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Calatayud

Couverture du livre « Calatayud » de Denis Montebello aux éditions Publie.net
Résumé:

Si j´ai intitulé cette rubrique L´atelier des écrivains, c´est parce que chacun de nous sait bien, même si le livre ou le poème ou le récit s´impose à vous par obéissance, parfois impromptu ou imprévu, que cette traversée ne peut surgir que grâce au travail tenace sur un territoire, et que ce... Voir plus

Si j´ai intitulé cette rubrique L´atelier des écrivains, c´est parce que chacun de nous sait bien, même si le livre ou le poème ou le récit s´impose à vous par obéissance, parfois impromptu ou imprévu, que cette traversée ne peut surgir que grâce au travail tenace sur un territoire, et que ce territoire même n´est pas donné à l´avance. Qu´il s´agit de le reconnaître, et que cela ne peut se faire que par l´écriture même.
Ainsi, dans les livres déjà publiés de Denis Montebello, mais aussi dans son travail de revue, reviennent des récurrences, s´établissent des permanences. Ainsi de l´étymologie, de l´attention aux noms, et que ces noms portent une histoire très ancienne, liée à l´origine de la langue qu´on pratique, le latin par exemple. Ainsi du lieu natal, la spécificité de la terre d´enfance, pour Denis Montebello la ville d´Epinal où son père était journaliste à l´Est Républicain. Ainsi, de l´inscription du narrateur dans son propre texte, et que ça a partie liée au dispositif même de narration, à l´oralité : parce que Denis Montebello enseigne dans un lycée à la Rochelle, ne pas s´étonner si on croise ici sa classe de terminale, le SNES etc. Ainsi, enfin, de ce qui est l´objet permanent du texte : la friction entre le visible, ce qui se manifeste au présent, et ce que l´attention aux noms, à la terre et aux trajets, à l´histoire, dépiste d´invisible dans ce réel (ici, le statut particulier d´un répondeur téléphonique, la notion même d´appel structurant la fiction).
Je ne savais pas, dans le travail de Denis, qu´existait Calatayud. Ce n´est pas même un titre facile à utiliser pour moi ici, puisqu´une Calatayud à Fontenay-le-Comte s´est mariée à un Bon, cousin germain de mon père, et que c´est un élément personnel en ce moment douloureux.
Mais peut-être qu´en offrant à publie.net ce récit, Denis Montebello illustre parfaitement ce qui donne sens à notre démarche : expériences d´écriture où c´est le chantier même de pourquoi on écrit, qui s´explore plutôt qu´il se dévoile. Travail sur soi, par appel au monde, ses fissures, ses circulations de parole. La convocation du quotidien pour en briser la surface même.
Est-ce qu´il faudrait plutôt, pour présenter ce texte, faire une liste de promesses du genre : voilà ce que ça raconte, à vous de savoir la suite ? M´importe ce chantier, et que la question posée à nous tous, c´est que cette circulation du vivant, du présent, s´accommode parfaitement de cet étrange outil de l´écran, à travers lequel c´est aussi ce présent qui résonne, parle, se voit.
En parallèle, sur publie.net (avec d´autres liens), Immobilier Services, avec 6 planches photographiques de Jean-Louis Schoellkopf, encore un travail sur l´enracinement aux lieux, et le forage par les noms.
FB

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