"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Vous ne parvenez plus à détacher vos yeux de ces images diffusées en boucle sur toutes les chaînes de télévision, celles d'un bâtiment en ruine au-dessus duquel s'élève un long panache de fumée noire, ni de ces quatre caractères chinois en bas de l'écran, kong bù xí ji, « attentat terroriste »... Un Boeing 737 vient de s'écraser sur l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Pékin.
Tel est le point de départ de Blackstone, un thriller paranoïaque sur fond de conflit entre deux superpuissances, les États-Unis et la République populaire de Chine.
Confrontés au risque d'une nouvelle guerre froide, l'officier de la CIA Malone, l'agent spécial du FBI Rodriguez, la directrice du Service national clandestin Sanders et la sénatrice McGovern sont entraînés dans le tourbillon de l'Histoire en quête d'une vérité qui se dérobe sans cesse.
Techno-thriller géopolitique, Blackstone est un roman noir. Très noir.
Lorsque j’ai décidé d’écrire des chroniques sur NigraFolia, c’était notamment pour mettre des thrillers d’exception en avant. On en lit des bons, des moins bons, et de temps à autre, il y a un bouquin qui sort du lot.
Pour le pitch, je vous laisse vous reporter à la 4ème de couv’.
Fait est qu’avec Black$tone, on touche du doigt, des yeux, ce qui se fait de très bon. Je l’ai déjà écrit, s’immerger dans un thriller n’a rien d’innocent. C’est accepter de se faire bousculer dans ses habitudes et adorer cela. A première vue, Black$tone pourrait ressembler à du Clancy ou du Grisham en français. Mais ce serait trop simple. C’est bien plus qu’un roman d’espionnage.
Un avion s’écrase sur l’ambassade US à Pékin et Guillaume Richez jette avec brio des relents de thriller géo-politique, sur fond de conflit entre les États-Unis d’Obama et de Trump et la République populaire de Chine. C’est foutrement documenté, tant culturellement que politiquement. L’ambiance de crise mondiale, le prisme à travers lequel occidentaux et asiatiques se jugent, s’apprécient ou non, est savamment dosé. La construction, rehaussée par une maitrise du style forge une véritable tension. Guillaume se joue du lecteur en le soumettant à l’art du climax. On expose les personnages, on les confronte et ensuite seulement au point culminant, on permet au lecteur de résoudre le noeud gordien. C’est l’apogée de la peur. C’est cinématographique au possible. Et ici, cela fonctionne vraiment.
Tout cela fait froid dans le dos. Voilà pour l’authenticité.
Mais ce serait trop simple d’en rester là. Le talent de Guillaume réside également dans le fait de construire un excellent page-turner pour tenir en haleine le lecteur. Pour se faire, il entrechoque plusieurs histoires, avec brio, pour n’en faire qu’une. Car c’est là que Black$tone dévoile sa force.
Une enquête sur un épouvantable tueur en série, menée par des policiers chinois et américains qui se soupçonnent et se manipulent. Une guerre qui approche en mer de Chine. Une manipulation autour du bureau ovale. Cela fourmille de personnages troubles. Personne n’est innocent. Assassins, psychopathes, manipulateurs. Le lecteur saute d’un chapitre à l’autre, se fait bousculer par de nombreux cliff-hangers.
Les personnages sont minutieusement établis. Influenceurs ou victimes, ils portent tous une longue liste de péchés et d’accidents de la vie. La rédemption serait trop facile. Certains sont appelés à mourir, d’autres simplement à disparaitre. Tous ne sont que de passage dans ce monde complexe et terrible. Nombreux sont ceux qui portent un masque aux yeux du lecteur. Aucun ne semble être véritablement ce qu’il donne à voir au premier regard. Je vous l’ai dit, c’est diabolique. Tous, qu’il s’agisse de Malone, l’officier de la CIA aux identités multiples, de Rodriguez l’agent spécial du FBI, profileuse et alcoolique, des guerriers du SEAL, de Sanders, la directrice du Service national clandestin et de la sénatrice McGovern, sans oublier le Major Bennet, ou l’incroyable Wade, tous renforcent ce thriller. Chaque présence s’insinue dans le puzzle. Black$tone se gave de tension et de peur, c’est riche en rebondissements. Le lecteur cherche la vérité quand l’écrivain tient les codes dans sa main. Espionnage, technologie, psychologie, Richez nous ballade dans les tourments de notre monde. On y prend un plaisir colossal.
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En conclusion, Black$tone est assurément un des thrillers de l’été pour ne pas dire de l’année.
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