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Bataillons noirs nous plonge dans l'ambiance coloniale du Soudan français de 1895, cette zone du Sahel où l'armée française paye, aujourd'hui encore, de la vie de ses soldats sa lutte contre le terrorisme.
On y découvre une colonne légère de militaires français et indigènes piégée par l'ennemi - Modi Touré, fils de Samory et ses sofas, musulmans esclavagistes qui sèment la terreur parmi les paysans, les tribus nomades et les tirailleurs - dans le village ravagé de Diamé. Les villageois ont trouvé refuge dans la montagne, conduits par la femme du chef.
Celle-ci tremble pour ses fils : Serpent gris envoyé demander de l'aide aux Français, Serpent Noir, engagé comme tirailleur, Serpent Blanc sacrifié et Serpent Jaune traître par amour. Chacun jouera sa partition en attendant les secours.
Nulle idéalisation de l'armée dans ce roman d'aventures paru sous forme de feuilleton en 1941. Les officiers souffrent : manque de reconnaissance, d'expérience pour certains, privations, fièvre... Isolés, ils combattent autant l'ennemi invisible que leurs propres fantômes. Les soldats indigènes, à leurs côtés, sont un soutien véritable.
En éclaireur, Bataillons noirs fait écho à Frère d'âme de David Diop. Joseph Peyré y devance le devoir de reconnaissance revendiqué ces dernières années et insiste, bien avant l'heure, sur le travail de mémoire et de gratitude réciproque, entre la France et l'ancien Soudan.
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