Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
C'est une triste journée d'hiver. De son bureau, le commissaire Soneri observe la pluie qui s'abat sur Parme quand l'annonce d'un nouveau drame vient le tirer de ce spectacle déprimant. Un mystérieux jeune homme s'est pendu dans un vieil hôtel abandonné. Sur lui, on ne retrouve ni papiers, ni argent, mais sa tenue est élégante et une valise de luxe repose à ses pieds. Soneri lance l'enquête, mais voilà qu'une deuxième affaire lui tombe dessus?: un meurtre à l'arme blanche. La victime, Elmo Boselli, était un leader du mouvement du Soixante-huit parmesan, grand agitateur de foules et séducteur impénitent. En creusant dans la vie de Boselli, le commissaire remonte une piste ténue qui le mène des Apennins émiliens à la mer, dans les villages des Cinque Terre...
Pour reconstituer les pièces du puzzle, Soneri devra se confronter aux espoirs et aux idéaux d'une génération qui rêvait de transformer le monde mais a laissé un héritage miséreux à ses enfants. Tendu et tranchant, un grand roman noir dans lequel Valerio Varesi mêle une enquête passionnante à un portrait lucide et impitoyable de la société d'aujourd'hui.
Ce que j’aime dans les polars italiens, c’est que les commissaires (ou autres enquêtrices) me font découvrir à chaque fois un peu de la gastronomie de leur région. L’Italie : l’autre pays des repas à table interminables…
Mais dans cette nouvelle enquête de Soneri, le brouillard est omniprésent, à tel point que je me serais cru en Ecosse. Heureusement, ses virées de l’autre côtés des Apennins en bord de mer m’ont fait voir un peu du soleil pâle d’hiver.
J’ai été étonné de découvrir le commissaire avec un cigare au bec (je ne me rappelais pas qu’il fumait, et encore moins le cigare).
Sa vie amoureuse avant Angela nous apparait par bribes, car cette enquête le replonge dans son passé de soixantehuitard. Oui, avant d’être commissaire, Soneri faisait partie des révolutionnaires gauchistes.
J’ai aimé cet opus qui mène le commissaire entre nostalgie, amours déçues,, luttes politiques et haines féroces.
J’ai aimé le tenancier de l’auberge en pleine montagne, un ancien révolutionnaire lui aussi, qui voit défiler toute la panoplie des natures humaines : les chefs d’entreprises roublards, les politiciens véreux, les amants à la sauvette…
J’ai été (presque) d’accord avec le constat amère du personnage : il n’y a plus de continuité entre générations, tout est à recommencer. Même les enfants des révolutionnaires sont de droite.
Une vision de notre société moderne douce-amer au regard des luttes sociales d’antan.
Quelques citations :
Vous, vous perdrez toujours parce que vous voulez changer la nature humaine. Alors que nous, on l’accompagne. Tout le monde veut commander, non ? Parfait !Que le plus fort gagne et qu’il commande ! Le peuple ne demande rien d’autre que de s’occuper de ses petites affaires, et si toi, tu leur garantis que personne ne leur cassera les couilles, ils se frotteront les mains. (p.114)
Comme de refuser d’admettre que les instincts sont plus puissants que tout notre arsenal culturel.La majorité des individus ne pensent qu’au sexe, à la bouffe et au désir de domination. (p.238)
L’image que je retiendrai :
Celle du Duomo de Parme dont j’ai appris l’existence (je ne connaissais que celui de Milan).
https://alexmotamots.fr/ce-nest-quun-debut-commissaire-soneri-valerio-varesi/
Il y a des personnes, plus tu les connais plus tu les aimes. C’est le cas du commissaire Soneri.
Oui, je sais bien qu’il n’existe pas. Je ne mélange pas encore les romans et la réalité. Mais quand un auteur donne autant de corps à un personnage de fiction, il finit par le rendre vivant, intime.
J’aime Soneri pour son goût de la liberté, pour son calme, son instinct, sa fragilité, sa nostalgie, sa gourmandise et surtout pour sa propension au doute. On est peut-être loin de l’image du super flic mais on ne peut pas résister au charisme totalement involontaire de ce commissaire.
Dans ce nouvel opus, le meurtre concomitant d’un ancien leader de la contestation étudiante Parmesane des années 70 et le suicide d’un immigré roumain vont le pousser une nouvelle fois à sonder son pays et ses compatriotes.
Une enquête qui nous montre toute la dichotomie du paysage politique italien à travers les époques et interroge les espoirs perdus, les idéaux corrompus.
Comme toujours avec cette série, l’intrigue policière semble n’être qu’une excuse pour que Valerio Varesi se questionne (nous questionne) sur le temps qui passe, sur ce que nous faisons de nos sociétés, sur nos responsabilités. Varesi / Soneri, un auteur et un personnage qui pourrait bien ne faire qu’un, un duo désormais incontournable pour moi.
Parme est sous les eaux. Le commissaire Soneri cherche de quoi sortir de la banalité du quotidien. D'abord un pendu dans un hôtel en travaux près de la gare, puis un homicide, Elmo Boselli, figure du mouvement étudiant du 68 parmesan, est retrouvé poignardé devant sa maison.
Comme toujours avec Varesi, il s'agit bien plus que d'une simple enquête. C'est une plongée dans le passé, un regard sur la société, sur les idéaux d'hier et les déceptions d'aujourd'hui. Qu'a laissé cette génération à ses enfants ?
Et Soneri, son personnage fétiche, est celui qui ouvre la réflexion, entre mélancolie et nostalgie, dans le brouillard d'une ville au centre du récit, Parme.Un état étrange que Soneri parvient à dépasser, grâce à sa moitié Angela, grâce à la gastronomie locale, aussi, grâce à sa capacité d'analyse et d'écoute, surtout.
Lire une enquête de Soneri est un moment particulier. Et ce nouvel opus (le 8ème en français) ne déroge pas à la règle. Avec lui, j'ai ressenti le vide des idéaux, les trahisons des valeurs, le fossé des générations, la tentation de l'obscurantisme.
Est-ce l'âge ? Est-ce la proximité que je ressens avec l'avatar policier de Valerio Varesi ? Toujours est-il qu'en refermant le livre, j'ai envie de crier : "Je suis Soneri !".
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