Un fou, qui se mêle d'empoigner l'histoire du monde et affabulant jusqu'à l'extravagance, prétend qu'un jour les femmes sont devenues bleues et ont disparu. Il décrit le malheur des hommes : comment pourront-ils survivre, privés des femmes, et du bleu, des étoiles, de la lumière qui ont déserté le monde avec elles ? Mais voici qu'une autre voix vient interférer dans le récit du fou : celle de Florence, prostituée d'Arles, qui se voue avec passion à la lecture. Lire, pour elle, représente le fol espoir d'obtenir cette grâce inouïe : passer de l'état de lectrice à celui de créature romanesque. Et si à force de vouloir se fondre à la chair d'une histoire on finissait par découvrir l'impossible chemin de traverse qui permet d'entrer de plain-pied dans la fiction ? Tandis que se poursuit le récit fastueux et terrible du fou, la vie de la prostituée et de ses compagnes dérape doucement hors de la réalité. Vont-elles, à l'instar des abandonneuses bleues, se dissoudre dans l'azur et revenir pour aimer les hommes et sauver le monde ? L'ombre de Van Gogh, nimbée du jaune d'or qu'il chérissait, hante ce livre comme elle hanta jadis la ville d'Arles et ouvre les royaumes solaires auxquels aspirent les hommes orphelins et veufs, les fous, les prostituées. Auxquels nous aspirons tous.
J’aime beaucoup l’écriture d’Anne Bragance et l’ai fort appréciée une fois encore.
Heureusement parce que j’ai eu un mal fou à entrer dans cette histoire insensée.
Deux narrateurs :
Un fou qui écrit une histoire de femmes qui deviennent bleues et disparaissent
Une prostituée qui lit les écrits du fou et entre de plus en plus dans cette histoire
C’est complètement dingue.
C’est un conte, une fable où plane l’esprit de Van Gogh .
Elle a toujours beaucoup d’imagination, mais là, elle se surpasse.
Tout est métaphore
Mais quelle écriture poétique, dansante, lancinante.
Je me suis plus attachée aux mots, aux phrases qu’à ce récit déjanté.
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