"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Élisabeth Báthory est plus connue sous le nom de "comtesse sanglante". Sa légende a circulé par-delà les frontières et les époques.
Entre peur et fascination érotique.
Hongrie, 1611. La comtesse fait face à de terribles accusations.
Elle aurait torturé et tué des centaines de jeunes femmes vierges. Pour s'assurer une éternelle jeunesse !
Et si cette image avait été injustement forgée par l'histoire ?Si elle était le résultat d'un complot qui n'avait eu pour but que de l'écarter de son pouvoir ? Élisabeth Báthory, vampire, tueuse en série ou juste "une sorcière comme les autres" ?
Anne-Perrine Couët s'empare de l'histoire de cette comtesse qui a inspiré plusieurs légendes qui lui vaudront les surnoms de comtesse sanglante ou comtesse Dracula. Forcément un bon sujet de livre. Depuis longtemps, il a été prouvé que les accusations n'étaient pas avérées et qu'elles auraient pu être menées par un pasteur. Élisabeth Báthory était une femme intelligente, instruite, parlant couramment plusieurs langues, libre, ce qui devait déplaire en haut lieu. Anne-Perrine Couët se base sur cette version pour écrire son scénario.
Elle dessine aussi, et c'est somptueux. Ses dessins en blanc, noir et beige sont précis, se jouent des cases traditionnelles, ils sont à l'image de celle qu'ils représentent, libres. Beaucoup d'inventivité comme lorsqu'un personnage témoigne et que ce témoignage est dessiné comme un conte avec de petits personnages, animaux et environnements aux proportions irréelles ou les ombres chinoises noires sur fond blanc ou blanches sur fond noir. Bref, l'album est très beau, très bien documenté. Mon seul tort : l'avoir lu en version numérique, ce qui ne m'a point permis d'en profiter autant qu'en papier.
- Ouvrage lu dans le cadre du Prix Orange de la bande dessinée 2023 -
Élisabeth Bathory surnommée la « comtesse sanglante » a été accusée d'avoir tué des centaines de jeunes filles vierges pour se baigner dans leur sang et ainsi s'assurer la jeunesse éternelle. A travers, cette bande dessinée, l'auteure revient sur cette légende et essaie de démêler le fantasme de la réalité. Elle dresse le portrait d'une femme au caractère bien trempé, issue d'une famille puissante, érudite et indépendante, s'intéressant à l'herboristerie. La comtesse était dérangeante car elle ne correspondait pas à ce que l'on attendait d'une femme à la fin du 16ème siècle.
Suite au décès de son mari et dans un contexte de tensions entre l’Empire austro-hongrois, l’Empire ottoman et la Transylvanie et alors que la comtesse possède beaucoup de pouvoir et de nombreux biens, elle est arrêtée et emprisonnée pour avoir torturé et tué des jeunes filles. A la suite de son arrestation, s'ouvre le procès de ses serviteurs qui auraient participé aux crimes. Ces derniers sont torturés afin qu'ils fournissent de faux témoignages incriminant la comtesse Bathory.
J'ai aimé que l'auteure développe son scénario autour de la rumeur et sur les savoir-faire des guérisseuses. Les illustrations crayonnées sont fines et délicates. J'ai apprécié les dessins d'ornements qui font penser aux enluminures sur certaines pages. La colorisation est très intéressante, les teintes dorées/ ocres rappellent le passé/ les temps anciens mais aussi la richesse et les bijoux.
La bande-dessinée d'Anne-Perrine Couët est très documentée. Le travail de recherche est considérable afin de retranscrire avec exactitude le contexte géopolitique de l'époque. Je ne m'attendais pas à apprécier autant cette lecture, ce fut une belle surprise. Je ne connaissais pas Élisabeth Bathory et j'ai été étonnée de découvrir la pléthore de films, livres, chansons et articles qui abordent son histoire. L'auteure prend le contre-pied de la plupart de ces sources la présentant comme une tueuse cruelle et sanguinaire afin d'interroger les mécanismes de la rumeur.
« Bathory, la comtesse maudite » est un ouvrage passionnant même pour les lecteurs qui ne sont pas adeptes de récits historiques.
Tout le monde connaît le comte Dracula, Vlad Dracul, popularisé par Bram Stoker, le plus célèbre des vampires de Transylvanie.
La comtesse Bathory est une lointaine cousine de Vlad, bercée au XXIIeme siècle, au tréfonds des Carpates. Personnage ayant existé, on l'accuse des pires vilenies, elle aurait torturé des centaines de jeunes vierges, se serait abreuvé de leur sang, dans le but de s'assurer une jeunesse éternelle. L'histoire à été conté, encore récemment dans le film Comtesse, de Julie Delpy.
Du moins le croyais je... Autant de malveillance pourrait s'avérer finalement un peu fumeux.
Personne n'aurait jamais été vraiment témoin de quoi que ce soit, hormis de rumeurs et de racontards désobligeants. Pouvoir écarter la comtesse du pouvoir, une fois son mari disparu, arrangeait de nombreux seigneurs, qui n'auraient pas lésiné sur les détails sordides dans une campagne de dénigrement ultime.
La comtesse terminera ses jours en prison, en compagnie de ses servantes, "une sorcière comme les autres"...
Vrai, Faux ? Chacun se fera son idée, et probablement on ne le saura jamais assurément.
Le récit est plutôt intéressant, et plaide l'innocence de la Comtesse. Les fake news ne datent pas d'hier, alors pourquoi pas...
N'ayant pas pris de réel plaisir à la lecture, je reste cependant réservé sur l'album qui reste très froid.
Les choix graphiques (monochrome dans les beiges avec des personnages, animaux, carrosses, château, etc. ... qui peuvent être sans couleur (laissés en noir & blanc) sont à la fois esthétiquement percutants et particulièrement efficaces pour :
- nous faire remonter le temps (comme sur du papier jauni ; et même, pourquoi pas, du parchemin) entre la fin du XVI ème et le début du XVII ème siècle ;
- et pour nous emporter dans une Hongrie encore moyenâgeuse avec le procès d'Elisabeth Bàthory qui va être truffé de témoignages au mieux ineptes et plus souvent mensongés.
Elisabeth est une femme dont le tort est de s'être ouverte à l'herboristerie, d'avoir cherché à rendre service en utilisant son récent savoir pour aider les gens, d'avoir été aussi une femme libre et permis à d'autres femmes d'être, elles aussi, un peu plus libre dans leur tête et dans leur corps.
Il ne faut pas beaucoup attendre, surtout lorsque son mari décède, et malgré le fait (ou à cause du fait) qu'elle soit comtesse avec un bel héritage pour que des appétits de certains (hommes de pouvoir) s'aiguisent et fassent tout pour faire qualifier la comtesse de sorcière (des temps anciens ; ... en avance sur son temps).
Un bel ouvrage qui peut se lire avec plusieurs regards : historique, féministe, manipulation de la justice, ...
Ps : A noter pour les curieux des annexes qui redonnent des repères historiques et chronologiques
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