"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À une époque indéterminée qui ressemble au moyen-âge, deux soeurs (Teresa et Matilde), vivent dans un château. Afin de protéger sa jeune soeur d'un sacrifice dédié à un dieu antique, Teresa réussit à la faire sortir du château. Partie dans la forêt proche, Mathilde se noie malheureusement dans un lac, trompée par un mystérieux oiseau bleu. Un oiseau dont l'esprit prend possession du corps de Matilde qui retourne au château accomplir sa destinée... Un récit entre horreur, conte noir, récit d'émancipation et éloge de la liberté des femmes, dénonciation de leur oppression et jamais sans humour. Également et toujours, la narration au cordeau, les compositions flirtant avec la perfection et les images sublimes de Borja Gonzalez.
Matilde cherche une sortie.
Alors qu'au château femmes et enfants attendent le retour des hommes partis chasser dans la forêt toujours plus dangereuse, elle s'enfonce dans un lac ou un oiseau d'un bleu de nuit lui a indiqué la voie.
Mais lorsqu'elle en ressort, quelque chose a changé... Teresa, sa sœur, la récupère en piteux état, furieuse mais toujours attentive.
Matilde n'est plus qu'une ombre, et l'heure du sacrifice approche...
Ok, alors autant vous le dire tout de suite, tout comme avec Nuit Couleur Larme, j'ai une interprétation certainement très personnelle de cet album.
Borja Gonzales m'enchante, au premier sens du terme !
Par son style déjà.
C'est. Juste. Somptueux.
Ces couleurs pleines, ces tâches de rouge parcimonieuses, ces noirs profonds, ces clairs-obscurs m'envoutent littéralement.
Je vous défie de ne pas rester en arrêt devant certaines planches. Il y a toujours dans ses albums une vraie atmosphère, mais c'est particulièrement vrai pour celui-ci.
C'est sombre, romantique, mystérieux, délicat et précis.
Ces visages lisses si expressifs et ces décors sublimes !
On retrouve encore une fois Teresa et Matilde. Dans d'autres lieux, en d'autres temps...
Je me plais à croire qu'elle font des bonds dans le temps et y trouvent des morceaux d'elles-mêmes chaque fois qui vont, dans mon esprit, finir par former un grand tout.
Ici soeurs, confinées en sororité, perclues de jalousies et de traditions, elles sont deux parties d'un même tout encore une fois dans un monde en pleine décadence.
Une critique de l'union forcée ? Des rancœurs féminines, de la société patriarcale ?
Une métaphore sur les liens du sang, le sacrifice, l'art, l'abandon ?
Oh, une histoire de vampires ?
Ou le vagabondage d'un esprit illuminé de poésie sombre qui nous prête ses pensées ?
Non...? Si !
Lisez, relisez, faites vous votre opinion.
Aimez. N'aimez pas.
Dans tous les cas, vous vous en souviendrez, n'en ressortirez pas indifférent.
Moi je suis amoureuse de ces albums et j'attends le prochain avec une impatience dévorante.
Un château, une forêt, des cavaliers qui partent puis une jeune femme qui cherche son chemin, guidée par un oiseau. Est-ce Matilde ? ou bien Térésa ? Ici vivent des femmes en attente du retour des hommes de la chasse... des sœurs, des cousines, des rivalités familiales, la tension est palpable.
Après "Nuit couleur larme", Borja Gonzalez est de retour avec une nouvelle fable nocturne, intemporelle et mystérieuse. On y retrouve des personnages connus, Teresa et Matilde, et la même envie de bousculer le lecteur, de le plonger dans un récit obscur à la touche fantastique, un récit qui suscite la surprise et l'abandon.
Le superbe travail graphique de Borja Gonzalez aide à la contemplation. Des grandes pages, des plans fixes, des éléments isolés, les aplats de noir et de bleu qui plantent des atmosphères sombres... j'adore ! (j'ai même mis ça en fond d'écran sur mon tel, merci Dargaud !)
Cette pré-rentrée démarre sur un album ouvert, incertain, pas forcément facile d'accès mais non dénué d'intérêt pour autant, ne serait-ce que pour son incontestable beauté graphique ! A découvrir en lâchant prise...
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Quelle jolie chronique ! J'ai feuilleté sur Internet les 1ères planches. En effet, le dessin est somptueux. Je ne connaissais pas du tout cet auteur / graphiste.