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« Le médecin m'avait dit : Vous avez un cancer, avec une grande simplicité. Pourquoi, d'ailleurs, eût-il fallu qu'il le dise autrement ? » L'auteur a appris, il y a un an, qu'il avait un cancer. Il raconte cette année de cohabitation intime avec ce partenaire très particulier. Il y a de la vivacité dans son récit, de la poésie, de l'humour, et de la brutalité aussi ; sa façon à lui de ne pas se laisser posséder par la maladie. De tenir la peur à distance. De donner toutes ses chances à la vie.
Michel Richard est journaliste. Il est l'auteur de plusieurs romans dont Le mariage des enfants et d'un récit Quelques corps parmi les morts.
Un homme malade du cancer, témoigne de son expérience intime avec la maladie. Ses doutes, ses coups de gueule, ce qu'il a envie de dire à ses proches, à ses enfants, ce qu'il garde pour lui. Un texte entre témoignage, récit, parcours de vie et journal.
Ecriture impactante, serrée, forte, juste.
Extraits:
"Ce qu’il y a de fâcheux quand on a un cancer (bis), c’est quand trop d’autres que vous, autour de vous, en ont un aussi. Des sortes de concurrents. Qui vous bouffent l’exclusivité, marchent sur votre plate-bande hospitalière, empiètent sur votre part de marché compassionnel. Bref, des pique-assiettes qui gâchent le métier".
"Pas assez de souffrance à plaindre, pas de douleur à consoler. Je n’étais pas pas coopératif. Je ne mettais aucune bonne volonté à justifier un soutien dont beaucoup pouvaient être déçus de n’avoir pas à le témoigner. Pour un peu, j’aurais aimé avoir quelque chose à leur mettre sous la dent, leur faire un cadeau d’un motif à inquiétude, d’un objet à sollicitude.
Je n’avais rien de plus qu’un cancer en phase de traitement, une routine sans gloire et sans désastre".
"Faire confiance, se penser entre de bonnes mains, s’en remettre à d’autres, leur abandonner notre corps, c’était au fond notre devoir d’humilité que notre statut d’adulte avait désormais déappris : il nous fallait tout oublier, la responsabilité, l’autonomie, l’esprit de décision, le jugement, le caractère pour n’être plus qu’une matière organique que des hommes masqués viendront maltraiter pour ramener à la raison, sinon à reddition, un agglomérat de cellules arrogantes".
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