ses craintes, ses doutes, ses questions, ses réponses, de partager ce qui lui vient du coeur, de son coeur. Ce qui rend ce livre beau, remarquable, qui vient des tripes d'une mère solo.
Un sujet forcément sensible mais que Sandrine Roudeix dissèque avec grandeur ! Quand l'intime touche l'universel c'est lumineux, c'est authentique, c'est plein de grâce.
"Ce qu’il faut d’air pour voler", un titre on ne peut mieux choisi pour aborder ce thème universel du passage à l’âge adulte d’un enfant et de tous les tsunamis que souvent il entraîne. Ce nouveau roman de Sandrine Roudeix aborde en effet, avec brio, les changements familiaux engendrés au fur et à mesure de la progression de l’enfant.
"Deux heures du matin, un soir d’été, je suis une mère abandonnée." Par petits chapitres, comme on feuillette un album de photos, la narratrice, la mère, va remonter le temps, raconter son mariage, sa grossesse, la naissance de son enfant, la fin de son couple, sa vie de maman "solo" et le départ du fils adoré. Les premières pages m’ont laissé craindre un récit personnel, trop personnel. J’ai envisagé un récit intime, trop intime, sans intérêt universel. Et pourtant, très rapidement je me suis laissée emporter par les mots de l’auteure, le rythme enlevé, sa belle écriture.
En réalité j’ai trouvé dans cet ouvrage un peu de ma propre vie. A travers les réflexions de cette maman "solo", même si je ne l’ai pas été, j’ai eu l’impression d’entendre les miennes. Cette peur de perdre son enfant, cette douleur à le laisser s’envoler, cette envie de le voir heureux mais en même temps l’anxiété d’assister à ses dérapages, cette inquiétude de ne plus être aimé(e), quelle mère ne les a pas vécues ? La narratrice, en parlant de ses propres angoisses, dit en réalité celle de toutes les autres mamans, solo ou non.
"J’ai besoin que tu m’aimes. Et je ne réalise pas qu’on ne peut éduquer un enfant lorsqu’on a peur de perdre son amour." Voilà, tout est dit de cette crainte éternelle de perdre son enfant. La langue, très belle, émouvante, superbement travaillée, donne un rythme, une fluidité qui rendent la lecture enlevée et pourtant facile. Moi, la maniaque de la ponctuation, j’en suis même arrivée à aimer ces appositions de mots qui ajoutent à l’emprise du texte "Le jour se lève et je suis seule. Sans devoir de soigner veiller éduquer cultiver cuisiner habiller réveiller anticiper expliquer imposer limiter gronder." J’ai eu l’impression d’être entraînée dans un tourbillon de sentiments profonds. L’amour et la tendresse affluent au détour de chaque ligne, telles des vagues submersibles qui m’ont envahie me laissant parfois au bord des larmes. J’ai aimé ce texte magnifique, la délicatesse de l’auteure totalement en harmonie avec les émotions qu’elle aborde, la luminosité et la sincérité qui se dégagent de ses propos.
En un mot j’ai beaucoup aimé ce récit intime à portée universelle.
Je remercie chaleureusement les editions Le Passage pour cette magnifique lecture en avant-première.
https://memo-emoi.fr
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