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Chronque précedemment parue sur le blog www.sambabd.net
Alors d’abord, puisque j’ai tendance à être un peu tatillon sur ces choses-là (j’ai une répute à tenir moi !), je tiens à préciser que les tomes 5 et 6 des aventures de bout d’Homme se situent non pas entre les tome 3 et 4, mais entre la page 8 et la page 9 du tome 4. Cette rectification effectuée, laissez-moi vous dire ce que j’en pense…
Globalement, ça me plaît. En fait c’est la série dans son intégralité que je trouve excellente. Jean-Charles Kraehn a su créer un contexte, une ambiance, tout un petit monde à la fois fantastique et réaliste, mais aussi, et surtout, très violent. Qu’il s’agisse d’inégalités sociales ou de différences physiques, tout au long du récit, dans ce tome 6 ou dans les précédents, la manière la plus régulièrement employée par les personnages pour régler les problèmes, les conflits ou, effectivement, pallier les inégalités, reste la violence. Ce nouvel opus ne fait pas exception à la règle mais il se différencie des autres par la tournure qu’il prend. En effet, Bout d’Homme se trouve à la croisée des chemins et décide de voir (et gérer) les choses d’une manière plus pacifique, plus paisible, plus humaine, bref, plus chrétienne. Et ça marche, puisqu’il finit par grandir à nouveau.
Je trouve que l’idée même d’avoir laissé un trou de 2 ans au début du tome 4 (p8 et 9, vous vous rappelez ?), un trou durant lequel il se passe ce que l’on attendait tous (le changement physique de Bout d’Homme enfin devenu un homme) mais sans aucune information dessus, était déjà un coup de génie. Et finalement « remplir » ce trou avec deux nouveaux tomes très bien exécutés vient renforcer le tout d’une fort belle manière.
J’ai cependant un petit grief concernant le dessin. En effet, si le rendu était magnifique dans le tome 5, notamment parce qu’il était en couleur directe, j’ai été un peu désagréablement surpris par le traitement de la couleur sur ce tome 6. J’ai l’impression que pour ce tome-ci la couleur a été traitée numériquement dans son intégralité alors que dans le précédent ce n’était pas le cas. Le résultat est un peu déroutant, surtout si, comme moi, on enchaîne la lecture des deux albums et qu’après le splendide tome 5 on se retrouve avec un tome 6 de moindre qualité, en tout cas, au niveau des couleurs et de la matière. Après, concernant le dessin lui-même, c’est toujours du très bon ouvrage. Kraehn semble avoir clairement pris de l’assurance au fil des années. On pouvait déjà voir des différences (positives) entre les quatre premiers tomes, mais là, il semble clairement au sommet de son art…
Bref, un tome 6 à avoir de toute façon dans sa bibliothèque comme le reste de la série.
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