Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Marié à une jolie rousse, père d'une petite fille, Albert vit paisiblement au bout du RER parisien. Un jour qu'il traîne au lit avec sa femme, il laisse le téléphone sonner. Le répondeur se déclenche : sa mère est morte.
Albert décide de faire le point et s'enferme seul avec l'urne maternelle dans la propriété familiale de Mayenne, une grande maison cerclée de plusieurs hectares de bois. Une idée l'obsède : trouver une chanson pour la cérémonie funèbre - une chanson qui dira à tous, et mieux que n'importe quel discours, qui était cette femme sensible et indépendante.
Mais une nuit, il est réveillé par des bruits étranges. Dans l'aile ancienne du bâtiment, les murs chantent. Les échos font revenir le passé. Et puis, il y a cette légende familiale qui dit qu'un ermite erre dans la forêt. Commence alors la lente remontée des souvenirs, et avec elle, celle des secrets d'une mère que seul un fils pouvait entendre.
Enlacé par la sensibilité du deuil, Albert va rejoindre la demeure familiale entourée par la forêt. Commencera alors un voyage hypnotique au pays des souvenirs, des mythes et des secrets dans lequel les éléments et la nature prennent toute la place.
Ce récit, truffé d’hallucinations poétiques, met la forêt au centre de tout. Albert n’est que le personnage de passage, successeur de parents et aïeuls qui succombent à l’emprise de l’esprit des bois et de la maison qui jamais ne délivrent les âmes qui les peuplent. L’héritage semble lourd à porter et n’est pas sans conséquence. Les éléments s’enflamment, les murs chantent, la figure maternelle hante tous les lieux, le côté sauvage de l’Homme resurgit.
» Des comètes rayent le ciel d’un trait de craie. Le cri d’une dame blanche reproduit en écho dans le silence profond des feuillages. Le vent, unique élément masculin de ce gynécée nocturne, souffle son haleine chaude. Allongé sous les étoiles, j’écoute la parole des incantatrices : la voix de Nina Simone avec son Sinnerman ouvre mon âme comme un quartier de bœuf. Cette chanson me soigne et me purifie. Le visage de ma mère plane dans le ciel de la nuit, plus large que la Voie lactée. Il a les trais d’Ève, Africaine primitive aux yeux exorbités, la suavité d’une chanteuse de Bahia, la rudesse d’une pierreuse phtisique. Puis, ma mère fait apparaître Isis, réincarnée mille fois, Björk, fée d’une saga islandaise ou Amy Winehouse, Lady Macbeth défoncée. Il y a un lien entre ces chanteuses tragiques et c’est autre chose que le désespoir, que l’alcool et la solitude, un fil qui conduit de la gorge des oiseaux, par le ruisseau des forêts, jusqu’à mon cœur. Un secret indicible qui conduit jusqu’à la mort. »
En effet, initialement venu pour trouver une chanson pour la cérémonie de sa mère récemment décédée, Albert va peu à peu s’enraciner et se faire dévorer par les lieux. Les jours passent et rien n’avance. Mais les légendes et les fantômes se font de plus en plus présents.
» Trouver une chanson. Une simple chanson pour enterrer ma mère. Tout est parti de là. J’ai prêté l’oreille au chant mélancolique de la maison, mais rien ne pousse dans les jardins du passé. Tout n’est qu’ombres et cendres. Une mélodie, comme un murmure répété en écho, m’a redonné le fol espoir de revoir ce qui n’est plus. Cent fois, la musique a dessiné le visage de ma mère, comme un reflet dans une eau saumâtre, jusqu’à ce qu’il soit délavé, indéchiffrable. Les chansons ont menti. Les joies vers lesquelles elles promettaient de m’entraîner n’étaient que des fantômes inutiles. Elles ont tracé autour de moi le cercle de la nostalgie, infinie douceur de regretter, à l’intérieur duquel elles me protègent et me retiennent. »
L’écriture est pleine d’une poésie dans laquelle je me suis parfois un peu perdue. L’atmosphère est enivrante, ivre de la pesanteur d’un passé familial qui agit telle une épée de Damoclès sur le présent. La musique tient une grande place, les notes s’imprègnent des mots. Les chapitres sont courts et contrebalancent une langueur temporelle.
Ce roman plaira aux amoureux des jolis mots et des ambiances poétiques noires. Il fait triompher la nature, là où l’Homme se perd.
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2020/03/25/lecture-avant-que-naisse-la-foret-de-jerome-chantreau/
Un roman au coeur de la nature comme que je les aime.
Albert se retrouve dans la maison familiale au milieu de la forêt et il nous raconte son histoire, celle de sa famille, celle de sa mère, celle de cette maison et celle de cette nature qui fait partie intégrante de chacune de ces histoires.
C'est aussi un profond retour sur lui même que fait Albert avec cette quête, les souvenirs ramènent avec eux des peurs des angoisses des bruits des secrets...mais aussi l'envie de tout vider, bruler, anéantir en se coupant du monde : le village mais aussi sa tante, sa femme ou sa fille.
Magnifiquement porté par l'écriture poétique, ce roman nous interpelle sur nos propres réactions dans une même situation.
J'ai aussi aimé les longs passages sur le choix de cette musique qui accompagnera sans doute aussi bien qu'un discours ce dernier hommage.
La famille d’Albert possède une propriété familiale en Mayenne encadrée d’une magnifique forêt. Elle exerce une force d’attraction très particulière si bien qu’elle provoque chez ceux qui vivent en son sein un état particulier, le béja. Albert va s’y laisser prendre d’autant plus qu’il est revenu là pour l’enterrement de sa mère. Peu à peu, il s’enfonce dans les méandres de sa mémoire, de l’histoire de sa famille et se laisse piéger peu à peu par cette ambiance délétère.
Jérôme Chantrau signe un roman surprenant extrêmement bien écrit mais qui se dilue et finit par ennuyer. Il ne choisit à aucun moment la voie dans laquelle il veut s’engager : le fantastique, la folie, la communion avec la nature. A trop se disperser, il a fini par me perdre alors que le livre avait un vrai potentiel au départ.
Le premier qui voit une 2CV verte pince l'autre, l'album blanc des Beatles, la pochette marbrée verte et noire, la chaîne Pioneer, la chanson Malbrough s'en va-t-en guerre, Partir de Julien Clerc, Barbara, Véronique Sanson, le Martinet, Bécassine. Mon enfance ...
Dites-moi, Jérome Chantreau, êtes-vous mon frère ? Êtes-vous moi ? Suis-je vous ?
Quelle merveille ce livre. Premier roman de cet auteur. Quelle gifle littéraire. Quel plaisir à lire cette histoire.
On est avec Albert, on est Albert. Ce personnage nous plonge dans ses souvenirs, renvoyés en écho, suite au décès de sa mère, dont il doit organiser les funérailles.
La feu-mère d'Albert, a vécu ces dernières années dans une grande maison, au milieu d'une forêt qu'elle avait eu en héritage. C'est là que se déroule l'histoire du roman.
La plume de Jérome Chantreau m'a envoûtée, m'a fait peur parfois, à naviguer dans ces couloirs noirs et fantomatiques de la maison, à entendre des voix. Mais l'auteur a une plume lucide et nous embarque dans son « Joba » avec délicatesse et cynisme, et saupoudre son quotidien et sa solitude (puisqu'il a laissé femme et fille à Paris) de ses souvenirs.
C'est un roman qui fait la part belle aux femmes, à la musique, à la forêt. Notre héros cherche à se laisser pousser les racines dans cette forêt pour ne faire plus qu'un avec elle et pour mieux s'envoler. Il s'y promène des heures, pieds nus, pour être certain de ne pas la déranger.
Il recherche bien plus qu'une musique pour les funérailles de sa mère, ou l'ermite caché dans la forêt depuis des lustres, légende familiale transmise de génération en génération. Mais va t-il se retrouver lui-même ?
La musique est omni-présente dans ce roman : elle est un pont vers des émotions et des souvenirs. Je me sens moins seule de partir en transe lorsque la musique me berce.
Ce livre est beau, arbore de très sublimes couleurs littéraires. La construction est parfaite. Aucun passage ennuyant, les chapitres sont courts. Jérome Chantreau nous ébranle entre la nostalgie et ses fantômes qui n'existent qu'en nous, l'amour et la beauté de la Nature, l'humour, les liens entre un fils et sa mère, la « décrépitude » d'un homme qui se coupe du monde, pour mieux vivre l'instant présent, catapulté par son passé.
Je mets cinq étoiles, car c'est un énorme coup de coeur pour moi. Et pour relever sa moyenne qui est déjà plus que bien !
Vite, vite, votre prochain roman Monsieur Chantreau …
Voila un premier roman qui charme et déroute tout à la fois, un travail de deuil qui devient au fil des pages un hymne à la nature, à la sauvagerie de l'homme, à la solitude tour à tour rédemptrice ou aliénante.
Dans une prose riche et sensuelle, l'auteur nous entraîne dans le sillage d'Albert, narrateur unique, qui retrouve ses racines, renoue avec l'enfance et les souvenirs, ressuscite sa mère (l'urne mortuaire, d'abord sur la cheminée, finit dans un sac à dos qui l'accompagne dans ses pérégrinations sylvestres !).
Les paraboles sont nombreuses, les divagations et les rêveries aussi, elles confèrent une aura mystérieuse, parfois angoissante, à ce singulier roman où on croise des villageois vindicatifs, un tableau inquiétant au fond d'un couloir dans cette maison de famille où des voix semblent cachées derrière les papiers peints, et enfin, un drôle d'ermite dont l'image se superpose à celle du narrateur.
C'est un roman malin qui brouille les pistes, joue de nos peurs mais émerveille par sa poésie, son rythme : une jolie réussite !
Roman étrange....
Un homme retrouve sa maison d'enfance suite au décès de sa mère et se laisse complètement happé par les souvenirs et l'appel de la forêt qui entoure cette propriété... Il voue un culte à cette dernière, redevant un homme primaire, que l'on peut caractérisé de fou, vivant au plus près des arbres... il va tout bruler, se couper de toute civilisation afin dit il de trouver la meilleure messe d'adieux pour sa mère....
Ce livre est particulier, quelque peu angoissant et oppressant..est ce l'effet de tous ces arbres, des voix et vies qu'il entend dans la maison dont il ne sait l'origine? Mais en meme temps, certaines descriptions de la faune et flore environnante sont magnifiques... Le héros est un homme complexe, perdu et tiraillé entre ses souvenirs, les réalités...
Challenge 68premièresfoisA nouveau, un beau moment de lecture dans le cadre de ce challenge de premiers romans. Et de plus, un livre dont je n’aurai pas eu l’occasion de lire sans ce groupe d’addicts. Le narrateur vient d’apprendre le décès de sa mère et rejoint la vieille maison-château de la famille en Mayenne, maison entourée d’une belle et étrange forêt. Il va être chargé par la famille, en particulier, sa sœur et sa femme, de s’occuper des obsèques. Après une incinération, il convient de choisir une musique pour une cérémonie plus « publique ». Avec l’urne de sa mère, le voici qu’il s’installe dans cette étrange demeure où les souvenirs de la famille vont jaillir. On va en apprendre un peu plus sur cette famille et il va aussi découvrir la vie en forêt. Cette forêt qui appartient à la famille et où d’étranges êtres vivraient : il y aurait un ermite, encore des chevreuils et quelquefois des villageois qui viennent pique niquer. Je ne suis pas une adepte de la campagne et même je serai plutôt une citadine convaincue. Mais je me suis laissée porter par la recherche et introspection de cet homme, qui navigue dans ses souvenirs, ceux de sa famille et découvre les mystères de la forêt avec des mythes et légendes. Une écriture simple et poétique nous transporte avec lui dans les méandres de sa maison-château et dans les sous bois de sa forêt
Challenge 68premièresfoisA nouveau, un beau moment de lecture dans le cadre de ce challenge de premiers romans. Et de plus, un livre dont je n’aurai pas eu l’occasion de lire sans ce groupe d’addicts. Le narrateur vient d’apprendre le décès de sa mère et rejoint la vieille maison-château de la famille en Mayenne, maison entourée d’une belle et étrange forêt. Il va être chargé par la famille, en particulier, sa sœur et sa femme, de s’occuper des obsèques. Après une incinération, il convient de choisir une musique pour une cérémonie plus « publique ». Avec l’urne de sa mère, le voici qu’il s’installe dans cette étrange demeure où les souvenirs de la famille vont jaillir. On va en apprendre un peu plus sur cette famille et il va aussi découvrir la vie en forêt. Cette forêt qui appartient à la famille et où d’étranges êtres vivraient : il y aurait un ermite, encore des chevreuils et quelquefois des villageois qui viennent pique niquer. Je ne suis pas une adepte de la campagne et même je serai plutôt une citadine convaincue. Mais je me suis laissée porter par la recherche et introspection de cet homme, qui navigue dans ses souvenirs, ceux de sa famille et découvre les mystères de la forêt avec des mythes et légendes. Une écriture simple et poétique nous transporte avec lui dans les méandres de sa maison-château et dans les sous bois de sa forêt
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