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Après y avoir vécu un drame quand il était enfant, Colburn est de retour à Red Bluff, Mississippi. Il y trouve une ville qui se meurt en silence. Lorsque deux enfants disparaissent, les tensions alors sous-jacentes éclatent au grand jour, et la vallée s'embrase.
La prose lyrique de Michael Farris Smith est à l'image du kudzu, cette plante invasive qui s'accroche à tout ce qui se trouve sur son chemin et étouffe lentement Red Bluff : plus le lecteur avance dans le livre, plus il se sent enlacé, retenu, pris au piège. Jusqu'à un final sidérant.
Le titre de ce thriller donne déjà une indication, noire en sera l’énigme, noirs les personnages, noire l’intrigue. Mais « Blackwood » m’a également laissé dans les sombres méandres de l’incompréhension du sujet et de la charge affective que devait, qu’aurait dû apporter ce récit. D’autant qu’il me fût difficile d’accorder du crédit aux personnages sans profondeur, comme paralysés par la moiteur du Mississippi ; cependant « Michael Farris Smith » peut se targuer de donner une consistance dans l’ambiance de solitude, de pauvreté, de l’impéritie de la police ; bref les poncifs habituels.
Et pourtant dans la première partie, assez angoissante, par la vision de Colburn, jeune garçon, qui assiste à la pendaison de son père. Je m’attendais, au développement d’une enquête policière classique, mais il semble que non ; ce livre flirte plutôt avec le surnaturel. C’est pourquoi afin d’établir une atmosphère angoissante, l’auteur, va utiliser la métaphore d’une plante invasive : le kudzu, une liane envahissante dans la vallée mais de surcroit dans les esprits humains. Certes des crimes odieux furent commis, mais semblent la conséquence de la mort annoncée de Red Bluff ; une petite ville perdue et au bord de la désolation, et dont la seule préoccupation, de ses habitants, consiste à épier ses coreligionnaires.
Je reste déçu par le style d’écriture parfois énigmatique et de la difficulté de donner un tant soit peu d’empathie envers les différents protagonistes de ce thriller qui semblent inanimés et sans âme...Sans compter sur l’épilogue, qui laisse au lecteur le curieux sentiment d’incomplétude.
Long, le temps m'a paru long avec ce roman. Pourtant il fait moins de 300 pages.
Ce serait injuste de dire que je me suis profondément ennuyée mais je ne peux pas dire non plus avoir passé un super moment de lecture.
Cela avait pourtant bien commencé, j'ai lu les cent premières pages rapidement, presque d'une seule traite. C'était lent mais ça ne me dérangeait pas, les livres d'ambiance faisant partie des romans que je peux vraiment apprécier - et celui-ci en est clairement un, notamment avec la métaphore du kudzu, cette plante qui envahit à proprement parler tout sur son passage.
Mais ensuite, très vite, les choses se sont gâtées. Il ne se passe pas grand chose, pour ne pas dire rien, et le suspense, l'angoisse qu'on doit théoriquement ressentir crescendo, je l'attends encore pour ma part. Quant au final, "sidérant" selon la quatrième de couverture, je ne suis pas bien sûre de tout avoir compris au final.
L'écriture, poétique aussi d'après la quatrième de couv', ne m'a pas transcendée. Je ne l'ai pas trouvée mauvaise, je l'ai trouvée plate, sans relief particulier.
Les personnages ne m'ont pas paru sympathiques, même ceux que je pouvais apprécier au premier abord, finalement, non. Et j'ai trouvé aussi qu'ils manquaient singulièrement de profondeur, mais dans un livre de moins de 300 pages où il ne se passe rien, difficile de faire faire des choses intéressantes aux protagonistes.
Cependant, ce roman a également des qualités.
Comme je l'écrivais, nous nous trouvons dans un roman d'atmosphère, au coeur d'une petite ville poussiéreuse des Etats-Unis, là où tout le monde se connaît, où chacun sait ce qu'il se passe chez le voisin, où l'arrivée d'un étranger ne peut pas passer inaperçue, une petite bourgade américaine comme on les imagine bien. On n'est pas forcément chez les péquenots, mais presque. Et le tout est très réaliste, très bien décrit et retranscrit.
Puis, à des moments où on ne s'y attend pas forcément, l'auteur sait mettre un élément qui va rebooster la lecture. Ces fulgurances ne durent pas, dommage.
Cette lecture est donc en demi-teinte pour moi, je ne peux pas dire que j'ai détesté, tout comme je ne peux pas dire que j'ai aimé ou même seulement apprécié. Je l'ai fini sans difficulté mais j'étais surtout pressée de le terminer. Pas parce que je voulais connaître le fin mot de l'histoire mais parce que je voulais passer à autre chose. Et, il faut l'avouer, ce n'est pas bon signe.
Lu en juillet 2021
Blackwood est un livre aussi noir que long. Intrigant par le décor dans lequel nous plonge son auteur, Michaël Mike Farris ; il laisse le lecteur rêveur devant cette possible vie sous le Kudzu, cette plante envahissante qui recouvre tout, vallée et collines, maisons, chemins et qui permet une vie sous cette canopée où l’homme peut tailler des chemins à la machette et dégager des sources d’eau pure qui assure l’essentiel.
De rêveur le lecteur passera à dubitatif devant le trio hétéroclite qui se nomme famille mais qui n’en a aucun des attributs. Le père ne l’est pas par son comportement, la mère, soumise ne se remet pas de ses choix et le fiston est aussi avili qu’une larve et pourtant rusé comme un renard et économe comme l’écureuil. Est-il vraiment possible de vivre le nomadisme comme ils nous le présentent ?
Quant au personnage central, Colburn, il n’est pas en reste. Taillé par l’auteur à coups de couteaux à peindre, aux couleurs glauques qui se mélangent vite à des noirs de repli, du rouge colère et des gris qui évoquent la poussière de ces vieilles histoires qu’il remue pour tirer une vérité, la sienne, celle qui lui conviendra, ce personnage soutiendra le fond de la longue quête présente dans le livre, aidé, parfois malgré lui, par le sheriff, personnage désemparé, se pensant impuissant et pourtant tellement humain.
Un livre dépaysant. Un livre qui nous laisse entrevoir une Amérique profonde, pauvre, paumée, une Amérique dont on ne parle que peu hormis dans la littérature et pourtant une Amérique bien réelle.
Alors oui, peu d’actions dans ce roman mais quelle ambiance ! Michaël Farris Smith, plante un décor à l’humeurs sans autre pareille. Il vrille son lecteur au milieu de ce fatras et nous quitte quand il le souhaite, laissant au lecteur le soin de rassembler ses idées et de poser ce qu’il pense avoir compris. Du très beau travail.
J'ai découvert ce roman grâce à Net Galley et aux éditions Sonatines. Qu'ils soient vivement remerciés.
D’emblée, le décor de ce roman noir crée une ambiance particulière. Ce village américain isolé et décrépi est cerné par une plante monstrueuse : le kudzu envahit tout, recouvre sans état d’âme tout relief en sculptant un paysage d’une monotone verte inquiétante.
Il ne s’y passe rien, et le shérif est bien démuni, peu habitué à gérer d’autres affaires que des bagarres de comptoir, lorsqu’un épave ambulante tombe en panne sur la place du village. Ses occupants sont visiblement des marginaux. Ils s’établiront pourtant dans les environs, vivant de rapines et de mendicité.
Une autre personnage attire l’attention. Colburn, dont l’histoire tragique ouvre le roman, s’est installé vingt ans plus tôt dans un local désaffecté que la commune propose gratuitement à des artistes pour redonner un semblant de vie à l’endroit.
Tout est en place pour que survienne une série de drames.
Les personnages au passé lourd, l’ambiance particulière au sein de cet envahissement végétal, l’isolement : on imagine sans peine un film tiré d’une telle histoire avec pour musique de fond un mix de Bagdad café et Il était une fois dans l’ouest.
Excellent roman, à la fois pour l’ambiance angoissante et les personnages dont la part de mystère se lève peu à peu. Un beau talent de conteur.
Blackwood de Michael Farris Smith
traduit par Fabrice Pointeau
Encore une fois, me voilà bluffée par le talent de conteur de Michael Farris Smith et sa capacité à nous immerger dans un univers sombre et oppressant.
Un homme, une femme et un garçon débarquent dans une Cadillac pourrie à Red Bluff. Le shérif du comté, Myer, les remarque et leur propose de les aider à réparer leur Cadillac mais ils refusent.
Ils vont rester sur place sans révéler leur identité mais vont venir intriguer ce comté où la vie de chérif est de tout repos et sans grande sollicitation.
A la même période, Colburn revient dans la ville. C’est un enfant du coin qui est connu car son père s’est suicidé alors qu’il était adolescent et c’est lui qui l’a retrouvé. Colburn est un personnage tourmenté par son passé, ses parents et cherche les réponses aux rejets de son père à son égard.
Le sympathique chérif va voir le calme de son territoire être remis en cause, surtout quand des gens se mettent à disparaître.
L’histoire avance lentement, tout est installé progressivement, les personnages, leur histoire, leur vie, leurs blessures. Tout est maitrisé.
On est un peu guide à l'aveugle, je me suis parfois demandée où j'allais mais j’étais captivée par la subtilité avec laquelle Michael Farris Smith plante le décor, l'ambiance électrique et pesante dans laquelle il enferme progressivement le lecteur. C’est hypnotisant.
On est comme dans un huis clos avec ces personnages.
Ils sont aussi maîtrisés que l’environnement dans lequel ils évoluent. Ils sont sombres, sans identité, blessés, inquiétants. Ici l’auteur s’attaque à la paternité, les pères sont violents, absents ou indifférents, en colère.
L’auteur resserre la pression autour du lecteur. En y ajoutant une touche de mysticisme, il le rend encore plus angoissant.
Un roman noir captivant et oppressant très réussi.
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