Des idées de lecture pour ce début d'année !
Alors que la guerre fait encore rage en Syrie et que les sociétés de la rive sud de la Méditerranée hésitent entre protestation ouverte et crainte de la violence d'État, il importe de saisir la place qu'occupent les morts de guerre dans ces pays du Proche et du Moyen-Orient, où ils paraissent si intimement liés à la culture politique. À chaque fois, ici comme ailleurs, que ce soit lors d'assassinats politiques, lors de massacres accompagnant une guerre civile ou sur des champs de bataille, il faut que les morts de guerre fassent sens, pour que leur potentiel de destruction soit affaibli. C'est pourquoi ils sont si importants à étudier pour comprendre ces sociétés car ils nous informent sur la fabrique du social, sur ses dynamiques de cohésion comme sur les tensions qui la traversent, notamment à l'occasion des processus de construction mémorielle dont ils sont l'objet. Beaucoup de ces morts sont des civils ; tous sont dits « martyrs ». L'omniprésence de cette figure confère aux morts de guerre une charge de sacralité religieuse qui les rattache à des univers symboliques nourris d'imaginaires religieux, ici essentiellement sunnite mais aussi chiite ou chrétien. Il importe de les regarder de près pour saisir l'épaisseur historique de ces constructions ainsi que leur intense imbrication avec les processus sociaux et politiques en cours.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Des idées de lecture pour ce début d'année !
Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
A gagner : la BD jeunesse adaptée du classique de Mary Shelley !
Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."