"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
S'il y a bien une chose qui est mal, c'est de se réveiller à côté d'une femme qui n'est pas la vôtre. Encore plus si cette femme est votre meilleure amie et que son sang coule sur l'oreiller. Jusqu'ici, j'ai toujours réussi à éviter les catastrophes. Je suis un fils dévoué et prodige, je prends des cachets pour rester serein. Je ne savais pas encore que j'allais vivre un cauchemar éveillé...
Lien : http://livresselitteraire.blogspot.fr/2017/06/candide-et-lubrique-adam-thirlwell.html
Etats-Unis, L.A mais ce pourrait être ailleurs.
Un homme marié se réveille auprès d’une autre femme que la sienne. Elle est endormie, paisiblement. A bien y regarder, son sang coule sur l’oeiller. A bien y réfléchir, ils ont peut-être forcé sur la drogue la veille… En gentleman qu’il est, il la dépose à l’hôpital et retourne à sa vie.
L’histoire aurait pu s’arrêter ici mais ce héros ou plutôt cet anti-héros, un peu philosophe à deux sous, couvé par ses parents, a le don pour se fourrer dans de sacrés mauvaises aventures : braquage d’un salon de coiffure, orgie, hammam quelque peu libertin. Bref, il enchaîne les casseroles.
Mais ne dit-on pas qu’un jour la roue tourne ? Que nous ne sommes pas maîtres de notre destin ? En ce qui le concerne, il est évident que son destin se chargera de renverser la vapeur …
Adam Thirlwell transporte son lecteur dans un monde loufoque, que l’on pourrait penser totalement surréaliste tant les aventures de son personnage sont ubuesques. Un personnage drôle car totalement stéréotypé. Imbu de sa personne, sûr de lui et à la fois complètement paumé dans ce monde et dans la société. Marié mais infidèle, sans emploi, vivant chez ses parents avec sa femme, désireux de se faire aimer des gens. Bref pas vraiment l’homme idéal. Et pourtant on passe un bon moment avec lui et ses questions existentielles.
Questions philosophiques parfois, qui, sorties de ce roman fou peuvent valoir la peine que l’on se penche dessus, juste par plaisir, juste pour analyser le monde dans lequel nous vivons et nous auto-analyser par la même occasion.
Mais voilà les pages se tournent et le temps se fait long malgré tout. Les pages se tournent et l’on sent pointer le « mi-figue mi-raisin ». Car oui, il y a des romans dont on ne sait quoi en penser lorsque l’on ferme la dernière page. Candide et lubrique est pour moi l’exemple type. La lecture devient fastidieuse, le héros est si bavard qu’il nous perd dans un dédale de détails. Et pourtant, j’ai eu envie de poursuivre ma lecture, de tourner les pages pour savoir quelle folle nouvelle aventure allait arriver à ce mec déboussolé sentimentalement et professionnellement. Déstabilisant ce sentiment d'entre-deux.
La dernière partie du livre a sauvé un peu les choses. C'est dans celle-ci que qu'Adam Thirlwell m'a repêchée, j’ai pu ressentir autre chose que de la fougue, autre chose que de la lourdeur. Quand le destin bascule. Quand cet anti-héros, candide et lubrique, décide, à sa manière, d’aller au fond des choses.
En définitif, avec Candide et lubrique, Adam Thirlwell nous amène à vivre une très curieuse expérience.
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