"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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"Nujårk ?" "Nujårk ?" "Nujårk ?"
Difficile de se faire comprendre lorsqu'on ne connait pas l'anglais et que l'on doit embarquer pour les Amériques. Håkan et son frère Linus, deux jeunes adolescents suédois, doivent rejoindre ce nouveau pays plein de promesses avec l'argent offert par leur père dans un ultime espoir de permettre à ses fils d'avoir une vie meilleure. Sur le port, les deux frères se perdent de vue dans la masse grouillante de la foule. Se retrouvant tout seul, Håkan ne voit qu'une solution, embarquer pour leur destination commune, dans l'espoir de retrouver Linus. Sauf qu'il ne prend pas le bon bateau. Il débarquera à San Francisco, à l'opposé de New-York. Un pays entier à traverser sans en connaître la géographie ni même la langue. Il rencontrera des chercheurs d'or, des colons, un naturaliste, des indiens, et rejoindra une caravane avant de subir un évènement qui le marquera définitivement et chamboulera sa destinée.
La plume de Hernan Diaz est fluide et agréable. Il nous transporte dans l'Amérique des années 1850, celle de la ruée vers l'or, celle des pionniers, celle des étendues sauvages à perte de vue dépourvues de traces humaines. L'histoire est très prenante dans la première moitié du livre. Les choses se dégradent dans la seconde, même si cela s'améliore sur la fin. Un rythme plus lent et des évènements plus rares et répétitifs. La première partie était plutôt initiatique, la seconde est plus psychologique. Je n'ai pas ralenti ma lecture pour autant, mais je comprendrais si certain décrochent au milieu du livre. Malgré tout, je garde de cette lecture une bonne impression et je suivrai les futurs publications de cet auteur avec attention !
Hakan et son frère Linus sont 2 jeunes paysans pauvres et illettrés vivant en Suède.
Comme des milliers de jeunes européens dans les années 1850, leurs parents décident de les envoyer en Amérique, la "Terre des possibles". Direction New York.
A Portsmouth (Angleterre) , les 2 frères sont séparés, Hakan embarque dans le premier bâteau venu et débarque à ... San Francisco.
A partir de là, un seul objectif l'habite; traverser le pays d'Ouest en Est pour retrouver son frère à New York.
Débute alors un périple immense qui se transforme progressivement en la nécesité de subsisiter au plus profond de sa solitude.
Illettré, ne parlant pas la langue et méconnaissant la géographie du pays-continent, Hakan va effectuer quelques rencontres singulières aussi enrichissantes que dangereuses.
La violence est omniprésente et c'est la solitude extrème qu'il va rechercher pour poursuivre sa quête.
Un western initiatique, une aventure solitaire mais avant tout une incroyable introspection.
1850, la conquête de l'Ouest, les pionniers et les prospecteurs d'or.
La recherche du bonheur est à l'Ouest et Hakan est à contre-courant. Il croise ces idéaux et se terre dans la soilitude.
J'ai été très agréablement surpris par ce roman, ce "faux western" qui utilise les codes du genre pour mieux les mettre en pièces.
C'est de Solitude dont il est question dans ce roman, à la fin époustouflante et émouvante.
Un très agréable moment de lecture !
Alors que Hakan et Linus s'apprêtent à embarquer pour les Etats-Unis, ils sont séparés par un mouvement de foule. Hakan embarque sur un bateau en partance pour New York, or arrivé de l'autre côté de l'Atlantique il s'aperçoit que la destination de du bateau est la Californie. Il décide donc de traverser l'Amérique du Nord pour rejoindre son frère.
Ce roman est donc le récit de son road trip à travers l'Amérique au temps de la ruée vers l'or et de l'arrivée des premiers pionniers.
Ce roman se lit doucement à son rythme que est celui du déplacement du personnage principal qui la plupart du temps est à pied. De par ses nombreuses mésaventures, il vivra en solitaire avec des besoins sommaires en marge de la société tout en s'orientant vers l'introspection. Il sera alors en dehors du temps et n'aura pas conscience de l'évolution de la société qui l'entoure.
J'ai aimé le rythme de ce livre qui donne envie de se poser et de réfléchir sur sa propre vie dans une société où tout va vite.
La description des paysages, ses interrogations m'ont donné l'impression d'avoir été son compagnon de route.
AU LOIN d'Hernan Diaz
Traduit par Christine Barbaste
Éditions Delcourt
********** C O U P D E C O E U R **********
Je n'ai aucun doute là-dessus, les éditions Delcourt ont trouvé un filon d'excellents auteurs et c'est une véritable pépite qu'ils nous proposent avec le premier roman d'Hernan Diaz, "AU LOIN".
Dans le milieu du 19ème siècle, un paysan suédois sans le sou envoie ses deux fils en Amérique afin qu'ils puissent avoir une vie meilleure. Lors de l'escale à Portsmouth, Håkan Söderström, le plus jeune des fils qui ne parle pas un mot d'anglais, sera séparé de son frère aîné et, ne le retrouvant pas, se trompe de bateau et fera route sur San Francisco au lieu de New-York. Une fois débarqué, sa seule pensée sera de partir vers l'est pour tenter de rejoindre New-York et son frère... ainsi débutera une odyssée solitaire à travers l'ouest américain qui se terminera en Alaska (aucun spoile, on apprend tout cela dans les vingt premières pages).
Le tour de force de ce roman, c'est de nous raconter une histoire à travers les yeux d'un émigré en nous racontant uniquement ce qu'il comprend de ce nouveau monde inconnu. Tant que Håkan ne parle pas l'anglais, on ne saura jamais ce que les personnes qu'il rencontre lui disent exactement, Herńan Diaz se contentant de décrire leur langage corporel et ce que Håkan en déduit. De même, l'auteur va utiliser les répétitions pour nous faire comprendre que les années passent au rythme des corvées liées aux saisons.
Håkan est un héros inoubliable et on ne peut qu'être touché par sa solitude et de sa difficulté à rejoindre le monde "civilisé" après être resté seul aussi longtemps.
Un western original, captivant, époustouflant, brillant... bref, c'est un énorme coup de coeur.
Alors qu’il débarque en Californie, seul et sans connaitre la langue, le jeune Håkan ne s’imagine pas qu’il va mettre tant d’années à rechercher son frère.
Acculé par la pauvreté, les parents avaient décidé que leurs deux fils partiraient ensemble pour trouver le bonheur sur la côte est des États-Unis… Mais ils sont séparés et c’est en Californie que débarque le jeune Håkan, immédiatement repéré par une femme étrange qui l’entraine dans ses filets vénéneux. Quand il réussit à fuir, c’est d’Ouest en Est qu’il décide de marcher, pour rejoindre New-York, son rêve.
Traverser l’Amérique à pied dans les années de la ruée vers l’or n’est pas chose aisée. Sans travail, sans argent, sans pouvoir échanger quoi que ce soit, le jeune homme va s’isoler du reste des hommes. Même s’il accepte temporairement de travailler, puis de traverser avec un convoi de pionniers, la compagnie ne lui convient pas et il recherche rapidement la solitude. Un jour, comme dans tout western qui se respecte, le convoi est attaqué sauvagement par des indiens -ou pas- seul survivant, Håkan doit fuir pour garder la vie sauve, puis fuir car il sera injustement accusé …
Alors que tout un panthéon d’aventuriers tous plus pittoresques les uns que les autres vont croiser sa route, Håkan n’a qu’un seul but, retrouver ce frère Linus qu’il a perdu au départ de son pays. Mais la route est longue, la vie est faite de rencontres, de combats, d’apprentissages et de découvertes, de blessures et de victoires. Il va passer de longs mois, des années sans doute, loin des hommes et près de cette nature protectrice et parfois destructrice. Pourtant pendant ce temps, sa légende va grandir, car c’est un homme hors du commun. Étrange et de grande taille, il est si différent qu’il interroge et fait peur.
Peu à peu, il trace son sillon à travers ces vastes plaines qui ont forgé l’Amérique d’aujourd’hui. Celle des aventuriers, des chercheurs d’or, des paysans et des pionniers solitaires, de ces hommes forts ou faibles, mais qui vont de l’avant, qui essayent, gagnent, tombent et se relèvent, qui poursuivent la route vers le point qu’ils se sont fixés.
Voilà un roman étonnant, surtout quand on s’attend à un récit classique d‘émigration vers l’ouest, qui nous transporte dans une autre dimension, on est pris dans les mots, le passé d’un solitaire taiseux et étranger à ceux qui l’approchent.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/11/11/au-loin-hernan-diaz/
https://lettresexpres.wordpress.com/2018/09/05/hernan-diaz-au-loin/
Le moins qu'on puisse dire est que la mise en situation et la construction du roman mettent en appétit. Et rien par la suite n'est venu me décevoir ou remettre en cause mon éblouissement pour cette histoire, et pour la manière dont elle est racontée !
Les personnages rencontrés par le jeune garçon, chercheurs d'or, tenancière de bar ou scientifique parcourant le désert, pourraient sembler des stéréotypes, mais vus par l’œil de Håkan, l'impression de déjà-lu s'estompe et ils acquièrent au contraire une fraîcheur et une nouveauté à laquelle je ne m'attendais pas. Comme Håkan ne parle que quelques mots d'anglais, au début du moins, le texte ne contient pas de dialogues et l'auteur se place totalement de son point de vue. Aucune compréhension n'est donc fournie au-delà de ce que le jeune homme comprend. J'ai trouvé cela particulièrement habile, et idéal pour donner un élan formidable au roman. La temporalité aussi reste assez vague, comme elle l'est pour Håkan qui ne connaît même pas son âge.
Après des péripéties qui font de Håkan un personnage quasiment légendaire dans l'Ouest, du fait de sa haute taille et d'actes qu'il aurait accomplis, (je reste volontairement vague), il doit poursuivre son voyage en évitant tout contact humain. C'est étonnant, parce que je sortais du roman de Sophie Divry, Trois fois la fin du monde, qui explorait aussi le thème et la description de la solitude, et cela a été extrêmement intéressant de mettre les deux en parallèle. La solitude subie est bien différente de celle qui est choisie, mais l'une et l'autre peuvent devenir insupportables.
J'ai vraiment savouré chaque mot de ce roman pas si typiquement américain qu'on pourrait le croire. On connaît les romans qui brossent l'envers du rêve américain, voici le roman qui décrit l'envers des mythes fondateurs… de la figure héroïque du pionnier qui protège sa famille, à la liberté que procurent les grands espaces, rien ne ressemble à ces mythes pour Håkan, et en cela, son histoire préfigure celles de nombreux immigrants qui trébucheront sur leur image rêvée de l'Amérique. Si on ajoute à ces qualités une écriture et une traduction remarquables, qui rendent aussi bien les descriptions de paysages que les affres du personnage, et voilà un premier roman d'une telle richesse que je le classe sans hésiter dans la catégorie des mes préférés !
Une épopée dans le grand ouest américain
*
Je m'intéresse de très près au genre littéraire de nature writing. Un premier roman d'un jeune auteur argentin-suédois. Finaliste du prix Pulitzer qui plus est! Tentant.
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Le roman s'ouvre sur un paysage glacial, isolé et enneigé. Un homme nu sort de l'eau froide. Et se drape dans un manteau fait de peaux d'animaux. Plus tard, sur un bateau-baleinier, ce même homme bien mystérieux est entouré de passagers curieux. Qui vont donc écouter son récit. SON histoire.
Des aventures débutées il y a fort longtemps, loin de cet Alaska.
Plus précisément en Suède. Hakan accompagné de son frère Linus, va embarquer pour le Nouveau-Monde, cet eldorado promis à tout européen désireux de tenter sa chance.
Les voilà propulsés dans une contrée faite de dangers.
Pauvre Hakan, ayant perdu son frère dès le début, démuni, devra affronter mille et un dangers.
De la Californie jusqu'à New-York, le sens inverse des chercheurs d'or, Hakan croisera de nombreuses personnes, malveillantes et d'autres plus sympathiques. Des personnages parfois caricaturaux, mais aussi des figures héroiques bien abimées. Une grande fresque sociale s'ouvre devant nos yeux : l'émigration de ces pionniers venus chercher asile et richesse, le mythe fondateur du rêve américain. On est bien loin de l'image d'Epinal.
J'ai rapidement rapproché Hakan de Forrest Gump, un homme très banal qui rencontre des personnages emblématiques de l'histoire américaine avec naiveté et incrédulité.
Hakan fait partie de ces être invisibles et dénués de tout matérialisme. Il se terre dans le désert jusqu'à s'oublier. Un long moment de solitude voulue. Le temps passe, les saisons se succèdent. Hakan est perdu dans cette immensité de ces grands espaces. Puis une rencontre fortuite (!) l'entraîne à nouveau dans une région aride et sèche. Jusqu'au point de non-retour.
*
Tout d'abord un roman initiatique puis une écriture d'osmose entre la Nature et l'homme. Une solitude considérée comme une absolution, une punition éprouvée que par lui-même, il ressortira non pas vainqueur mais lucide et désabusé. Restera-t-il orphelin de ce pays gigantesque et hostile?
Une question trouvant sa réponse à la fin du récit.
*
Le narrateur est Hakan, celui qui nous prend par la main et nous entraîne dans son aventure. Un peu de mal au début, surtout pour des repères spatio-temporels. Une vision souvent floue qui nous déboussole. Peut-être voulu. Comme si nous étions nous-mêmes un émigrant perdu dans ce vaste continent. Dans une nature écrasante.
Une lecture âpre, parfois difficile tant les émotions submergent Hakan (et le lecteur!) .
L'auteur réinvente son western en nous contant une magnifique épopée doublée d'une incroyable et imparfaite humanité. Ca se savoure lentement.
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rebonsoir, une seule indication de note me laisse sur ma faim, faut-il aller sur ton blog ou se débrouiller toute seule?