"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
De l'inattendu à chaque page, des allusions riches et cocasses, des trouvailles de langage en rafales. La réapparition d'une foule de personnages déjà rencontrés, qui se nuancent, se font plus complexes. Un hôtel aux étages numérotés suivant le système (« Dewey » !) en usage dans les bibliothèques : le deuxième dédié aux religions - avec rabin ronchon à la chambre 295 -, le quatrième aux langues, le septième aux arts, etc. Quelques jolis passages à typographie en miroir (ouf ! ça, ce n'est pas pour le traducteur, c'est pour la Fabrication) et surtout, surtout la lancinante question « Qui est digne confiance ? », doublée de cette remarque troublante qu'être relativement innocent ne signifie pas qu'on est sans reproche - et encore moins qu'on le sera toujoursoe
De l'arrière du taxi dans lequel nous les avions laissés, conduit par une femme dont ils ne savent que le nom - Kit Snicket -, nos trois héros reconnaissent leur ville natale. Mais déjà, au détour d'un bosquet, l'Hôtel Dénouement apparaît, se mirant dans un étang. (Un peu tôt pour un dénouement, nous ne sommes qu'au tome 12 - mais a-t-on déjà vu Snicket faire comme tout le monde ? Le vrai dénouement pourrait bien avoir lieu ailleurs.) Très vite, Kit Snicket - « enceinte et en détresse » - va quitter les trois enfants pour une mission de son cru, non sans avoir les chargés de leur mission à eux : jouer les grooms dans l'hôtel et, dûment déguisés, laisser traîner les oreilles. Dans deux jours, en effet, a lieu un grand rendez-vous VDC ; or des ennemis risquent fort de s'infiltrer. Il faudrait alors lancer un signal d'alarme afin de prévenir les volontaires, les vrais, que le dernier lieu sûr n'est plus sûr. Dans le même temps, il va de soi, il faut aussi garder l'oeil ouvert, en quête de ce fameux sucrier. Mission ultra-délicate, donc, dans un hôtel noir de monde où tout est diaboliquement ambigu et dans lequel on ne sait jamais à qui on a affaire - et surtout pas face aux deux gérants, Frank et Ernest, vrais jumeaux indifférenciables dont chacun appartient à l'un des bords adverses. Ce qui donne des phrases du genre : « Oui, dit Frank, ou peut-être Ernest. ») Bref, épisode inrésumable, au cours duquel les trois enfants vont en permanence s'interroger, non seulement sur leurs vis-à-vis, mais encore sur leurs propres actes. À qui se fier ? La seule personne digne de foi se révélera être le frère triplé de Frank et Ernest, Dewey Dénouement très vite victime d'un funeste accident. S'ensuit un procès de flagrant délit qui tient à la fois de Kafka et de Carroll, face à un tribunal tellement absurde que nos trois héros vont finir par fuir AVEC le comte Olaf, dans le même bateau que lui, non sans avoir lancé un signal de fumée dépassant de très loin ce qu'ils auraient souhaité.
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