"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Leïla, Tarek et Saïd grandissent dans un village de l'est de l'Algérie, au début des années 1920. La première, mariée très jeune contre son gré, décide de se séparer et retourne chez ses parents, avec son fils, dans la réprobation générale. Tarek est un berger timide et discret. Saïd, lui, vient d'une famille plus aisée et poursuit des études à l'étranger. Tous deux sont secrètement amoureux de Leïla.
La Seconde Guerre mondiale envoie les hommes au front, ils se perdent de vue. Saïd devient un homme de lettres. Tarek, rentré au village, épouse Leïla et adopte l'enfant. Trois filles suivront. Bientôt il rejoint la lutte pour l'indépendance, puis participe au grand tournage de La Bataille d'Alger, avant de partir travailler dans une usine, en région parisienne. Par une suite de hasards inattendus, il se retrouve gardien d'une magnifique villa à Rome, temps suspendu dans une trajectoire tourmentée.
Leïla, elle, connaît la vie des femmes rurales de cette époque. Cantonnée dans l'éducation des enfants et les tâches ménagères, elle décide d'apprendre à lire et à écrire.
Mais la publication du premier roman de Saïd vient bouleverser la vie du couple. Tarek doit rentrer au plus vite.
À travers les destins croisés de trois personnages, Kaouther Adimi dresse une grande fresque de l'Algérie, sur un siècle ou presque, de la colonisation à la lutte pour l'indépendance, jusqu'à l'été 1992, au moment où le pays bascule dans la guerre civile.
Un roman de Kaouther Adimi dont j'avais la chance et le plaisir de découvrir avant sa parution grâce aux animatrices de Culturalivres.
Une fiction historique sur un siècle de trois guerres, les bouleversements que connaît le pays avec la seconde guerre mondiale, la décolonisation, l'autrice nous invite aussi à réfléchir sur le rôle de la littérature, sa création, son usage. C'est aussi une saga familiale, romanesque et complexe sur l'individualité, la liberté. Une belle plume avec une intrigue qui aborde une multitude de sujet, des anecdotes, la plume est aussi tendre et délicate, emplie d’émotions.
"Nous tairons les cauchemars et ferons mine d’ignorer que lorsque le pays tout entier a basculé dans l’horreur, nos yeux, comme ceux de nos parents et de nos grands-parents avant nous, ont changé, car c’est bien ce que vous font les guerres, elles vous altèrent et vous abîment définitivement. Elles s’enchaînent à vos pieds et vous les traînez toute votre vie. Elles vous épouvantent et vous condamnent à vivre en marge des autres. Elles vous forcent à cohabiter, à cheminer avec des démons."
"Les gens pensent que quand on a fait la guerre et qu’on a survécu, c’est terminé. Moi, j’ai fait deux fois la guerre, deux fois je suis rentré chez moi mais je suis plein de poussière et je n’arrive pas à m’en débarrasser. Elle est entrée ²dans ma tête et dans mon cœur. C’est le vent mauvais qui l’apporte, cette fichue poussière qui jamais ne me lâche."
Au vent mauvais parle-t-il de ce vent venu du désert chargé de poussière rouge contenant des traces des essais nucléaires de la France ou bien fait-il allusion à tous ces événements dramatiques mettant en péril une indépendance durement acquise ? Kaouther Adimi (Nos Richesses et Les Petits de décembre) qui a des liens étroits avec l’Algérie laisse ses lecteurs choisir la bonne hypothèse à l’issue d’un livre remarquablement construit.
Dans un premier chapitre assez court, l’autrice présente un écrivain, Saïd B., qui vient de publier le premier roman en langue arabe, en Algérie. Ce livre a un succès populaire énorme. C’est pourquoi, son auteur qui travaille à la radio en journée, vient au-devant de ses lecteurs dans une librairie d’Alger. L’héroïne de ce roman dont la photo illustre la couverture, se nomme Leïla.
Dans ce livre, l’auteur raconte sa vie, celle de Tarek, son mari, là-bas dans leur village d’origine, El Zahra. Saïd et Tarek étaient les meilleurs amis pendant leur enfance mais Saïd est parti faire des études alors que Tarek a continué son travail de berger.
Il faut ajouter simplement que la parution de ce livre a bouleversé la vie de Leïla et Tarek qui ont dû fuir précipitamment leur village, avec leurs enfants, sous la pression menaçante des femmes.
Dès que j’ai terminé le livre, j’ai relu les premières pages car elles sont essentielles pour la compréhension du roman dont la première grande partie est consacrée à Tarek, la seconde étant évidemment pour Leïla.
Avec ces deux destins, Kaouther Adimi m’a fait vivre toutes ces années si importantes pour l’Algérie où Tarek est né en 1922, fils d’une mère muette, son père étant décédé. C’est Safia, une femme du village qui a veillé sur lui.
Comme Leïla, Tarek grandit dans une Algérie colonisée par la France. C’est pourquoi, il est enrôlé dans l’armée française et doit aller combattre de l’autre côté de la Méditerranée. Un peu plus tôt, en 1938, Leïla (15 ans) a été mariée contre l’avis de Safia qui la recueille un peu plus tard, avec son bébé de trois mois. Elle avait quitté son mari, récoltant la réprobation de tout le village.
Avec précision, un souci honorable du détail, des chapitres courts et un déroulement palpitant, l’autrice permet de rappeler le sort de ces travailleurs algériens entassés dans des foyers Sonacotra insalubres. Confrontés au racisme, ils apportent leur force de travail indispensable à notre pays durant ces années d’après-guerre.
J’ai souffert avec Tarek, admiré son courage, espéré sans cesse un sort meilleur pour lui et sa famille restée là-bas, à El Zahra. Le mandat qu’il envoie régulièrement à Leïla lui permet de vivre et d’élever leurs enfants.
Dans Au vent mauvais, j’ai bien aimé les détails concernant le tournage de La Bataille d’Alger par Gillo Pontecorvo, un film dans lequel Tarek se retrouve impliqué, un film qui, à Alger, des années plus tard, sera hué par des jeunes acquis aux thèses des islamistes !
La partie consacrée à Leïla apporte beaucoup d’explications, éclaire certains passages concernant Tarek. Le traumatisme subi lors de la parution du livre de Saïd B. poursuit Leïla pendant des années. Là, l’autrice pose des questions essentielles à propos du travail de l’écrivain lorsque celui-ci écrit sur la vie de gens bien réels.
Il faut le profond amour la liant à Tarek pour lui permettre enfin de surmonter cela. Les figues de Barbarie retrouvées plus tard leur donneront encore un peu de bonheur.
C’est dans cette partie que la situation politique en Algérie bascule une fois de plus dans le drame avec attentats, assassinats, extrémisme religieux jusqu’au-boutiste.
J’ai vraiment aimé lire Au vent mauvais, roman faisant partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs des 2 Rives, un livre qui m’a plongé au plus près de la réalité d’un pays qui a traversé des périodes très difficiles pas vraiment terminées d’ailleurs.
Mon émotion est montée encore d’un cran lorsque Kaouther Adimi a révélé un élément fondamental pour l’écriture de son livre, élément que je vous laisse le soin de découvrir.
Chronique illustrée à retrouver sur https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/04/kaouther-adimi-au-vent-mauvais.html
Après Nos richesses et Les petits de Décembre, j’ai une nouvelle fois été séduite par la plume de Kaouther Adimi avec Au vent mauvais.
Le prologue du roman est là pour intriguer le lecteur avec ce vent mauvais qui a soufflé la nuit du 22 septembre 1972, un vrai vent qui arrive du Sahara et va recouvrir Alger de sa poussière rouge, mais aussi annonceur d’une tempête de jours difficiles.
Début des années 1920, trois enfants, Leïla, Tarek et son frère de lait Saïd grandissent dans un petit village de l’est de l’Algérie, au hameau de El Zahra. Tarek et Saïd dont l’amitié semble indestructible sont séparés à l’adolescence. Le brillant Saïd, d’une famille plus aisée part poursuivre ses études tandis que Tarek timide et discret reste au village et devient berger. Tous deux sont secrètement amoureux de Leïla. Celle-ci âgée de quinze ans, mariée contre son gré à un ami de son père ose le quitter et retourne chez ses parents, avec son fils, dans la réprobation générale.
À travers les destins croisés de ces trois personnages, Kaouther Adimi dresse une fresque certes rapide mais ô combien efficace de l’Algérie des années 1922 aux années 1992, de la période de colonisation jusqu’au moment où le pays bascule dans la guerre civile.
Elle retrace la colonisation, la Seconde Guerre mondiale, l’envoi des hommes au front et la façon honteuse dont ils seront ensuite accueillis à leur retour par les Français, la guerre pour l’indépendance de l’Algérie et l’arrivée du FLN, le coup d’état de Boumedienne qui ne surprend pas la population habituée à observer en arrière-plan de la ville les chars de Gillo Pontecorvo en train de tourner le film La Bataille d’Alger, l’émigration vers les villes et pour terminer avec la montée de l’islamisme et le début de la guerre civile en cet été 1992 inaugurant cette funeste « décennie noire ».
Tout en dressant cette grande fresque de l’Algérie sur un siècle ou presque, Kaouther Adimi nous invite également à réfléchir sur le rôle de la Littérature et le pouvoir des mots.
La publication d’un livre par Saïd devenu écrivain va en effet bouleverser la vie de Leïla et Tarek. Il a pris pour héros ses deux amis et sous leur propre nom. Ils sont ulcérés de retrouver leur vie intime portée à la connaissance de tous et Leïla, personnage principal dans le roman, pose cette question : « Quel nom porte cette sorcellerie qui donne le pouvoir de deviner les corps, les pensées et les rêves les plus intimes de deux personnes ? » Elle pense que son prénom ne lui appartient plus, qu’elle s’est fait confisquer son identité, que son histoire a été salie, que son corps est connu de tous et que ce qui est écrit est écrit pour toujours.
C’est donc ce pouvoir des mots qui est évoqué ici, pouvoir réparateur, pouvoir salvateur comme l’affirme d’ailleurs Tarek en parlant de son collègue avec lequel il travaillait à Paris : « Et la littérature, se disait Tarek, c’était peut-être au contraire ce qui avait sauvé son binôme, ce qui l’empêchait de sombrer, de faire rouler hors de leurs orbites ses yeux-billes » mais, en contrepartie, peut-on raisonnablement raconter l'histoire d'une famille ?
Inspirée par la propre histoire de ses grands-parents, Kaouther Adimi livre un portrait déchirant, la douloureuse tragédie de son peuple, de cette Algérie du XXe siècle.
Au vent mauvais est un livre tout en délicatesse. Avec une écriture concise et émouvante, Kaouther Adimi, parvient à faire ressentir les horreurs qu’a traversé l’Algérie, sans les décrire forcément mais en les suggérant de façon très subtile et malheureusement bien compréhensible.
De façon récurrente, elle insiste sur le fait que les guerres vous altèrent et vous abîment définitivement… mais termine par une note positive en revenant à El Zahra où « les figues de Barbarie continuent de pousser ».
Chronique illustrée à retrouver sur https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/04/kaouther-adimi-au-vent-mauvais-1.html
Magnifique fresque de 1920 à 1992. Une histoire d'amitié et de trahison entre 3 personnages dans une Algérie douloureusement malmenée par l'histoire.
Un livre qui m'a embarqué!Ces destins croisés m'ont passionnée et ai particulièrement apprécié les notations sur le pouvoir imaginatif de l'écrivain ! un fond d'histoire récente...à faire découvrir!!!!
J’ai eu un peu de mal avec le style de l’auteure : très factuel. J’ai même failli abandonné, la vie de Tarek, berger algérien qui se marie avec son amour d’enfance et qui part travailler en France en usine, n’était pas un sujet super passionnant.
Et puis, Tarek part travailler à Rome, dans la villa Cardinal, un lieu hors du monde et de la vie grouillante. J’ai trouvé un peu de poésie dans ce lieu de repos pour Tarek. Un lieu plein d’oeuvres d’art. J’aurais aimé qu’il y reste toute sa vie et y fasse venir sa famille.
Un roman qui parle de l’absence du père, l’absence plutôt que la misère.
Un roman qui, étrangement, parle aussi des Black Panthers et de Frantz Fanon.
Mais l’auteure n’a pas réussi à me passionner pour ce couple, même si j’ai au final lu leur vie sans déplaisir.
L’occasion pour elle de parler des troubles des années noires, de la peur des habitants, beaucoup plus que pendant la guerre d’indépendance.
L’image que je retiendrai :
Celle de la maison de Tarek et sa femme, avec la terrasse sur le toit, fruit des années d’exil de Tarek.
https://alexmotamots.fr/au-vent-mauvais-kaouther-adimi/
Après « Nos richesses » (2017) et « Les Petits de Décembre » (2019), Kaouther Adimi continue à sonder l'Algérie.
En 270 pages, elle a fait le pari de raconter soixante-dix ans de l'histoire de son pays natal en se concentrant sur la période 1922-1992.
Trois personnages principaux vont habiter ce moment. Tout commence à El Zahra, un hameau aride où rien ne pousse. En cette année 1922 naît Tarek d'une mère muette et extrêmement pauvre. Au même moment vient au monde, dans une famille aisée, un petit Saïd. Il sera le frère de lait de Tarek et son ami d'enfance. Avec lui, il fera les quatre cents coups sous le regard de Leïla, leur petite voisine.
Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue qui décrit des personnages emportés par les événements historiques, de la Seconde Guerre mondiale à la décennie noire en passant par la décolonisation et l'immigration de travail de centaines de milliers d'Algériens en France.
À vouloir tout dire en aussi peu de mots et à trop pratiquer une narration elliptique, Kaouther Adimi frustre le lecteur qui aurait souhaité que certains faits soient approfondis.
Enfin, les personnages sont inégaux. Saïd est davantage un fantôme symbolisant l'enfance et la réussite sociale qu'une présence réelle. C'est le couple formé par Tarek et Leïla qui est au cœur du roman. Or, Leïla, incarnation de la condition de la femme algérienne contrainte par la religion et aspirant à la liberté, ne m'a pas touchée. C'est le taiseux et le rustre Tarek, qui s'éveille à la beauté dans un jardin de Rome, qui est le plus touchant.
http://papivore.net/litterature-francophone/critique-au-vent-mauvais-kaouther-adimi-seuil/
Leïla, Tarek, Saïd, tous nés dans un petit village de l'Est algérien, El Zahra. Saïd, le lettré, l'écrivain chéri par une famille favorisé, frère de lait de Tarek, né pauvre, simple berger mais sachant lire et écrire. Et puis Leïla, née femme, forcée d'épouser à treize ans un homme bien plus âgé, mais suffisamment rebelle pour le quitter avec son fils sous le bras puis d'épouser Tarek, à son retour de guerre. Des personnages très romanesques, complexes, qui placent au premier plan la question de la place de l'individu dans le monde, son aspiration à la liberté.
Les destinées de ces trois-là sont ébranlées par la marche de l'Histoire. Ainsi ils traversent les soubresauts de l'histoire algérienne, entre espoir et tragédies. Durant la Deuxième guerre mondiale, Saïd et Tarek sont enrôlés dans des régiments indigènes aux côtés des Alliés, des Frontstalags allemands à la bataille de Montecassino, subissant humiliations et discriminations racistes notamment lorsqu'ils attendent des mois d'être rapatriés en Algérie après la fin de la guerre. Puis c'est la guerre de l'Algérie, Tarek faisant le choix du FLN. Puis l'immigration économique en France : usine, foyer miteux de la Sonacotra ( société créée pour accueillir les travailleurs migrants isolés ) et envoi de mandats à sa famille restée à El Zahra. Et enfin, tous les drames politiques intérieurs, du coup d'Etat mené par Boumédiène pour renverser le président Ben Bella, jusqu'à la terrible guerre civile débutée en 1992. C'est toute l'histoire algérienne que découvre le lecteur mais puissamment incarnée par ceux qui la vivent et la subissent.
Kaouther Adimi relève le pari de proposer une saga familiale, à la fois intimiste et historique, déployée de 1922 à 1992, en seulement 260 pages. Son sens de l'épure et de la justesse du mot lui permettent d'enjamber avec les aisances les années, parfois dans des ellipses temporelles fort longues, sans que le lecteur perdent le sens du récit ou que l'évolution psychologique de ces personnages principaux en pâtissent.
Des trois personnages, celui qui m'a le plus emportée, c'est Tarek, alors que ma sympathie naturelle allait pour Leïla, fatiguée à lutter contre un patriarcat étouffant, usée par les ragots concernant sa vie privée supposée, élevant seule ses enfants avec un mari absent. J'ai d'ailleurs été déstabilisée de ne pas être plus touchée par Leïla.
Tarek, c'est le discret presque insignifiant qui se révèle au fil du récit, c'est celui à qui Kaouther Adimi offre la plus belle évolution psychologique. Lui le taiseux qui subit en silence voit sa vie bouleversée par le tournage du film La bataille d'Alger en 1966. Homme à tout-faire sur le tournage, la rencontre avec le réalisateur italien Gillo Pontecorvo va changer sa vie et la faire bifurquer dans une incroyable villa romaine. Lui le taiseux, toujours en exil, hanté par les guerres auxquelles il a participé, y trouve pour la première fois une accalmie, un refuge, touché par la découverte du Beau, au point de songer à en faire sa thébaïde et ne plus jamais rentrer en Algérie. Lui qui écrit à sa femme inlassablement « Vais bien, mandat suit », se révèle en dictant des messages bouleversants à son magnétophone de poche, jamais envoyés, ayant besoin de garder pour lui cette part de soi.
« Les mots m'ont toujours manqué. J'ai été nourri dans le silence. J'ai pleuré dans le silence. J'ai ri dans le silence. Qu'est-ce que les mots et à qui appartiennent-ils ? Tous les gens que je rencontrais étaient des hommes qui travaillaient pour les autres et qui ne voyaient jamais au-delà de l'effort. Les gens pensent que quand on a fait la guerre et qu'on a survécu, c'est terminé. Moi j'ai fait deux fois la guerre, deux fois je suis rentrée chez moi plein de poussière et je n'arrive pas à m'en débarrasser. Elle est entrée dans ma tête et dans mon coeur. C'est le vent mauvais qui l'apporte, cette fichue poussière qui jamais ne me lâche. (…) Personne ne songe aux nuits où l'on se réveille en sursaut, où l'on regarde sous le lit pour vérifier qu'il n'y a pas de bombe, où la peau se hérisse au moindre bruit. Depuis ma naissance, c'est comme si un vent mauvais soufflait sur moi, m'emportait, me ballottait, me brusquait et jamais ne cessait de siffler à mon oreille, m'épuisant, m'empêchant de penser, de trouver un refuge pour me reposer. Et d'un coup, Rome ! Et soudain la villa du Cardinal ! le vent a cessé. Pour la première fois de ma vie, le silence, seul le silence, me tient compagnie et je m'éveille et me couche dans le calme. (…) Je ne suis plus ce que j'étais ou plutôt c'est le contraire, je suis devenue celui que j'aurais été sans les guerres. »
Le vent mauvais de la guerre, de l'exil, des malheurs, peut parfois se dissiper mais il menace en permanence et peut souffler d'où on ne l'attend pas. La figure de Saïd, plus en retrait que celle de Tarek et Leïla, permet à l'auteur d'aborder une autre thématique dans cette saga pleine de tempérament : celui de la force de la littérature. Dan
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