L'oreille c'est le chef-d'oeuvre absolu de l'orfèvrerie qu'un compagnon du coquillage cisela en double pour l'offrir au dieu de l'harmonie merveille d'innocence que rien n'égala la prendre entre ses doigts c'est palper l'indicible notre regard aussi se perd avec bonheur dans ce labyrinthe d'ourlets ; de l'invisible conque monte vers nous l'appel des profondeurs si je pouvais conserver ses sons par miracle je les écouterais en boucle à mon cénacle si j'étais roi je rêverais de quitter mon palais pour vivre en ce pavillon réceptacle de tous nos secrets enfouis tellement profond qu'ils deviennent sacrés au sein d'un tabernacle Patrick Le Divenah, auteur et plasticien, s'exprime en vers, en prose et en images. Il collabore à plusieurs revues littéraires, en France et à l'étranger. Bien sûr l'érotisme, bien sûr les zones érogènes, mais aussi la surprise, l'émerveillement devant le lobe, le nombril, la cheville ou l'épaule... Quelques pointes d'humour, pour parfumer l'éloge. La forme choisie ? Celle du sonnet, si propice à la concision, mais animée d'un souffle de liberté qui s'approprie les sens, tout autant que le sens. Un souffle qui permet de renouveler le genre initial, en associant ses contraintes à de nouvelles audaces, propres à notre époque.
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