Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
Au fin fond de l'Amérique profonde, trois voix alternent pour créer une symphonie littéraire et un suspense d'une rare efficacité. Un orphelin latino de treize ans, Rody, condamné à perpétuité sans aucune possibilité de liberté conditionnelle pour triple meurtre, qui ne manque ni d'humour ni d'intelligence, subjugue son avocate, commise d'office, grande bourgeoise irano-américaine qui, pour des raisons familiales, s'est vouée à la défense des démunis. Après la condamnation de Rody, elle lui rend visite et lui propose d'enregistrer son histoire.
Dans un tête-à-tête dominical et intense avec son avocate, durant 14 ans, Rody raconte son intimité avec Big Daddy, grand pervers criminel qui avait fait de lui «son fiston ». Argent, drogue, sexe, racisme réciproque et loi de la haine : le gamin est initié par un maître qui lui transmet sa « philosophie » de la vie et par une bande qui la lui fait mettre en pratique. L'avocate tente tout pour obtenir sa grâce. « Rody's case », le cas de Rody, se médiatise, devient un enjeu de la campagne politique du gouverneur. Consentira-t-il à le relaxer ?
Qui est Big Daddy ? Qui est en vérité Rody ? Que cache-t-il ? Pourquoi a-t-il tué trois hommes ? Blancs, noirs, latinos, obèses, putes, pédés : tout le monde y passe... mais rien ne se passe comme on peut l'imaginer. A chaque chapitre une surprise, un suspense, un retournement...
Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
Un roman choisi pour son auteur, sans rien connaître de l'histoire !
Je ne pouvais pas passer à côté d'un auteur qui me permettrait de cocher la case 'Azerbaïdjan' dans le challenge Globe trotter !
Et je suis tombée sur un roman nord-américain !
L'héroïne est la fille d'une iranienne et d'un américain, dont l'enfance a été marquée par un double drame : l'accident mortel de son frère, fauché sous ses yeux par une voiture qui voulait éviter un chien et le suicide de sa mère le jour de son dixième anniversaire.
Elle a grandi dans des internats, ne voyant que rarement son père dont elle a suivi les traces devenant avocate, mais pénaliste, et refusant de le rejoindre dans son cabinet d'affaires !
Quadragénaire, divorcée, elle a décidé de devenir libraire.
Dans une première partie où je me suis un peu perdue, on la voit croiser la route d'un serial killer, qui la laisse tranquille puis s'intéresser au sort de Rudy, un gamin meurtrier.
Ils écrivent tous deux leurs histoires, deux récits de vie qui s'entrecroisent ; Tout jeune, Rudy a été recueilli par Big Daddy, voyou notoire qui s'est chargé de son éducation.
Apprentissage du tir sur cibles vivantes et humaines, assassinats en tous genres, jusqu'à ce jour où, à 13 ans Rudy a été arrêté, arme à la main, 5 cadavres autour de lui !
Un roman à l'écriture sèche et factuelle qui peine à donner de l'empathie envers les personnages. Exposé de faits, parfois horribles, mais sans qu'aucun affect ne transpire du récit, qui traîne en longueur jusqu'à la dernière partie.
Rudy sorti de prison, va vivre en accéléré et le rythme de la narration aura là de la peine à suivre le rythme trépidant de ses traversées des Etats-Unis ...
Un dernier chapitre étonnant clôture ce roman d'une excellente manière.
Bred, un roman qui ne mérite le détour que pour son dernier quart, mais quel quart !
Une histoire extrêmement bien ficelée qui nous plonge immédiatement dans un univers glauque, violent, impitoyable mais terriblement vraisemblable. Ce livre illustre le pouvoir de la Littérature qui est capable de rendre réel ce qui relève de la fiction. Je ne suis pas sorti indemne de cette lecture qui m'a laissé un sentiment de malaise face aux nombreux retournements de situation. L'avertissement "âmes sensibles s'abstenir" prend ici tout son sens !
Une avocate, qui sort du confort et de l'aisance de son milieu pour défendre les démunis et les voyous, n'a pu éviter à Rody, auteur d'un triple meurtre à 13 ans, l'emprisonnement à perpétuité. Culpabilisée, mais aussi intriguée, elle voudrait en savoir plus sur lui, l'aider, et, qui sait, peut-être parvenir à le sauver. Elle lui rend visite dans sa prison et débute alors entre eux une relation atypique et singulière, une relation qui durera quatorze années.
Chacun raconte son histoire. Ces récits s'entrecroisent, par de multiples liens non détectables au prime abord, entre deux êtres que tout apparemment sépare.
C'est un roman très mouvementé, avec des rebondissements successifs, jusqu'à la dernière ligne. Il nous confronte à la violence, au meurtre, aux pulsions les plus sombres, à la perversité, jusqu'à certains passages qui révulsent. Ambiance de thriller, suspens psychologique, plongée dans les eaux troubles de la psyché humaine, tout se mêle dans cette histoire complexe et surprenante.
Big Dady, c’est l’archétype de l’homme qu’on souhaite ne jamais rencontrer. Pourtant, lorsqu’il se prend d’amitié pour un adolescent d’origine latino, c’est pour Rody comme un rêve. Rodrigues est un enfant paumé des rues et des quartiers pauvres de l’Amérique profonde, celle des malfrats et de la drogue, des petits boulots et de la prostitution, des obèses et des tueurs en série.
Condamné pour un triple meurtre Rody vient d’être emprisonné à vie sans aucun espoir de remise de peine. Son avocate vient le retrouver chaque semaine sans faillir pendant quatorze ans. Elle va progressivement l’éduquer, puis obtenir des confidences qui auraient pu faire changer l’issue de son procès. Enfin et surtout, elle va éprouver des sentiments très singuliers pour cet adolescent, elle qui se sent certainement protégée de toutes conséquences préjudiciable à son équilibre par la réclusion définitive de Rody. Les chapitres alternent la vision de l’adolescent, la vie de Big Dady, puis celle de son avocate.
L’auteur aborde le difficile thème des condamnés à la réclusion à perpétuité sans aucun espoir de liberté conditionnelle, peine définitive et irrémédiable comme seuls les états Unis sont capable d’en prononcer, y compris pour de jeunes adolescents. Peut-être aussi l’inquiétant équilibre qui se crée entre un détenu et son visiteur de prison, en abordant les liens subtils et occasionnellement risqués qui se tissent alors. C’est sombre, violent, attachant, singulier, très surprenant même et l’issue est également tout à fait inattendue. Je découvre Chahdrott Djavann et j’ai l’impression qu’elle sort ici de son genre habituel. Son écriture est prenante et malgré le fait qu’il soit aussi violent je n’avais aucune envie de lâcher ce roman inclassable. Big Dady alterne entre thriller, roman intimiste et roman noir avec une grande subtilité.
Il y a du polar dans ce "Big Daddy". Et plutôt du bon. Tout en étant pas vraiment un polar. Une avocate blindée va défendre un gamin meurtrier et le suivre au parloir pendant dix ans jusqu'à faire réviser l'affaire et le faire libérer. Une sombre affaire d'une sombre partie des Etats-unis que l'on ne situe même pas tant tout cela est glauque et violent. Le récit alterne entre les déclarations du gamin sur son enfance et sa prise en main par Big Daddy, parrain local et sanguinaire et l'analyse de l'avocate qui en dit autant sur l'affaire que sur elle-même jusqu'à un dénouement digne de David Fincher.
Haletant et surprenant.
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