80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Maintenant, à l'heure où j'écris ces dernières lignes, mes yeux se tournent involontairement vers ce coeur illimité de l'Asie sur lequel se déroule le tracé de mes courses errantes.C'est là, au plus profond du calme hiver de Sibérie, que je fus soudain emporté dans le tourbillon de révolution qui faisait rage sur toute la surface de la Russie, semant dans ce pays riche et paisible la vengeance, la haine, le meurtre et toutes sortes de crimes que ne punit pas la loi. Nul ne pouvait prévoir l'heure qui devait marquer son destin. Tout le monde vivait au jour le jour, quittaient leurs maisons sans savoir s'ils pourraient y rentrer ou bien s'ils ne seraient pas saisis dans la rue et jetés dans les geôles du comité révolutionnaire, parodie de justice, plus terrible et plus sanguinaire que celle de l'Inquisition. Bien qu'étrangers en ce pays bouleversé, nous n'étions pas nous-mêmes à l'abri de ces persécutions.Un matin alors que j'étais allé faire une visite à un ami, je fus informé tout à coup que vingt soldats de l'armée Rouge avaient cerné ma maison pour m'arrêter et qu'il me fallait fuir. Aussitôt j'empruntai un vieux costume de chasse à mon ami, pris quelque argent et m'échappai en toute hâte, à pied, par les petites rues de la ville. J'atteignis bientôt la grand-route et engageai les services d'un paysan qui, en quatre heures, m'avait transporté à trente kilomètres et déposé au milieu d'une région très boisée. Je m'enfonçai au coeur de la forêt jusqu'à une cabane abandonnée, à moitié brûlée. Dès ce jour je menai l'existence du trappeur, mais je ne pensais pas, à ce moment, qu'il me faudrait si longtemps jouer ce rôle.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", suggère Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année