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Le 1er décembre 2018, Zineb, quatre-vingts ans, est sur le point de fermer les volets de son appartement, situé au quatrième étage d'un immeuble, lorsqu'elle est touchée par une grenade lacrymogène qui explose ensuite dans son appartement. Le lendemain, elle succombe à ses blessures. Le rapport d'expertise officiel conclut à une mort accidentelle.
Le 3 janvier 2020, Cédric, quarante-deux ans, est interpellé non loin de la Tour Eiffel et verbalisé pour infraction au Code de la route. Le ton monte et Cédric se retrouve menotté et immobilisé au sol par trois agents. Alors qu'il est face contre terre, son casque toujours sur la tête, il fait un arrêt cardiaque.
Le 10 décembre 2020, Déborah, vingt-trois ans, a oublié de mettre son masque dans la rue et se retrouve verbalisée. Rattrapée par une policière, Déborah est plaquée au sol puis poussée contre un mur. Déborah est enceinte de quatre mois et demi. Dix jours plus tard, elle accouchera d'un enfant mort-né.
En vingt portraits saisissants, Remedium dénonce l'impunité des forces de l'ordre, les discriminations, les abus de pouvoir, les outrages verbaux et physiques de ceux qui ont pour devoir de représenter l'État et protéger ses citoyens.
L'auteur a décidé de donner la parole aux victimes, de représenter leur version des faits. On y retrouve des affaires médiatisées, celles de Michel, le producteur de musique tabassé dans son studio parisien, celle de Théo, éducateur à Aulnay-sous-Bois, agressé par des policiers lors d'un contrôle de police... mais aussi bien d'autres tombées dans l'oubli... Parce que les violences policières ne sont plus des cas de force majeures, des cas isolés, mais bien des actes qui font partie de notre quotidien.
Remedium présente un nouveau cas. Pour cette rentrée, ce sont les histoires de violences policières ordinaires. Dans ce sous titre, ce qui choque, ce ne sont pas les violences policières, il y en a toujours eu. Non, c’est qu’elles soient devenues ordinaires !
A partir de vingt portraits, Remedium raconte des vies ordinaires qui, un jour, ont été écrasées par le déchaînement de la violence de la police. Dans un état de droit, la police protège les citoyens quel qu’ils soient et quelque soit leur origine, leur faciès et leur quartier.
Force est de constater que depuis quelques années les affaires révélant des violences policières abusives se sont multipliées. Et, ce qui a changé, par rapport au passé, c’est que celles-ci sont justifiées et même encouragées. Actuellement, un candidat à l’élection présidentielle justifie ouvertement le droit de la police à la violence légitime. Mais, aussi, leur ministre actuel justifie ces violences comme nécessaires tout en admettant des dérapages.
Seulement, comment prouver un dérapage lorsque c’est parole contre parole ! Et Remedium le souligne : beaucoup de portraits sont broyés par cette injustice manifeste où l’institution défend toujours ses membres. Plusieurs procédés sont à l’œuvre que Remedium décortique parfaitement à partir de ses récits.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/02/07/remedium/
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