"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Gaia vit « de longs jours emplis d'ennui » dans une petite vallée de Vénétie. Il lui reste un dernier examen avant de décrocher son diplôme de langues eurasiatiques. En attendant, elle enchaîne les boulots précaires et humiliants, opératrice dans un call center ou serveuse.
Gaia voudrait faire le tour du monde, tout droit d'est à ouest, le couper en deux pour voir si elle peut trouver à l'intérieur ce dont elle aurait désespérément besoin. Mais faute de moyens elle commence par rejoindre Venise. Entre-temps, son père tombe malade, la ville des Doges n'est plus ce qu'elle était, les amis sont partis, seuls demeurent les touristes.
Pour obtenir ses réponses, Gaia devra d'abord comprendre quelles sont les bonnes questions.
Dans ce premier roman au ton léger, plein d'humour, aux tournures taquines, Ginevra Lamberti décrit la génération de l'Italie post-berlusconienne, celle qui tente de s'inventer un avenir façon course au trésor, où la précarité existentielle l'emporte parfois sur les difficultés matérielles.
Traduction de Pierre Bisiou et Irène Rondanini.
j’ai tout de suite craqué pour le titre. C’est un premier roman alors je ne connaissais pas l’autrice, je sais juste que c’est une jeune italienne.
Ne pensez pas lire un roman à tendance développement personnel comme on en voit en ce moment et comme pourrait le suggérer le titre.
Il y a des livres qui vous séduisent dès les premières lignes… « Aujourd’hui je me suis levée, j’ai ouvert la porte de chez moi et je suis sortie dehors, dans la vallée où je vis. » Je ne sais pas pourquoi mais j’ai ouvert la porte avec elle… Des variantes de cette phrase vont revenir… En ouvrant une porte il y a tant de possibilités va-t-elle rester sur le seuil ou aller plus loin? Quelqu’un va-t-il entrer ou sortir ? va-t-elle à la rencontre de l’autre ou l’autre viendra t-il à elle ?
La narratrice, Gaïa est une jeune femme qui finit sa thèse et qui veut rentrer dans la vie active. Mais elle porte un regard sur sa vie et la vie en général, assez particulier et pas très tendre.
J’ai tout de suite accroché à l’humour qui se dégage de sa façon de raconter. Elle ne le fait intentionnellement, mais son côté hypocondriaque et sa vision décalée du monde apparaissent presque caricaturaux. Elle parle sérieusement, elle y croit (quoique le doute persiste). Le lecteur se retrouve à sourire de choses qui sont plutôt tristes. Elle a un côté asocial ce qui donne des rencontres avec des gens aussi « barrés » quelle.
Gaïa met dans sa façon de raconter les choses une certaine distance. Par exemple, elle utilise les termes « géniteur et génitrice » pour « père et mère ». On découvre une jeune femme actuelle qui doit retourner vivre chez sa mère pour des raisons économiques. Elle étudiait à Venise et se retrouve au fond d’une vallée qu’elle nous présente presque comme le fond d’un puits.
On rit, alors qu’elle nous raconte ses crises d’angoisse en pleine nuit. Elle fait du chantage affectif pour qu’elle l’accompagne aux Urgences… elle pourrait avoir une carte de fidélité. Elle repart parfois plusieurs heures plus tard avec un médicament qui lui fait voir de drôles de choses… On découvre la détresse humaine mais s’en s’y attarder. Gaïa a une famille assez perturbée et elle n’est que la continuité de ces faiblesses psychiatriques.
Gaïa nous présente Venise hors circuits touristiques. C’est l’Italie contemporaine loin des clichés. Elle nous parle de la jeunesse qui étudie n’importe quoi pour avoir l’impression de faire quelque chose.
On va ensuite la suivre dans son parcours professionnel du télé marketing dans les zones industrielles. Elle nous raconte les manipulations au sein de ces entreprises très hiérarchisées, comment on frôle l’arnaque pour un salaire de misère. Précarisation de la jeunesse.
Ce roman aborde les thèmes de l’évolution psychologique au sein d’une famille fragilisée, au bord de la rupture. On pourrait généraliser cela à la société.
Gaïa enfant avec des parents déjà avec des soucis psychologiques, Gaïa étudiante cherchant sa place et sa voie, Gaïa jeune femme n’attirant que des jeunes gens perturbés comme elle, Gaïa qui a une grand-mère que est morte après une phase de sénilité. Son père qui depuis longtemps fait des séjours en « maison de repos », complètement irresponsable…
Je vous disais que le côté autodérision et ironie nous faisait sourire, voire rire d’une rire nerveux, mais petit à petit une certaine gravité s’installe est on finit bouleversé par les événements. C’est un peu comme si au fur et à mesure on s’imprégnait de cette ambiance délétère.
« Avant tout, se poser les bonnes questions » c’est aussi grandir, devenir adulte et faire ses propres choix pour sortir du marasme psychologique et économique.
On sent qu’un pas est fait entre le début et la fin de ce roman. Il y a de l’espoir. Certaines scènes m’ont bien marquée.
Les rentrées littéraires se suivent et se ressemblent. Enfin, au niveau du nombre d'ouvrages publiés surtout. Car dans cet exercice fou qui consiste à sortir du lot finalement, certains ouvrages remplissent la fonction de "vilain petit canard".
Oui c'est comme ça que je surnommerai ce roman, court mais un peu fou-fou !
Il dérange forcément son lectorat car il appuie sur des sujets qui sont des quasi tabous : la précarité de l'emploi (comment ça mademoiselle, ça n'existe pas voyons...si les jeunes n'y arrivent pas c'est qu'ils ne veulent tout simplement pas bosser), les relations pro (comment ça mademoiselle je n'ai pas le droit d'user et abuser de mon pouvoir hiérarchique pour vous en faire voir un peu de toutes les couleurs ?...), les relations familiales inexistantes (comment ça mademoiselle, vos parents ne vous ont pas donnés d'amour ?), et la parano / hyocondriatique (comment ça mademoiselle, vous pensez faire un infarctus à 30 ans...vous êtes complètement parano !)
Ce roman m'a dérangée... je remplis quelques critères que l'auteure nous présente et forcément le livre a fait effet de miroir parfois...
Par contre autant vous le dire tout de suite, je n'ai pas du tout accroché avec la famille de notre héroïne...je crois que le fait qu'elle nomme ses parents "géniteur et génitrice" a tout de suite brisé un lien entre eux et moi...
Mais à côté de cette famille, j'ai trouvé plutôt sympa les moments au travail, j'ai rigolé avec les infarctus. Attention pas de moquerie ! Juste que ça me fait sourire d'imaginer aller aux urgences minimum 1 fois par semaine vu le contexte actuel (soit dit en passant si je ramène le temps attendu aux urgences à ma vitesse de lecture je pense que ma PAL pourrait fondre comme neige au soleil mais ce n'est pas le sujet !).
Ce roman est comme la vitamine C qu'on prend en plein hiver pour affronter les saletés de microbes qui traînent : une bouffée d'oxygène. C'est un livre pour lequel je pensais ne pas accrocher énormément mais il reste un bon souvenir de lecture et une jolie découverte d'auteure parmi les auteurs "plus" connus de la rentrée littéraire.
Je trouve vraiment que ma génération a quelque chose de magique, de singulier...les auteurs sortent des sentiers battus pour nous offrir de nouvelles perspectives sans se soucier tellement si tout le monde suivra et j'adore ça !
"Gaia est Gaia. Gaia habite une sublime vallée italienne où les vieilles femmes persécutent les limaces. Puis Gaia rejoint Venise où les petits chefs des centres d'appels persécutent les étudiantes en langues rares dans son genre. Gaia a un père facétieux quoique fragile. Gaia a une mère patiente mais pas que. Gaia aime les chats et vit en colocation. Gaia n'est peut-être pas hypocondriaque mais est certaine plusieurs fois par semaine d'être victime d'un infarctus, notamment. En somme, Gaia c'est toi ou si ce n'est toi c'est donc ton frère, ta sœur, ta fille ou ta voisine, cette personne humaine magnifique, drôle et d'une énergie rare, cette délicieuse joie." (4ème de couverture)
J'ai retranscrit à dessein cette quatrième de couverture, car une fois n'est pas coutume, elle résume plutôt que le fond, la forme de ce texte. Mal fichu (j'ai du mal avec l'ultime phrase, et avec les autres aussi) et se voulant léger et drôle et ne m'apparaissant que léger. Le problème avec l'humour c'est qu'il doit être partagé, et là, je n'adhère pas. Ginevra Lamberti use et abuse des répétitions, comme dans le résumé avec le prénom de son héroïne. C'est bien lorsque ça fonctionne et surtout que ça ne dure pas, le problème étant que ça dure dans ce roman. Long et bavard en plus d'être mal ficelé, ce bouquin n'est pas une réussite, si j'ajoute que les personnages sont survolés, pas travaillés en profondeur, vous aurez une idée plus précise de la vacuité du texte.
Alors là ! Difficile d’exprimer mon ressenti.
Gaia, jeune étudiante, trouve ses premiers emplois.
D’une vallée italienne jusqu’à Venise, elle nous fait partager son ressenti et ses expériences.
La plupart des chapitres, commencent par « Aujourd’hui, je me suis levée, j’ai……. »
De nombreuses parenthèses pour dire « Je vous en parlerai plus tard » ou « Comme je l’ai déjà dit »
Tout ça pourrait être assez sympathique, si, entre autre, elle nommait ses parents autrement que « mon géniteur » ou « ma génitrice ». Parents bien particuliers d’ailleurs, surtout le père.
Bref, une impression de tourner en rond, de revenir toujours à la même chose, à la manière d’un autiste.
Quant à sa vie sociale et professionnelle, j’ai trouvé cela confus, bizarre, peu clair.
Le style est étrange lui aussi, peu fouillé, peu agréable.
J’ai eu du mal à terminer le livre
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